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Actualités - CHRONOLOGIE

Arafat placé en porte-à-faux (photo)


Pour avoir accepté, à la demande pressante des Etats-Unis et d’Israël, de déclencher une véritable chasse aux intégristes, Yasser Arafat se trouve aujourd’hui placé en porte-à-faux après la libération par l’Etat hébreu du fondateur du Hamas.

Le leader palestinien tente depuis mercredi d’opérer un rétablissement, en se rendant au chevet de cheikh Yassine, en engageant avec le roi Hussein une délicate partie politique, enfin en tentant d’obtenir l’envoi en Israël du vieux cheikh, actuellement en traitement dans un hôpital de la capitale jordanienne.
Le moment de la remise en liberté de cheikh Yassine, ainsi que la décision d’Israël de le remettre à la Jordanie plutôt qu’à l’Autorité palestinienne de M. Arafat, placent le dirigeant palestinien face à un sérieux dilemme.
«Il nous est impossible de continuer à arrêter des gens du Hamas quand Israël relâche leur principal dirigeant», a souligné avec colère jeudi un haut responsable de l’Autorité. «Nous devrions relâcher tous ceux que nous avons arrêtés», a-t-il dit sous couvert de l’anonymat.
M. Arafat a fait arrêter des dizaines de cadres et de militants du mouvement intégriste ces dix derniers jours, après d’intenses pressions d’Israël et des Etats-Unis qui lui reprochaient de ne pas fournir un «effort à 100%» contre le terrorisme intégriste.
«Cela ne fait que révéler la politique de deux poids, deux mesures des Israéliens. Quand c’est dans leur intérêt, ils disent que le Hamas est leur ennemi numéro un et que nous devons le réprimer. Mais quand il le faut, ils relâchent cheikh Yassine», a déploré le haut responsable palestinien.
Israël, avec le soutien des Etats-Unis, avait affirmé qu’une répression du Hamas par l’Autorité était une condition à la reprise du processus de paix, à la suite d’une série d’attentats à la bombe à Jérusalem-Ouest revendiqués par la branche militaire du Hamas.

«Inacceptable»

En cédant à ces pressions, M. Arafat avait renoncé aux efforts qu’il avait entrepris pour ouvrir un «dialogue national» avec les chefs politiques du Hamas et essayer ainsi d’obtenir qu’ils mettent eux-mêmes au pas la branche militaire du mouvement.
Dans le cadre de ces efforts, M. Arafat avait lancé, en vain, de multiples appels à Israël pour qu’il relâche cheikh Yassine, devenu une figure emblématique des intégristes depuis son arrestation en mai 1989.
Aujourd’hui, les responsables palestiniens ne décolèrent pas, estimant avoir été dupés non seulement par Israël et par la Jordanie, mais aussi par les Etats-Unis, qui se sont «félicités» de la libération de cheikh Yassine et de sa remise aux autorités jordaniennes.
Si Israël avait renvoyé cheikh Yassine à Gaza, où se trouvent son domicile et sa famille, «l’Autorité aurait pu au moins continuer ses arrestations dans les rangs du Hamas, en montrant à la population que cela ne l’empêche pas d’obtenir la libération des chefs modérés du mouvement», a indiqué un responsable.
Le premier ministre Benjamin Netanyahu a relâché cheikh Yassine pour apaiser le roi Hussein, qui était furieux d’une tentative d’assassinat d’un dirigeant du Hamas, perpétrée dans sa capitale par des agents présumés du service secret israélien (Moussad).
A Amman, M. Arafat devait tenter d’explorer les possibilités de faire revenir cheikh Yassine à Gaza, ainsi que l’attitude que l’Autorité va désormais adopter vis-à-vis du Hamas et de ses opérations anti-israéliennes.
Mercredi, M. Arafat avait averti qu’il serait «inacceptable» que le séjour de cheikh Yassine à Amman se transforme en exil prolongé. Le roi Hussein a assuré qu’il pourrait le faire après son traitement à l’hôpital.

Pour avoir accepté, à la demande pressante des Etats-Unis et d’Israël, de déclencher une véritable chasse aux intégristes, Yasser Arafat se trouve aujourd’hui placé en porte-à-faux après la libération par l’Etat hébreu du fondateur du Hamas.Le leader palestinien tente depuis mercredi d’opérer un rétablissement, en se rendant au chevet de cheikh Yassine, en...