Les buts du projet sont les suivants: l’établissement d’une analyse de la situation présente du Grand Beyrouth sur le plan de la pollution de l’air, la création d’un programme de contrôle de la pollution, la mise au point d’un modèle de simulation d’émanations et de pollution de l’air, le choix de l’équipement nécessaire pour la poursuite de ce programme, les sources de financement disponibles et les standards qui devront être adoptés à l’avenir. Les fonctionnaires du ministère ont entamé des stages de formation au maniement de ce modèle de simulation.
Une étude de quatorze quartiers beyrouthins a révélé que le centre-ville était la région la plus polluée, non seulement à cause des voitures, mais aussi en raison du caractère compact des constructions. Dans le cadre de cette étude, une comparaison entre certains chiffres obtenus au Liban et les normes allemandes fait ressortir l’état de la pollution de l’air à Beyrouth: l’air au niveau de la rue Emile Eddé, à titre d’exemple, contient un taux de 235 microns de grammes par mètre cube de dioxyde d’azote contre 160 en Allemagne, 11,1 mg/m3 de monoxyde de carbone contre 10 en Allemagne, 56,7 microns de grammes par mètre cube de benzène contre 15! Dans les autres secteurs de la capitale, cet écart est moins important. Dans certaines régions comme la rue Sami Solh et Furn el-Chebbak, on est même en deçà des normes allemandes.
M. Staudte a ensuite exposé les recommandations des deux consultants au ministère de l’Environnement. «Les mesures les plus urgentes devraient concerner l’amélioration de l’essence utilisée», a-t-il déclaré. Elles se résument comme suit:
— Remplacer autant que possible l’essence avec plomb par de l’essence sans plomb (ce qui se fera naturellement si les voitures deviennent de plus en plus nouvelles) ou par d’autres substituts moins polluants.
— Publier chaque année une liste de tous les véhicules en informant les gens sur la possibilité ou non d’employer une essence sans plomb.
— Réduire le sulfure dans le diesel (ne doit pas excéder les 0,05%).
«La seconde solution consiste à imposer un test annuel obligatoire à toutes les voitures, a-t-il poursuivi, dans le but de réduire, à long terme, les émissions néfastes de 50%. Mais ces contrôles coûtent de l’argent. Pour se procurer les fonds nécessaires, l’Etat pourra réformer le système de taxes relatif à l’essence: plus le produit dégage des émanations, plus il est sujet à des taxes. Ainsi, on peut faire en sorte, par exemple, que l’essence sans plomb devienne moins chère que l’essence avec plomb. Ou alors, les taxes sur les anciennes voitures seront plus élevées, proportionnellement, que les taxes sur les nouvelles. On peut ainsi pousser les gens à acheter des voitures neuves ou en bon état, ou alors, à conduire moins. Rendre, en d’autres termes, la conduite plus chère».
Toujours à propos des taxes, M. Staudte a suggéré qu’«une partie du revenu des taxes devrait aller au ministère de l’Environnement, afin que ce dernier puisse en user dans le cadre de son programme de réduction de la pollution». Une autre suggestion: régulariser la circulation. «Les bus et les taxis devraient avoir leurs propres voies de circulation, l’infrastructure des routes devrait s’améliorer, des places de parking pourraient être assurées gratuitement», a-t-il conclu.
Quant aux mesures à court terme qui se présentent au ministère de l’Environnement, ce sont les suivantes: «Coopérer avec les consultants privés et les universités (comme l’AUB qui a un centre de contrôle de pollution), et se procurer, dans l’année qui vient, une unité mobile de contrôle de la pollution de l’air».
Suzanne BAAKLINI
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