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Actualités - CHRONOLOGIE

Seguin dénonce des manipulations pour affaiblir la droite modérée Polémique en France autour du procès Papon

La polémique politique autour du procès de Maurice Papon a repris en France, avec la réponse du président du parti gaulliste RPR, Philippe Séguin, à des attaques du chef de l’extrême droite Jean-Marie Le Pen.
M. Séguin a déploré que le procès Papon, entré hier dans sa troisième semaine devant la cour d’assises de Bordeaux (sud-ouest), soit devenu «le prétexte à deux procès: celui du général de Gaulle et du gaullisme, et celui de la France».
L’ancien ministre et haut fonctionnaire français Maurice Papon, 87 ans, a affirmé lors de l’audience d’hier qu’il n’avait jamais signé d’ordres d’arrestation ou de déportation de juifs. «Le moment venu, je demanderai qu’on me produise la pièce selon laquelle j’aurais donné des ordres d’arrestation», a-t-il déclaré.
M. Séguin a dénoncé dimanche à la télévision «des manipulations» autour de ce procès, qui auraient pour but ultime selon lui d’éliminer la droite classique de l’échiquier politique, pour ne laisser face à face que le Front national (FN, extrême droite) et la gauche. Il a cité à cet égard l’ex-président socialiste François Mitterrand, «très expert dans ce genre de manipulation».
M. Séguin répondait au président du FN Jean-Marie Le Pen. Celui-ci avait déclaré dimanche, dans une claire référence au général de Gaulle, qu’il était «plus confortable de résister à Londres qu’à Paris» après la défaite de la France face à l’Allemagne en 1940.
M. Séguin a dénoncé le «climat d’expiation collective et d’autoflagellation permanente». Il a fustigé le «jury politico-médiatique qui donne, jour après jour, son verdict, juge tout et tout le monde(...). Je trouve ce climat morbide, délétère, cette volonté implicite d’opposer les Français sur leur passé, tout à fait regrettable et détestable», a-t-il conclu.
«Philippe Séguin se distingue de Jacques Chirac au sujet de Vichy», a commenté à ce propos le quotidien «Le Monde». M. Chirac a été en 1995 le premier président français à avoir publiquement reconnu la responsabilité de «la France» et de «l’Etat français» pour avoir «secondé la folie criminelle de l’occupant» nazi.
«Je ne suis pas sûr de voir très clairement les termes de ce débat», a commenté pour sa part hier le premier ministre socialiste Lionel Jospin. Bien qu’ayant lui aussi reconnu publiquement la responsabilité de l’Etat français dans les déportations, M. Jospin a tenu à souligner qu’il s’agissait à Bordeaux du «procès d’un homme».
«Qu’on éclaire les arrière-plans historiques de cette période me paraît normal (...) sans confondre naturellement la République et le régime de Vichy, les collaborateurs et les résistants, les prudents et les justes», a-t-il déclaré.
Un des «barons» du gaullisme, l’ancien ministre Olivier Guichard, avait semé le trouble en dénonçant lui-même devant la cour de Bordeaux vendredi le «mythe gaulliste» d’une France victorieuse et résistante. M. Guichard avait notamment souligné que les trois chefs de gouvernement sous la présidence du général, de 1958 à 1969 — Michel Debré, Maurice Couve de Murville et Georges Pompidou — avaient tous été fonctionnaires sous le régime de Vichy.
M. Papon a poursuivi après-guerre une brillante carrière publique, sous la bannière gaulliste. Longtemps préfet de police de Paris, sous la présidence de De Gaulle, puis député, il était même devenu ministre avant d’être rattrapé en 1981 par les premières plaintes pour son passé sous l’occupation.
Il est jugé pour son rôle dans la déportation de quelque 1.500 juifs alors qu’il était secrétaire général de la préfecture de Bordeaux, notamment chargé des «questions juives», de 1942 à 1944.
Sa libération par la cour après trois jours seulement passés en détention a choqué 70% des Français, selon un sondage, publié lundi par le quotidien «France-Soir».



La polémique politique autour du procès de Maurice Papon a repris en France, avec la réponse du président du parti gaulliste RPR, Philippe Séguin, à des attaques du chef de l’extrême droite Jean-Marie Le Pen.M. Séguin a déploré que le procès Papon, entré hier dans sa troisième semaine devant la cour d’assises de Bordeaux (sud-ouest), soit devenu «le prétexte à...