L'armée israélienne se prépare à une éventuelle guerre en Cisjordanie

L’armée israélienne a procédé à des exercices en Cisjordanie pour s’entraîner à une possible «guerre» dans les territoires palestiniens, a indiqué vendredi la radio publique.
Ces exercices, qui ont eu lieu la semaine dernière sur des collines de Cisjordanie, avaient pour but de faire face à des troubles qui dégénéreraient en affrontements armés entre soldats israéliens et policiers palestiniens, a précisé la radio.
Parmi les scénarios étudiés sur le terrain figurent notamment l’invasion de colonies israéliennes par des Palestiniens et leur reconquête ensuite. L’armée a également étudié la possibilité de lancer des attaques dans des villes autonomes palestiniennes et d’appliquer à nouveau un régime d’occupation militaire en Cisjordanie, a ajouté la radio.
Les responsables de l’armée, en tirant les leçons de ces exercices, ont constaté que toutes ces opérations risquaient de se solder par de «lourdes pertes» parmi les militaires, selon la même source.
En septembre 1996, plus de 80 Palestiniens et soldats israéliens avaient été tués à la suite des plus violentes émeutes qu’aient connues les territoires palestiniens depuis leur occupation en 1967.
Ces batailles rangées avaient été déclenchées par l’ouverture par Israël d’un nouvel accès d’un tunnel près de l’Esplanade des mosquées dans la vieille ville de Jérusalem.
En juillet, aux termes d’un exercice de simulation, l’état-major israélien avait abouti à la conclusion qu’une occupation militaire des territoires autonomes de Cisjordanie et de Gaza se solderait pas des centaines de morts palestiniens et israéliens et des milliers de blessés.
L’armée avait proposé qu’en cas d’affrontements généralisés, Israël utilise des «réponses graduées». Cette tactique se traduirait par un blocus des villes palestiniennes et l’utilisation de chars, de tireurs d’élite et d’hélicoptères.

Arrestations

En attendant, l’armée israélienne a arrêté dans la nuit de jeudi à vendredi 15 Palestiniens en Cisjordanie, portant à plus de 400 le nombre de militants présumés du Hamas interpellés depuis fin juillet, a-t-on annoncé de sources militaires.
Les dernières arrestations ont eu lieu dans plusieurs villages situés notamment dans la région de Hébron, dans les secteurs où Israël a conservé la haute main sur la sécurité.
L’objectif est de maintenir la pression sur le Mouvement de la Résistance islamique (Hamas), afin de paralyser ses opérations en Cisjordanie et éviter de nouveaux attentats, a-t-on ajouté.
Cette vague d’arrestations a été lancée à la suite des attentats- suicide du 30 juillet et du 4 septembre qui ont fait 25 morts à Jérusalem, dont les 5 kamikazes.
Mardi, le service de sécurité intérieure israélien (Shin Beth) a dévoilé l’identité de quatre des 5 kamikazes, qui étaient membres du Hamas et originaires d’une localité située près de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie.
Les forces de sécurité palestiniennes ont elles aussi poursuivi hier leur offensive contre le Hamas en arrêtant sept militants présumés du mouvement à Naplouse. Au total, 27 militants présumés du Hamas ont été interpellés en quatre jours, dont deux dirigeants. Une station de télévision locale proche du Hamas a également été fermée.
Dans la bande de Gaza, 16 associations de bienfaisance et éducatives liées au Hamas ont été fermées et plusieurs cadres du mouvement ont été appréhendés jeudi par la police palestinienne.

Observation

A ce propos, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exprimé hier l’espoir que l’Autorité palestinienne était sérieuse dans la répression engagée contre le mouvement intégriste Hamas.
«Nous observons (cette campagne). J’espère qu’elle traduit un changement et un réel effort pour s’en prendre aux infrastructures du terrorisme. Si c’est le cas, il s’agira d’un très bon signe», a affirmé M. Netanyahu devant des journalistes à la présidence du Conseil à Jérusalem.
«Si effectivement, il y a une action concrète de la part de l’Autorité palestinienne, si nous avons obtenu ce début, cela facilitera le début de la reprise du processus politique», a ajouté le premier ministre.
Le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy doit rencontrer lundi à New York le numéro deux de l’OLP Mahmoud Abbas (Abou Mazen) sous l’égide du secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright pour tenter de relancer des négociations gelées depuis 7 mois.
L’Autorité palestinienne est passée à l’offensive contre le Hamas, le Mouvement de la résistance islamique, après qu’Israël eut identifié quatre des cinq kamikazes qui ont perpétré des attentats sanglants à Jérusalem-Ouest le 30 juillet et le 4 septembre. Ils venaient de la région de Naplouse. (AFP, Reuter)