Lors d’une conférence de presse organisée hier à Tripoli, M. Karamé a critiqué le projet d’emprunt de 800 millions de dollars rejeté mercredi dernier par une majorité de ministres et que M. Hariri continue à défendre. «La chute du projet en Conseil des ministres est l’expression de la volonté populaire, a déclaré M. Karamé. Ce projet imposait des taxes exorbitantes aux classes moyennes et pauvres. Personne ne peut accepter une telle chose et cela explique l’opposition qu’il a rencontrée. L’augmentation du prix de l’essence entraîne une augmentation de la cherté de vie que les citoyens ne peuvent pas supporter».
Evoquant les prévisions erronées du gouvernement concernant le déficit budgétaire «qui sera probablement de l’ordre de 60% alors que le chiffre avancé était de 35%», M. Karamé a déclaré que le prêt de 800 millions de dollars vise à réduire le déficit.
La meilleure solution de rechange à la politique d’emprunt du gouvernement est la lutte contre le gaspillage, selon M. Karamé. «On ne peut pas croire que M. Hariri, avec l’influence personnelle dont il dispose dans les postes clés de l’Etat, ne peut pas mettre un terme au gaspillage. S’il le veut il le peut», a indiqué l’ancien chef du gouvernement.
M. Karamé s’est par ailleurs interrogé sur les 800 millions de dollars dépensés pour le retour des déplacés alors que le nombre de personnes qui ont regagné leurs foyers est très limité. «Quel est le coût global du processus du retour? Où en est le calendrier»? s’est-il interrogé.
«Un des plus grands défauts de M. Hariri est qu’il ne recule jamais quand il est convaincu de quelque chose, a encore dit M. Karamé. Il doit écouter les opinions des autres et faire une synthèse qui soit dans l’intérêt du pays. A mon avis, le président Hariri est entêté (...) Personne ne reste éternellement au pouvoir. Le prophète est mort et sa nation a survécu».
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