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Actualités - CHRONOLOGIE

Tayyar avoue avoir puisé dans les coffres du ministère des finances

De rebondissement en rebondissement, cette affaire des détournements de fonds au ministère des Finances... Un des principaux accusés dans cette affaire, Antoine Tayyar, a confirmé qu’en plus des fonds dérobés grâce à la mise en circulation sur le marché de faux timbres fiscaux, des milliards de livres ont été directement subtilisées des caisses de ce département trois ans durant et, curieusement, sans que personne ne s’en rende compte.
Antoine Tayyar, un ancien fonctionnaire des Finances, a été de nouveau interrogé par le premier juge d’instruction de Beyrouth, M. Saïd Mirza. Il a indiqué qu’il avait profité de «l’absence de tout contrôle rigoureux sur les rentrées du ministère pour puiser régulièrement dans les caisses du département», rapporte notre chroniqueur judiciaire Bahjat Jaber.
Selon l’accusé, «six mois pouvaient s’écouler sans que personne ne vérifie le contenu des coffres». Ce qui l’a «encouragé» à transférer «des milliards de livres» dans des banques à Beyrouth et au Mont-Liban. Tayyar a aussi indiqué qu’il avait déposé les sommes, dont il n’a pas précisé le montant, dans des comptes ouverts au nom de deux complices, Georges et Chawki Nohra. Il avait même ouvert un compte au nom de Georges Abou Mrad, après lui avoir volé son extrait d’état civil. Rappelons qu’Abou Mrad avait été arrêté puis relâché lorsque les enquêteurs s’étaient assurés de son innocence. Tayyar a révélé au juge que les frères Nohra «obtenaient une commission en échange de leurs services».
A la lumière de ces nouvelles données, M. Mirza a chargé un expert en affaires bancaires, M. Zouheir Merhi, de vérifier les comptes des deux frères Nohra et de contrôler toutes les transactions entreprises, afin de pouvoir déterminer le montant des sommes détournées du ministère des Finances et d’évaluer les intérêts qui ont été versés sur les dépôts.
Le juge Mirza mène actuellement une double enquête à la lumière des révélations de Tayyar, pourtant sur le vol de l’argent déposé dans les coffres du ministère et sur le détournement de fonds par la mise en vente de faux timbres fiscaux.
concernant ce dernier point, Tayyar a confirmé qu’il coordonnait avec Raafat Sleiman, un autre fonctionnaire des Finances, accusé dans la même affaire et abattu par ses complices. Selon ses explications, leur dernière transaction leur avait rapporté un milliard deux cents millions de livres. Tayyar a confirmé que Sleiman avait été liquidé par Farid Moussalli (lui-même abattu ensuite lors d’un échange de tirs avec les forces de l’ordre, au moment de son arrestation), à la suite d’une dispute qui avait porté sur un montant de un milliard de livres.
devant le juge, poursuit notre chroniqueur judiciaire, Tayyar s’est dit étonné de ce que le ministère des Finances ne se soit pas douté que les recettes de la vente de timbres fiscaux diminuaient à vue d’œil.
L’épouse de Sleiman avait tenté de retirer la somme d’un milliard deux cents millions de livres déposées au nom de son mari, sous prétexte qu’il s’agissait d’un héritage. En vain: l’Etat avait déjà mis la main sur ces fonds dans la mesure où il considère qu’ils font partie des sommes appartenant au ministère des Finances. Le juge d’instruction a également demandé à Wafaa Sleiman de renoncer à son droit au secret bancaire. Pour accepter, cette dernière a posé une condition: qu’on retrouve et qu’on lui remette la dépouille mortelle de son mari, découvert décapité. Rappelons qu’après avoir abattu Sleiman, Moussalli avait jeté son corps dans un baril d’acide avant de s’en débarrasser dans les bois du Kesrouan. Wafaa avait aussi indiqué que le milliard qu’elle souhaitait retirer représente les bénéfices que son mari avait réalisés grâce à un trafic de drogue.
De rebondissement en rebondissement, cette affaire des détournements de fonds au ministère des Finances... Un des principaux accusés dans cette affaire, Antoine Tayyar, a confirmé qu’en plus des fonds dérobés grâce à la mise en circulation sur le marché de faux timbres fiscaux, des milliards de livres ont été directement subtilisées des caisses de ce département trois...