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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Clôture de la conférence des investisseurs arabes Une belle opération de marketing sur le Liban, qui nécessite un suivi (photo)

La «7e conférence des investisseurs et hommes d’affaires arabes» organisée au Summerland a clôturé hier ses travaux. Elle aura été en fait une belle opération de marketing sur le Liban. S’il est sans doute prématuré d’établir un bilan des résultats de la conférence, l’on ne peut s’empêcher de déplorer le manque de suivi perceptible quant aux projets approuvés et soumis à discussion.

M. Adnan Kassar, président de la Fédération des Chambres de commerce, d’industrie et d’agriculture du Liban, FCCIL, a souligné, au cours de la séance de clôture, trois axes majeurs des travaux: «Le Liban est désormais en mesure de pouvoir drainer les investissements arabes dans des projets économiquement rentables». Dans ce sens, il est à relever deux donnes déterminantes: la stabilité politique et sécuritaire ainsi que le rôle dynamique du secteur privé.
Le second axe relevé par M. Kassar est que «les pays arabes, qui connaissent à présent une phase florissante de leur développement économique et social, après avoir enregistré des progrès dans l’établissement de leurs structures fondamentales, doivent désormais orienter leurs investissements vers des projets productifs dans les secteurs agricole, industriel et des services».
Le troisième axe est celui de «l’investissement», facteur essentiel du développement économique et social.

Il faut donner du
temps aux pays arabes

Sans doute que M. Kassar a mis le doigt sur la plaie en reconnaissant qu’il faut donner du temps pour que l’investissement puisse se concrétiser dans des projets déterminés adaptés aux objectifs de développement dans les pays arabes. «Par conséquent, a enchaîné M. Kassar, cette conférence représente un pas sur la voie du développement de l’investissement dans ce pays». Les travaux de cette conférence, a-t-il encore noté, «constituent un plus par rapport à ce qui a déjà été réalisé dans les conférences des années précédentes. La réunion a également permis de débattre de nouveaux sujets que les hommes d’affaires arabes n’avaient pas examinés auparavant».
Les «recommandations» de la conférence — qui ne font pas moins de 15 pages fullscop — consistent en fait en un résumé de chacune des séances (tout de même, l’on aurait pu faire un effort de synthèse), auquel viennent se coller quelques «souhaits». Ainsi la conférence appelle à «faire preuve de sérieux dans l’application du programme d’exécution de la zone arabe de libre-échange, qui démarre à partir de la fin de cette année». Elle invite, dans ce sens les pays arabes à coordonner ensemble, selon une vision globale et complémentaire, les investissements bilatéraux en vue de promouvoir le commerce interarabe. Le succès de cette zone de libre-échange demeure largement tributaire de la prise en compte des circonstances des pays arabes qui connaissent des problèmes de croissance. La conférence se félicite de la «volonté politique» en vue d’appliquer le projet de cette zone.
La conférence invite à ce propos à élaborer rapidement des «règles d’origine détaillées» en vue de permettre l’échange des marchandises entre les pays arabes. Elle appelle aussi à l’adoption d’une nouvelle méthodologie de coopération économique interarabe facilitant la liberté de circulation de la main-d’œuvre, des marchandises, des personnes, des biens et services et des capitaux.

Ahdab et l’arbitrage

La conférence fait remarquer qu’il faut s’orienter vers des investissements compétitifs pour pouvoir affronter les défis de la mondialisation. Dans ce sens, il faut pouvoir utiliser le «pouvoir de négociation» qui résultera de la création d’une zone arabe de libre-échange, «à l’effet de briser l’embargo commercial imposé aux exportations arabes, surtout les produits pétrochimiques et les produits industriels». La conférence relève également l’importance d’une «participation à part entière du secteur privé arabe dans l’élaboration des politiques économiques».
Concernant le rôle de l’arbitrage et son rapport à l’investissement, M. Abdel Hamid el-Ahdab, président de la commission arabe d’arbitrage international, a relevé l’importance de l’arbitrage comme mode de règlement des litiges internationaux. M. el-Ahdab a évoqué à ce sujet plusieurs exemples de litiges liés à des opérations d’investissement.
Il a également passé en revue les lois d’arbitrage dans les différents pays arabes.

