Rechercher
Rechercher

Actualités - INTERVIEWS

Salameh : réforme fiscale et politique d'austérité

La tension qui avait prévalu sur le marché monétaire lundi du fait de la pression sur la livre libanaise et du développement sensible de la demande sur le dollar s’est décantée hier.
Le gouvernement de la BDL, Banque du Liban, M. Riad Salameh, s’est dit «rassuré» de l’évolution de la situation. M. Salameh a affirmé à «L’Orient-Le Jour» que les «effets de cette dernière crise politico-économique — allusion au vote sur le projet des 800 millions de dollars en Conseil des ministres — étaient à présent contrôlés».

De son côté, le premier vice-gouverneur M. Nasser Saïdi a estimé qu’il est désormais grand temps d’engager la «réforme fiscale» et d’adopter une «politique économique d’austérité pour assurer les besoins de la stabilisation macro-économique».
M. Salameh s’est félicité du fait que cette dernière crise a entraîné une prise de conscience de «l’urgence de restructurer nos finances». — Rappelons dans ce sens, que le premier ministre avait souligné dimanche soir, au cours du briefing organisé à son domicile à l’attention de la presse économique, que «l’avantage de cette crise est d’avoir permis de prendre conscience de notre mauvaise situation — du déficit budgétaire —»
Celui-ci est aux alentours de 53%, selon M. Salameh. Quand au taux de croissance réalisé en 1997, M. Salameh estime qu’il se situera en fin d’année entre 3 à 4%. Pour ce qui est du ratio de la dette sur le PIB, il est de 85%, affirme M. Salameh. L’austérité doit être l’orientation première de l’étape à venir, estime le gouverneur de la BDL. «Pour nous autres à la BDL, précise-t-il, nous poursuivrons notre politique de stabilité monétaire».
A priori donc il ne faut pas s’attendre dans l’année à venir à une nouvelle baisse des taux d’intérêt sur la livre?
«Cela dépendra du déficit, répond M. Salameh. «Il est temps d’entrer dans une logique de réduction du déficit budgétaire. Il faut arrêter les dépenses au-delà de ce qui est nécessaire et il nous faut augmenter nos ressources. Et M. Salameh de relever à ce propos que le taux d’imposition au Liban ne représente pas plus de 15% du PIB alors qu’il est de 20% — une moyenne dans les pays en voie de développement en général — or pour le Liban qui sort d’une guerre, ce taux devrait être à 30%du PIB.
Le gouverneur de la BDL estime que le budget 1998 «donnera la ton au marché».
Comment voit-il un «budget d’austérité»?. Il répond: «Un budget qui prendra en considération les salaires, les prestations santé et le service de la dette».

Saïdi: sur la même longueur
d’onde avec le FMI

Même son de cloche de côté du premier vice-gouverneur M. Nasser Saïdi. Celui-ci estime que la «politique d’austérité fiscale, nécessaire pour arriver à une réforme fiscale, a tardé à être adoptée». «La politique de change ne peut pas résoudre tous nos problèmes», a encore dit M. Saïdi.
Autrement dit pour régler cette dichotomie qui semble exister entre les besoins de la reconstruction et le financement de la reconstruction, il n’y a pas de solution miracle. Dans un sens, c’est un faux débat que d’estimer que celui-ci porte sur une question de nouvelles taxes et de surtaxes sur l’essence ou autre. En fait, il faut faire en sorte, selon M. Saïdi de réduire le déficit budgétaire et d’assurer à l’Etat, les assises fiscales et impôts nécessaires au financement des besoins sociaux. Et de poursuivre «Il est temps d’engager une coordination entre la politique fiscale et la politique monétaire».
Concernant les informations parues dans certains journaux sur des réserves exprimées par la «Banque Mondiale» quant à la situation économico-financière du Liban, tant M. Salameh que M. Saïdi les qualifiant d’«inexactes», se félicitant du fait que «nous sommes sur la même longueur d’onde avec le Fonds monétaire international».

Propos recueillis par
Nayla Abi-KARAM



La tension qui avait prévalu sur le marché monétaire lundi du fait de la pression sur la livre libanaise et du développement sensible de la demande sur le dollar s’est décantée hier.Le gouvernement de la BDL, Banque du Liban, M. Riad Salameh, s’est dit «rassuré» de l’évolution de la situation. M. Salameh a affirmé à «L’Orient-Le Jour» que les «effets de cette...