L’Autorité palestinienne a vivement réagi accusant M. Netanyahu de vouloir torpiller les efforts déployés par les Etats-Unis pour remettre sur les rails le processus, en crise depuis sept mois du fait du refus d’Israël d’arrêter la colonisation et de procéder aux retraits militaires de ses troupes en Cisjordanie.
Le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy, le secrétaire général de l’OLP Mahmoud Abbas et le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright avaient décidé lundi à New York que les négociations au sein de commissions mixtes reprendraient le 6 octobre. La reprise des discussions se fera en présence du médiateur américain Dennis Ross qui est attendu lundi prochain dans la région.
Ces pourparlers doivent notamment porter sur l’ouverture d’un port et d’un aéroport palestiniens, la libération de prisonniers et la possibilité pour les Palestiniens de se déplacer entre la Cisjordanie et la bande de Gaza.
Mais M. Netanyahu a rejeté toute idée de «pause» dans la colonisation, prônée par les Etats-Unis pour faciliter le déroulement des pourparlers.
«Nous construisons dans les colonies pour accompagner leur croissance naturelle. Je n’ai pas l’intention de modifier notre politique», a déclaré M. Netanyahu aux journalistes.
«Nous avons accepté de discuter du concept d’un gel» lors de la réunion de New York mais «chaque partie a son propre point de vue sur cette question», a-t-il dit. A ce propos, le mouvement pacifiste israélien «La Paix Maintenant» a accusé Netanyahu de «tromper le monde et de mentir» en affirmant construire dans les colonies pour accompagner «leur croissance naturelle». «Des milliers de logements sont vides» précise le mouvement qui qualifie la colonisation de «pure provocation politique».
Les Palestiniens pour leur part ont vivement réagi. «Avec ce genre de politique, le gouvernement de M. Netanyahu continue à détruire le processus de paix», a déclaré M. Nabil Abou Roudeina, l’un des principaux collaborateurs du président Yasser Arafat.
Pour le porte-parole de M. Arafat, M. Marouane Kanafani, «un arrêt de la construction dans les colonies et la mise en œuvre des redéploiements (militaires) en Cisjordanie sont fondamentaux pour restaurer la confiance et donner de la crédibilité aux négociations à venir».
M. Lévy, de retour de New York, s’est cependant déclaré persuadé qu’un accord était proche sur le redéploiement militaire israélien. «Le calendrier du redéploiement sera lié au calendrier des négociations sur le statut final» des territoires, a-t-il estimé.
«J’ai toutes les raisons de croire que ce calendrier sera bientôt fixé et que les Palestiniens l’accepteront», a affirmé le ministre israélien.
L’accord de New York prévoit qu’à partir du 13 octobre, des responsables palestiniens et israéliens iront à Washington pour discuter notamment de la possibilité d’entamer rapidement ces négociations sur le statut final, qui, selon les accords d’Oslo, auraient dû commencer l’an dernier.
M. Netanyahu a estimé que la reprise des négociations avait été rendu possible pour les premiers efforts de l’Autorité palestinienne pour démanteler les réseaux intégristes dans les territoires autonomes. Il a souligné cependant qu’à ses yeux, l’Autorité n’en était «qu’au tout début».
La police palestinienne de Naplouse a encore arrêté huit activistes du Hamas, dont cinq originaires du village des kamikazes de Jérusalem identifiés par Israël, a-t-on indiqué mardi de sources de sécurité.
Selon le quotidien Haaretz, Israël a identifié le maître d’œuvre des récents attentats-suicide de Jérusalem. Il s’agirait d’Adel Awadallah, un Palestinien de la ville autonome de Ramallah. (AFP, Reuter)
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