Le président de la centrale syndicale a tenu hier une conférence de presse au siège de la Fédération des chauffeurs de taxis, consacrée à la politique économique et financière du gouvernement. M. Abou Rizk a rejeté l’augmentation de 5000 L.L. du prix de l’essence, soulignant que cette nouvelle taxe va «se volatiliser comme l’augmentation de 1000 livres et celle de 3000 livres qui devaient soi-disant servir à financer l’échelle des salaires du secteur public. Les responsables vont ensuite exiger des taxes supplémentaires parce que le gaspillage ne cesse d’augmenter et le déficit de s’accroître».
Selon M. Abou Rizk, le seul moyen de faire face à la crise est de «mettre un terme au gaspillage estimé à 15% des dépenses, c’est-à-dire environ 1000 milliards de livres et de préparer un plan global de redressement».
Le leader syndical a fait une série de propositions susceptibles, selon lui, de juguler la crise:
— Mettre un terme aux contrats de gré à gré et mettre sur pied un système indépendant de surveillance de l’exécution des grands projets qui pourrait éventuellement être placé sous l’autorité de la Justice.
— Réactiver tous les organes de surveillance et de contrôle comme le Conseil de la Fonction publique, la Cour des comptes et l’Inspection centrale.
— Démanteler l’administration parallèle mise en place par le gouvernement actuel ou par ceux qui l’ont précédés.
— Dissoudre (ou du moins exercer un contrôle strict), toutes les caisses qui ne sont pas soumises à la surveillance des organes de surveillance.
— Réduire le nombre d’ambassades et de représentations du Liban à l’étranger. Cela peut se faire sans pour autant porter atteinte à la présence internationale du Liban.
— Cesser les ingérences politiques dans l’action de la justice pour lui permettre d’enquêter sur les contrats douteux.
— Baisser les taux d’intérêt sur les bons du Trésor. Chaque point en moins permet une économie de 200 milliards de livres.
— Adopter l’impôt progressif sur le revenu.
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