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Actualités - CHRONOLOGIE

Les compressions budgétaires toucheront la plupart des ministères 30% à l'eau et l'électricité -10% à l'enseignement supérieur et -25% à l'enseignement technique(photo)


—30% A L’EAU ET L’ÉLECTRICITÉ, —10% À L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET —25% À L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE


Le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, a déclaré que les compressions budgétaires toucheront tous les ministères, ainsi que la présidence du Conseil, précisant toutefois que le niveau des services sociaux dont bénéficie la population ne baissera pas. Les moyens de réduire les dépenses ont été passés en revue hier lors d’une série de réunions séparées entre M. Hariri et douze ministres en présence du ministre d’Etat chargé des Finances, M. Fouad Siniora et du directeur général de ce département, M. Habib Abou Sacre.

Les compressions ont notamment touché le ministère des Ressources hydrauliques et électriques (—30%), la Culture et l’Enseignement supérieur (—10%) et l’Enseignement technique et professionnel (—25%).
La première réunion a groupé M. Hariri et le ministre de l’Education nationale, M. Jean Obeid qui a déclaré être «disposé à coopérer et à effectuer des coupes budgétaires». «Nous avons évoqué le surplus de 5000 enseignants, a-t-il ajouté. Le sort d’un tiers de ces personnes est lié à celui du retour des déplacés et un autre tiers pourrait être transféré dans d’autres administrations. Par exemple, 40% des fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères viennent du corps enseignant».
M. Obeid a ajouté que M. Hariri est déterminé à appliquer la politique de compression budgétaire à tous les ministères, chacun selon ses capacités.
Le ministre de la Culture et de l’Enseignement supérieur, M. Fawzi Hobeiche a de son côté précisé que le budget du département de la culture sera réduit de 22 milliards de livres à 18 milliards. Celui de l’Université libanaise qui était de 125 milliards de livres en 1997 sera comprimé de 10% l’année prochaine. Soit une diminution de 12,5 milliards de livres.
Le ministre de l’Agriculture, M. Chaouki Fakhoury, a pour sa part indiqué qu’il avait demandé au président Hariri de ne pas effectuer des coupes dans le budget de son département qui atteint 47 milliards de livres. «Il faut que nos moyens soient en quelque sorte à la hauteur de nos aspirations, a-t-il dit. Nous avons examiné avec le chef du gouvernement les moyens de renforcer nos recettes de manière à ne pas affecter les classes moyenne et démunie».
«Nous devons faire preuve de responsabilité pour soutenir notre économie afin de lui permettre de relever les défis actuels et futurs, a encore dit M. Fakhoury. Le dialogue en cours vise à trouver des solutions de rechange qui ne portent pas atteinte à ceux qui ont des revenus limités. Et s’il y a des divergences d’opinions entre les trois présidents, cela ne doit pas être exploité pour provoquer un climat politique malsain. Nous sommes tous en faveur du dialogue».
Le budget du ministère des Ressources hydrauliques et électriques sera réduit de 30%, selon M. Elie Hobeika. Ce budget qui est de 82 milliards de livres cette année ne comprend pas des projets de réhabilitation du réseau électrique, dont le financement est inclus dans les lois-programmes.
M. Hobeika a indiqué que son département va concentrer ses efforts sur une meilleure perception des taxes. «Notre but ne devrait pas être de percevoir à 100% les taxes de ceux qui payent leurs factures, mais d’obtenir une perception de 100%. C’est-à-dire faire payer ceux qui ne versent pas leurs impôts», a-t-il dit.

