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Actualités - CHRONOLOGIE

Pour une affaire de terrains devant être vendus à des mafieux Léotard mis en cause dans l'assassinat en 94, de Yann Piat

Une tempête politique s’est levée en France après la mise en cause de deux ténors de la droite libérale UDF dans l’assassinat, en 1994, dans le Sud-Est, d’une parlementaire de ce mouvement d’opposition, Yann Piat.
Le premier ministre socialiste Lionel Jospin s’est déclaré disposé, sur requête de l’UDF (Union pour la démocratie française), à contribuer à élucider l’affaire Piat, une des plus mystérieuses ayant éclaté sur la Côte-d’Azur, sur fond de spéculations immobilières.
Deux ex-ministres sont accusés dans le livre «L’affaire Yann Piat, des assassins au cœur du pouvoir» d’avoir été les commanditaires de ce crime, en février 1994, imputé jusqu’à présent à une bande de petits malfrats.
Surnommés «l’Encornet» et «Trottinette» dans l’ouvrage, ils auraient fait supprimer Mme Piat car elle aurait eu connaissance de projets de vente de terrains militaires à des mafieux, dans lesquels ils étaient impliqués.
La rumeur s’étant vite répandue, un dirigeant de l’UDF, François Bayrou, a indiqué hier qu’il s’agissait de François Léotard, ex-ministre de la Défense, et de Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, ex-ministre de la Ville.
M. Léotard, sans préciser qu’il était visé, avait demandé au gouvernement de lever le «secret défense», et que soient ouvertes de nouvelles procédures judiciaires devant cette «incroyable théorie d’impudeur et d’indignité».

«Ça fait peur»

«Sommes-nous dans un pays de barbouze, ou un Etat de droit?» a demandé M. Léotard, dans une tribune à la «une» de l’influent quotidien «Le Monde», mettant en cause une officine publique de renseignement.
A l’appui de leur accusation-choc, les auteurs du livre, les journalistes André Rougeot et Jean-Michel Verne, invoquent le témoignage d’un ex-général des renseignements militaires (DRM), mais sans citer son nom.
Interpellé par le groupe UDF à l’Assemblée, qui s’estime éclaboussé, M. Jospin a assuré que le «gouvernement contribuera à ce que la lumière soit faite» sur l’affaire Piat, et être prêt à lever le secret défense.
Mais il a précisé que le gouvernement ne pourrait agir que «si une plainte ou une procédure» était engagée par MM. Léotard et Gaudin.
Patron du groupe UDF à l’Assemblée, M. Bayrou avait estimé que l’accusation était «ou bien une infâmie d’Etat, ou bien une opération qui vise beaucoup plus loin que la politique, qui vise la démocratie».
«François Léotard et Jean-Claude Gaudin ne sont pas visés par une péripétie, par une de ces dégueulasseries ordinaires, comme certains s’y complaisent, mais par une déstabilisation d’hommes, de la République et de la démocratie», a-t-il ajouté.
«Il ne faut pas en rester là» sur l’affaire Piat, «sinon l’opinion va se poser des questions», a aussi affirmé le patron du groupe socialiste de l’Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault.
«Le meurtre d’un député dans une région où il y a beaucoup de rumeurs, fondées ou infondées, c’est d’ailleurs ce qui est dangereux pour la démocratie, ce n’est pas une affaire banale», a-t-il dit.
Mais il s’est gardé de se prononcer sur le fond, ajoutant: «J’ai fait part de mon inquiétude. Je ne sais pas si ce qui est révélé dans ce livre, écrit par des journalistes sérieux, est vrai. En tout cas, ça fait peur».

La presse souligne que dans le sud de la France, depuis le Vaucluse jusqu’à la frontière italienne, les appétits autour de ces terres «bénies» par la nature ne cessent d’engendrer des affaires politico-mafieuses.

En toile de fond de toutes ces affaires se profile, à cinq mois d’élections régionales, un important enjeu politique, lié à la montée du Front national, le parti d’extrême-droite de Jean-Marie Le Pen qui a déjà pris le contrôle de quatre grandes villes méridionales. (AFP)
Une tempête politique s’est levée en France après la mise en cause de deux ténors de la droite libérale UDF dans l’assassinat, en 1994, dans le Sud-Est, d’une parlementaire de ce mouvement d’opposition, Yann Piat.Le premier ministre socialiste Lionel Jospin s’est déclaré disposé, sur requête de l’UDF (Union pour la démocratie française), à contribuer à...