Le mouvement intégriste dément avoir chargé le roi Hussein d'un message à Tel-Aviv Arafat intermédiaire du Hamas en cas de cessez-le-feu avec Israël

Le mouvement intégriste palestinien Hamas a indiqué hier que si un cessez-le-feu devait être négocié avec Israël, ce serait par l’intermédiaire du président palestinien Yasser Arafat, et non du roi Hussein de Jordanie.
M. Ismaïl Haniyeh, un responsable du Mouvement de la résistance islamique (Hamas), a démenti les propos du roi Hussein qui avait indiqué mercredi que le mouvement intégriste lui avait remis un message de paix destiné au gouvernement israélien, deux jours avant la tentative d’assassinat à Amman du chef du bureau politique du Hamas Khaled Mechaal le 25 septembre.
«Nous n’avons envoyé aucun message de cette nature à Israël, ni avant ni après l’affaire Mechaal, et nous n’avons eu aucun contact direct ou indirect avec les Israéliens», a déclaré M. Haniyeh à la sortie d’une mosquée de Gaza où le guide spirituel du Hamas cheikh Yassine, récemment libéré par Israël, venait de prononcer un sermon.
«Nous refusons tout dialogue avec Israël», a ajouté M. Haniyeh.
Le roi Hussein s’était proposé pour jouer un rôle d’intermédiaire entre le Hamas et Israël.
«Ces déclarations du roi Hussein ne sont que de son fait. Il a peut-être senti que l’atmosphère se prêtait à ce genre de choses. C’est son affaire», a poursuivi M. Haniyeh.
«Si l’ennemi sioniste était prêt à accepter nos conditions, ce serait à l’Autorité palestinienne de mener les négociations», a conclu le responsable du Hamas, ajoutant que les informations sur une offre de paix du Hamas à Israël étaient destinées à «créer des dissensions entre notre mouvement et l’Autorité palestinienne» de M. Arafat.
Après son retour à Gaza lundi, cheikh Yassine a proposé un arrêt des attentats-suicide à condition qu’Israël «cesse ses attaques contre les Palestiniens», y compris les démolitions de maisons et la confiscation de terres palestiniennes. Israël a rejeté ces exigences.
Il a répété cette proposition lors de son sermon dans la mosquée d’un centre du Hamas rouvert après avoir été fermé il y a un mois par l’Autorité palestinienne.
Comme le jour de son départ d’Amman pour Gaza après huit ans de détention en Israël et cinq jours de soins en Jordanie, cheikh Yassine a déclaré que le Hamas poursuivrait sa lutte contre l’occupation.
«Nous continuons notre combat jusqu’à ce que notre peuple soit libéré et brandisse la bannière: l’islam est la solution», a-t-il lancé, alors que les fidèles scandaient «Allah Akbar» (Dieu est le plus grand).
«Nous ne menons pas une guerre contre les juifs parce qu’ils sont juifs. Nous vivions avec eux depuis des siècles en paix et dans la foi. Mais ils nous assassinent et nous expulsent de nos terres. Alors, nous nous battons», a ajouté le fondateur du Hamas.
Cheikh Yassine a également appelé à la libération de tous les prisonniers palestiniens détenus en Israël.
Israël a libéré cheikh Yassine et autorisé son retour à Gaza afin d’apaiser la colère du roi Hussein, après le fiasco du Mossad en Jordanie, et pour obtenir le retour des deux agents secrets israéliens arrêtés peu après leur tentative d’assassinat.
M. Arafat a critiqué l’attitude d’Israël qui ne l’a pas consulté pour la libération de cheikh Yassine et les responsables palestiniens ont déclaré craindre que la Jordanie n’utilise cette affaire pour s’immiscer dans les affaires palestiniennes.(AFP)