Harajli et Hmayed non satisfaits

Le ministre des Travaux publics, M. Ali Harajli, n’avait pas l’air très satisfait après sa réunion avec M. Hariri. «Il semble que des coupes importantes vont être effectuées dans le budget de 1998, a-t-il dit. Les sommes restantes suffiront seulement à payer les salaires des fonctionnaires et à l’entretien des routes. L’exécution de tout projet sera reportée en attendant que des ressources supplémentaires soient assurées».
Le ministre des Affaires sociales, M. Ayoub Hmayed, était encore plus explicite que M. Harajli. «Les engagements de notre ministère auprès des associations d’aide sociales s’élèvent à 70 milliards de livres, a-t-il précisé. S’il devait y avoir des compressions budgétaires, cela aurait de graves répercussions sur ces organismes et provoquerait de graves difficultés chez de nombreuses familles, chez les handicapés et les orphelins. Le chef du gouvernement s’est montré compréhensif et a promis que les coupes qui pourraient être effectuées dans d’autres ministères épargnerait à notre département d’importantes réductions budgétaires. J’ai dit à M. Hariri qu’il ne fallait pas régler un problème au risque d’en créer un autre encore plus important. Je n’ai pas accepté le principe de la compression du budget dans mon ministère».
Le ministre du Travail, M. Assaad Hardane, a de son côté déclaré que le budget de son ministère s’élève à 4 milliards de livres, alors que son département a fait rentrer dans les caisses de l’Etat en 1997 environ 16 milliards de livres. «Notre budget est essentiellement consacré aux salaires des fonctionnaires, a-t-il indiqué. Il faut rappeler que l’Institut national de l’emploi et le centre d’entraînement technique sont rattachés au ministère du Travail. Nous sommes tombés d’accord sur le fait de ne pas comprimer notre budget déjà assez modeste».
M. Hariri s’est ensuite longuement réuni avec le ministre de la Santé, M. Sleimane Frangié, qui a affirmé qu’on ne peut pas lui demander de réduire son budget et de continuer à offrir à la population les mêmes soins médicaux. «Cette année, nous avons gardé le même niveau de services médicaux mais nous avons réduit le budget. Nous nous sommes ensuite rendu compte que nous avions besoin de 80 milliards de livres supplémentaires, a précisé le ministre. En 1996, (l’ancien ministre de la Santé) M. Marwan Hamadé avait réclamé 176 milliards de livres. On lui avait donné 100 milliards. Il s’est retrouvé avec un déficit de 76 milliards. Cette année, nous avions demandé 175 milliards pour les frais d’hospitalisation, mais on nous en a donné seulement 95 milliards. Résultat: un déficit de 80 milliards. Je ne pense pas que la solution réside dans la réduction du budget du ministère de la Santé. Nous pouvons arrêter la construction d’un pont ou le percement d’une route, on ne peut cependant pas arrêter de nous occuper de la santé du citoyen».
M. Frangié a ajouté que les efforts portent actuellemen sur les moyens d’assurer des recettes supplémentaires. «Nous ne sommes pas opposés dans l’absolu au plan (de 800 millions de dollars) de M. Hariri, a-t-il dit. Nous souhaitons en outre que de nouvelles taxes soient trouvées parce que l’Etat ne peut pas être édifié sans impôts. Je ne pense pas que nous nous trouvons devant l’équation suivante: soit le plan de M. Hariri, soit un budget d’austérité. Mais je suis hostile à toute augmentation du prix de l’essence. J’ai proposé au chef du gouvernement l’augmentation des tarifs du cellulaire. Selon le contrat signé avec les compagnies du cellulaire, l’Etat doit commencer dans dix ans à percevoir 50% des bénéfices. Pourquoi ne pas le faire tout de suite. Cela assurerait des recettes de 150 milliards de livres par an, c’est à dire 1500 milliards en dix ans».
M. Hariri s’est ensuite entretenu avec le ministre de l’Economie, M. Yassine Jaber, qui a déclaré que le budget de son ministère (environ 2,4 milliards de livres) est resté inchangé.
M. Farouk Berbir, ministre de l’Enseignement technique et professionnel, a de son côté indiqué que le budget de son département a été réduit de 25%.
Le ministre de l’Habitat, M. Mahmoud Abou Hamdane, a pour sa part déclaré que le budget de son ministère était de «zéro livre» cette année.
M. Nicolas Fattouche, ministre du Tourisme a enfin déclaré que la question n’est pas de savoir si «nous sommes d’accord pour les réductions, mais si ces compressions sont nécessaires ou pas».
A sa sortie du Sérail gouvernemental, M. Hariri a déclaré que la politique de compression budgétaire «ne signifie pas que les chantiers de la reconstruction vont être interrompus. Il y a des millions de dollars qui n’ont pas été utilisés ces dernières années. Nous nous en servirons pour financer les projets en cours. Ces sommes dépensées sont susceptibles de relancer l’économie».
—30% A L’EAU ET L’ÉLECTRICITÉ, —10% À L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET —25% À L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUELe chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, a déclaré que les compressions budgétaires toucheront tous les ministères, ainsi que la présidence du Conseil, précisant toutefois que le niveau des services sociaux dont bénéficie la population ne baissera pas. Les moyens...