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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Les propriétaires de bâtiments anciens critiquent l'action des défenseurs du patrimoine

L’Association des propriétaires de bâtiments anciens à Beyrouth a vivement protesté hier contre les campagnes de préservation du patrimoine architectural menées notamment par des organismes civils réclamant le classement de ces bâtisses pour la plupart vétustes, ce qui empêcherait leur démolition.
Dans un communiqué, l’association affirme que 5.000 familles beyrouthines seraient «appauvries ou réduites au dénuement» au cas où leurs propriétés étaient classées. Elle dénonce l’attitude «oppressive» des défenseurs du patrimoine et rappelle que la propriété privée est garantie par la Constitution.
Selon l’association, les solutions préconisées par les défenseurs du patrimoine, comme par exemple l’incitation fiscale ou la réduction du coefficient d’exploitation «manquent de sérieux et d’approfondissement» et tiennent de «la plaisanterie».
«Il est clair que ceux qui appellent à la préservation des immeubles anciens ne sont pas propriétaires de bâtiments de ce genre et sont riches. Sauvegarder de tels édifices nécessite des milliards et chacun sait que l’Etat est aujourd’hui dans l’incapacité d’indemniser les propriétaires», poursuit l’association, se demandant qui, le cas échéant, financerait la restauration de ces bâtisses.
«Que servirait-il de sauvegarder les traces du passé si l’on devait pour cela spolier l’avenir de familles entières? Que proposent les défenseurs du patrimoine pour faire face aux problèmes sociaux qui ne manqueraient pas d’en découler»? s’interroge l’association.
«Quel serait le sort du père de famille qui a proposé son immeuble à la vente pour pouvoir faire vivre ses enfants et se voit soudain empêché de le faire parce que sa propriété a été mise sur une liste noire», demandent encore les propriétaires.
L’association souligne qu’«un an et demi de gel des propriétés, c’est trop. Les propriétaires ne peuvent plus attendre davantage, car beaucoup d’entre eux ont des engagements contractuels ou autres qui nécessitent de libérer le plus tôt possible leurs biens».

Classement «optionnel»

L’association propose de rendre «optionnel» le projet de classement des immeubles et établit une distinction entre différents types de bâtiments anciens.
Selon elle, il existe en effet une centaine de propriétaires qui considèrent leurs propriétés comme historiques et seraient eux-mêmes prêts à demander qu’elles soient classées.
En outre, de nombreuses propriétés appartiennent à des waqfs religieux et sont utilisées le plus souvent comme écoles ou comme lieux de culte. Leur classement ne porterait pas préjudice à des individus mais à des collectivités.
En troisième lieu, poursuit l’association, il y a près de 150 propriétés dont le cœfficient d’exploitation est entièrement utilisé. Ces bâtiments ont été construits dans les années trente ou quarante, c’est-à-dire avant le plan Ecochard (adopté dans les années soixante), de sorte qu’il n’est pas dans l’intérêt de leurs propriétaires de les démolir parce qu’ils ne pourraient pas construire aujourd’hui en utilisant le même cœfficient d’exploitation.
Enfin, il existe quelques palais somptueux à l’architecture particulière, italienne, ottomane ou française, que l’Etat pourrait exproprier au titre de l’intérêt général, à condition que l’indemnisation des propriétaires se fasse dans un esprit de «justice».
L’association conclut en souhaitant l’instauration d’un «dialogue raisonnable» prenant en compte les coûts et les moyens disponibles «car il n’est pas possible de satisfaire intégralement l’appétit vorace des défenseurs du patrimoine».
L’Association des propriétaires de bâtiments anciens à Beyrouth a vivement protesté hier contre les campagnes de préservation du patrimoine architectural menées notamment par des organismes civils réclamant le classement de ces bâtisses pour la plupart vétustes, ce qui empêcherait leur démolition.Dans un communiqué, l’association affirme que 5.000 familles beyrouthines...