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Actualités - CHRONOLOGIE

Affaire Total Washington tente d'éviter l'affrontement avec l'Europe

AFFAIRE TOTAL
Washington a entrepris hier de calmer le jeu dans sa dispute avec la France au sujet du contrat signé par Total avec l’Iran. L’administration américaine a annoncé vouloir éviter des sanctions contre le groupe. Pourtant, Paris et ses partenaires européens ont marqué des points dans cette affaire et ouvert la voie à une pénétration des compagnies étrangères sur le marché iranien des hydrocarbures.
De fait, après Total, le groupe Elf Aquitaine confirmait mercredi qu’il poursuivait des discussions en vue d’un accord en Iran mais aussi avec l’Irak. Le régime iranien fait tout pour encourager de telles initiatives. Le chef de la diplomatie Kamal Kharazi s’est dit convaincu que d’autres entreprises et pays allaient suivre l’exemple de Total en dépit de l’opposition de Washington.
«Ce n’est que le début du processus», a déclaré M. Kharazi lors d’une conférence à l’université de Columbia. «D’autres entreprises et d’autres pays vont faire des affaires avec l’Iran», a-t-il assuré.
«Je crois que le monde a changé», a expliqué le responsable iranien, estimant qu’on assistait aujourd’hui à «une réaction contre les punitions décidées par le Congrès» américain.
De son côté, le président iranien Mohammed Khatami a appelé les pays étrangers à réaliser davantage d’investissements et de transferts de technologies en Iran. Il a également affirmé que l’Iran voulait «œuvrer à aplanir les tensions» sur la scène internationale. Selon lui, «quand les intérêts économiques des nations sont liés, les dirigeants sont obligés de suivre».
Sans les mentionner explicitement, M. Khatami a visé les Etats-Unis, qui appliquent contre l’Iran un embargo économique et technologique complet depuis 1995.
Les appels iraniens risquent fort d’être entendus, surtout que les USA œuvrent depuis hier à trouver le moyen de ne pas appliquer des sanctions contre Total. Alors que mardi, elle avait affirmé que l’attitude de Paris dans cette affaire «dépassait son entendement», Mme Albright a changé de cap le lendemain, déclarant: «Nous essayons de voir si la loi D’Amato est susceptible d’être appliquée. Nous sommes tentés à mettre en œuvre une dérogation».
Quatorze mois après avoir été promulguée, la loi sur les sanctions contre l’Iran et la Libye, dite loi D’Amato du nom de son parrain, est mise à l’épreuve.
Malgré les mises en garde répétées des Etats-Unis, Total, en coopération avec les compagnies russe Gazprom et malaisienne Petronas, a signé dimanche un contrat de deux milliards de dollars pour l’exploitation du gisement de Pars Sud.
Ce contrat rend Total passible de sanctions américaines en vertu de la loi D’Amato, visant les entreprises qui investissent plus de 40 millions de dollars dans le secteur énergétique en Iran et en Libye.
Cet accord n’est que le premier d’une série de nombreux accords en cours de négociation avec l’Iran, dont celui de la Royal Dutch Shell qui devrait être signé prochainement.
Les menaces de sanctions étant restées sans effet, le gouvernement américain s’est tourné vers ses partenaires européens pour tenter d’obtenir des concessions en faveur de sa politique d’isolement de l’Iran.
«C’est à nous et à la communauté internationale de faire en sorte que non seulement ils ne déstabilisent pas la région mais aussi qu’ils ne deviennent pas une menace au-delà», a déclaré mercredi sur la chaîne de télévision NBC le secrétaire d’Etat.
AFFAIRE TOTALWashington a entrepris hier de calmer le jeu dans sa dispute avec la France au sujet du contrat signé par Total avec l’Iran. L’administration américaine a annoncé vouloir éviter des sanctions contre le groupe. Pourtant, Paris et ses partenaires européens ont marqué des points dans cette affaire et ouvert la voie à une pénétration des compagnies étrangères...