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Actualités - ANALYSE

La position des décideurs, objet de mille spéculations...

Le dernier arrivé est-il le moins ou le mieux servi? Cette intéressante question de logistique est actuellement au cœur de discussions passionnées dans les salons politiques. Certains soutiennent qu’en étant le premier à frapper, c’est-à-dire en prenant de vitesse tout le monde pour se rendre à Damas, le président Rafic Hariri s’est assuré de solides atouts.

D’autres pensent au contraire que Berry a été mieux inspiré de n’aller qu’en second rencontrer les autorités syriennes parce qu’ainsi il aurait eu le mot de la fin... Le fin du fin serait sans doute maintenant que le maître de Baabda mette tout le monde d’accord, en décrochant un nouveau sommet libano-syrien...
En attendant cette éventualité, c’est naturellement de la dernière visite en date, celle de M. Berry, que l’on parle le plus et dans les coulisses de l’information les spéculations battent leur plein sur ce que le président Hafez el-Assad a pu lui confier. Le président de la Chambre observe pour sa part une discrétion absolue à ce sujet et même le premier cercle de ses intimes avoue ne pas en savoir beaucoup sur la teneur de ses entretiens avec le chef de l’Etat syrien.
Pas beaucoup, mais assez pour livrer les indications suivantes:
— «Les échanges ont porté sur les éléments politiques du dossier interne libanais, et pas du tout sur les questions économiques» (on ne voit pas trop comment on peut les dissocier actuellement, mais enfin...). «Plus précisément, se ravisent d’ailleurs tout de suite ces sources amalistes, il est convenu qu’il ne faut pas mélanger les genres et qu’il faut avant tout éviter de politiser au mauvais sens du terme les problèmes économiques. En pratique, soulignent également les mêmes personnalités, cela doit signifier qu’on ne doit pas recourir à des bazars politiques pour résoudre les dilemmes économiques».
Et d’ajouter qu’on «ne doit pas non plus manœuvrer contre certaines instances comme la présidence de la République». C’est là, on s’en doute, un «détail» de toute première importance: jusqu’à la bombe de la taxe sur l’essence, il était globalement entendu que MM. Rafic Hariri et Nabih Berry étaient sur une même ligne d’opposition à l’influence de M. Elias Hraoui et au renouvellement éventuel de son mandat. Les proches du président de la Chambre semblent donc laisser entendre qu’il y a en l’air de subtils changements d’alliance au sein de la troïka...
Ils reprennent en reprochant au «président du Conseil de jeter politiquement de la poudre aux yeux, pour couvrir son échec dans le traitement du dossier économique. «On» n’apprécie pas beaucoup une telle tactique et «on» souligne avec fermeté qu’il ne faut pas tomber dans le piège de lier les problèmes économiques de l’heure à des questions d’influence politique, à des échéances comme les municipales ou même les présidentielles de l’an prochain».
Ce «on» dont usent les partisans de M. Berry est habile. Il laisse entendre, mais sans s’engager, que c’est là l’avis des décideurs qui se trouve traduit. Il n’empêche que ces derniers, l’avouent également les mêmes sources, veulent qu’après les remontrances ou remarques précitées, «les parties libanaises concernées soutiennent le gouvernement, car il n’est pas question d’en changer, les circonstances actuelles ne permettant pas qu’on prenne le risque d’une crise ministérielle qui secouerait le pays et pourrait le déstabiliser».
Comme quoi, méthode connue, «on» souffle le chaud et le froid. Un système comme un autre pour maintenir les équilibres... en équilibre instable.
Ph. A-A.

Le dernier arrivé est-il le moins ou le mieux servi? Cette intéressante question de logistique est actuellement au cœur de discussions passionnées dans les salons politiques. Certains soutiennent qu’en étant le premier à frapper, c’est-à-dire en prenant de vitesse tout le monde pour se rendre à Damas, le président Rafic Hariri s’est assuré de solides atouts.D’autres...