Pour une banque arabe
d’investissements

L’entrée dans la mondialisation et la mise en pratique des accords du commerce international dans le domaine des services imposent aux entreprises bancaires de petite taille de s’orienter vers les «fusions». A cet effet, la conférence appelle à uniformiser les législations bancaires arabes et à les moderniser. Elle préconise également d’éliminer les obstacles au mouvement des capitaux arabes, d’encourager l’instauration d’un climat d’investissement stable, de créer une banque arabe dont les fonds seraient destinés à l’investissement dans les pays arabes et qui démarrerait avec un capital de 500 millions USD. A ce propos également, la conférence appelle à renforcer la contribution des banques arabes dans les projets en partenariats arabes. La conférence recommande aux secteurs bancaires de ces pays d’adopter les technologies de l’information et de l’informatique dans l’industrie bancaire.
La conférence invite par ailleurs les hommes d’affaires arabes à investir dans les industries destinées à développer la créativité des enfants surtout «celles ayant trait à la formation de la personnalité de l’enfant arabe de demain».

Considérer comme interne
l’espace arabe aérien

La conférence invite les gouvernements arabes à «réviser» les législations sur l’investissement de sorte à ce qu’elles soient conformes avec les besoins des nouvelles entreprises et notamment des petites et moyennes. A ce propos, la conférence appelle à profiter des programmes d’assistance technique, offerts par les organismes des Nations Unies dont l’UNIDO et l’ESCWA, en vue de développer les PME et les PMI — petites et moyennes industries.
La conférence invite à orienter les investissements vers le secteur agricole, en vue d’élever le niveau de la sécurité alimentaire arabe. Dans ce domaine, la conférence recommande l’adoption d’un calendrier agricole commun prenant en compte la spécialisation dans la production.
Concernant les projets industriels proposés à la discussion — 74 projets pour tous les pays arabes dont 6 pour le Liban — et qui couvrent toutes les branches, la conférence invite les investisseurs intéressés à «poursuivre leur discussion, au-delà de la conférence, en vue de faire concrètement aboutir ces projets».
Idem en ce qui concerne les projets agricoles proposés à la discussion, 80 projets divers dont 2 pour le Liban.
39 projets arabes touchant au secteur des services, dont 10 projets pour le Liban, ont été approuvés et proposés à la discussion. A ce propos, la conférence invite les banques arabes à accorder des facilités de crédits pour financer ces projets économiquement rentables.
Concernant le secteur du transport, la conférence appelle à considérer l’espace aérien arabe comme un espace interne, invitant à cet effet les compagnies arabes d’aviation à coordonner leurs efforts.
Ce texte final annonce également que la prochaine conférence des investisseurs arabes doit se tenir en 1999 en Tunisie et la suivante en 2001 en Jordanie.
Il reste à dire pour conclure que la conférence a réussi à «reconfirmer» la place de Beyrouth comme endroit élu de contacts et de retrouvailles des milieux d’affaires arabes. Mais au volet plus pratique, il y a à déplorer certaines lacunes, quand même importantes, comme par exemple le fait que la liste des participants a été distribuée à la fin de la séance de clôture.
Mais ce que l’on regrettera surtout c’est l’inexistence d’un système ou d’une quelconque structure de compensation des projets. Parce que somme toute s’il est intéressant de consacrer Beyrouth, de nouveau, dans son rôle de «capitale de loisirs» du monde arabe, il est encore plus intéressant de la confirmer dans un rôle de «leader de l’investissement dans le monde arabe».
Nayla ABI KARAM

N. A.-K.



La «7e conférence des investisseurs et hommes d’affaires arabes» organisée au Summerland a clôturé hier ses travaux. Elle aura été en fait une belle opération de marketing sur le Liban. S’il est sans doute prématuré d’établir un bilan des résultats de la conférence, l’on ne peut s’empêcher de déplorer le manque de suivi perceptible quant aux projets approuvés...