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Actualités - CHRONOLOGIE

Recette communiste pour sortir de la crise

Les communistes italiens ont donné au chef de l’Etat Oscar Luigi Scalfaro leur recette pour «sortir de la crise».

Trois jours après avoir refusé leur confiance au gouvernement, les communistes du Parti de la Refondation communiste (RPF) de Fausto Bertinotti ont indiqué qu’ils étaient prêts à soutenir «pour un an» le même cabinet.
«Nous sommes prêts à un compromis et cherchons un engagement sérieux et qui ne soit pas de circonstance», a confié M. Bertinotti à l’issue d’un entretien d’une heure avec M. Scalfaro.
La volte-face communiste a provoqué le scepticisme de la classe politique italienne qui soupçonne le PRC de vouloir gagner du temps pour éviter des élections anticipées. Le chef de l’Etat a entrepris depuis vendredi des «consultations» politiques pour examiner les conséquences de la crise de gouvernement et voir si une solution demeure possible. Selon la Constitution, seul le chef de l’Etat a le pouvoir de dissoudre le Parlement et de provoquer ainsi des élections anticipées.
«Nous sommes engagés dans une vraie proposition de déblocage de la crise», a affirmé M. Bertinotti en marge d’une réunion de son parti à Rome avant sa rencontre avec le chef de l’Etat. Selon le dirigeant communiste, le changement d’attitude du PRC n’est pas dû à «la peur des élections». «Le PRC ne peut pas choisir la seule voie protestataire», a assuré M. Bertinotti, qui a appelé à une «vraie négociation» avec la coalition de centre-gauche L’Olivier. La rupture du PRC avec la majorité a été diversement appréciée par les sympathisants communistes et la presse de gauche a largement ouvert ses colonnes à des critiques émanant d’électeurs, voire de militants communistes.

Le modèle
français

«Nous ne demandons pas de réécrire la loi de finances mais vous ne pouvez pas nous demander de la voter comme elle était», a expliqué M. Bertinotti. Le dirigeant communiste a précisé que son parti ne comptait pas participer à un nouveau gouvernement de centre-gauche mais qu’il était «prêt à prendre ses responsabilités».
Le secrétaire du PRC a cité l’exemple du «modèle français» et invité le président du Conseil sortant à faire «comme Lionel Jospin sur les 35 heures». «La réduction du temps de travail à 35 heures par un projet de loi comme en France serait un bon viatique pour reprendre le fil du dialogue», a estimé M. Bertinotti.
M. Prodi, qui avait en vain fait des ouvertures aux communistes jeudi devant la Chambre des députés en proposant notamment d’examiner la question de la réduction du temps de travail à travers une loi d’orientation, a indiqué, lors d’une réunion publique à Bologne (nord), réunissant des milliers de personnes, qu’il n’y avait rien à renégocier dans la loi de finances pour 1998, que le PRC a refusé de voter.
L’homme fort du centre-gauche, Massimo D’Alema, chef du Parti démocratique de la gauche (PDS), tout en jugeant «positive» la proposition des communistes, a avertit que «le gouvernement avait atteint ses limites de négociations et qu’il n’y avait plus de marge pour des manœuvres tactiques». M. D’Alema a répété que la meilleure issue à la crise restait les élections anticipées.
A droite, le chef de la coalition du Pôle des libertés, Silvio Berlusconi, a estimé qu’un nouvel accord entre les forces de gauche était peu probable et a assuré que la droite était prête à affronter des élections. (AFP)
Les communistes italiens ont donné au chef de l’Etat Oscar Luigi Scalfaro leur recette pour «sortir de la crise».Trois jours après avoir refusé leur confiance au gouvernement, les communistes du Parti de la Refondation communiste (RPF) de Fausto Bertinotti ont indiqué qu’ils étaient prêts à soutenir «pour un an» le même cabinet.«Nous sommes prêts à un compromis et...