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Actualités - CHRONOLOGIE

Ignorant les rappels à l'ordre des Etats-Unis Netanyahu décide d'élargir la colonisation au Golan C'est une question de croissance naturelle, affirme le premier ministre israélien à propos d'Efrat (photo)

«C’est une question de croissance naturelle», affirme
le premier ministre israélien à propos d’Efrat
«Une décision nuisible, qui crée un mauvais climat», a jugé la Maison-Blanche, s’agissant des plans israéliens de développement de la colonisation. De son côté, le secrétaire d’Etat Madeleine Albright a invité Benjamin Netanyahu à observer une pause, tandis que l’Union européenne condamnait comme étant «contre-productive» l’attitude de l’Etat hébreu. Mais le premier ministre israélien n’en a cure et a laissé filtrer dans la presse des informations sur son intention de préparer une vaste campagne pour encourager de nouveaux colons juifs à s’installer sur le Golan syrien occupé.
Selon des responsables cités par le journal «Maariv», les projets comprennent notamment la construction à Katzrin, la principale colonie du Golan, d’un centre de loisirs et de services publics d’un coût de six millions de dollars, à puiser essentiellement dans les fonds de l’Etat.
Le ministère du Logement entend aussi lancer une campagne de promotion pour vendre 60 appartements inoccupés à Katzrin.
Enfin, les responsables locaux ont annoncé cette semaine un projet de construire une usine d’emballage de viande de 10 millions de dollars dans la colonie.
Quelque 15.000 colons vivent déjà sur le plateau du Golan, conquis par Israël sur la Syrie en 1967 et annexé en 1981.
Dans le même temps, Israël a maintenu sa décision d’agrandir une colonie en Cisjordanie. «C’est une question de croissance naturelle» des implantations, a affirmé M. Netanyahu à la presse pour expliquer la construction prochaine de 300 logements supplémentaires dans la colonie d’Efrat, près de Bethléem.
Le premier ministre israélien a fait remarquer que ses prédécesseurs travaillistes avaient, eux aussi, autorisé des agrandissements à Efrat lorsqu’ils étaient au pouvoir.
«C’est la suite d’un processus engagé par le précédent gouvernement», a-t-il dit.

«Périphérie contiguë»

Le porte-parole du gouvernement israélien, M. Moshé Fogel, a affirmé que l’Etat juif avait bien l’intention d’appliquer son projet. «S’il y a une demande dans une colonie existante pour une croissance naturelle à l’intérieur des limites de cette colonie, il peut y avoir une activité de construction continue», a déclaré le porte-parole.
«Nous appliquons une politique très prudente qui n’est destinée, d’aucune façon, à empêcher les parties de conduire des négociations à l’avenir», a-t-il affirmé.
Moshé Fogel a fait venir les journalistes dans son bureau pour leur expliquer que selon un nouveau concept, dit de la«périphérie contiguë», la décision de construire 300 logements supplémentaires à Efrat n’avait, selon lui, rien de répréhensible.
M. Fogel a présenté une carte de la colonie montrant que les nouveaux logements en projet jouxtaient les bâtiments déjà existants.
«C’est de la pure logique et nous pensons qu’elle peut être acceptée par quiconque étudie la situation d’un point de vue logique», a affirmé le porte-parole.
Il a indiqué que le gouvernement n’avait pas autorisé les colons d’Efrat à réaliser un projet de construction sur une colline distante de plusieurs centaines de mètres car «cela ne répondait pas au critère de la périphérie contiguë».q
La décision de Netanyahu d’autoriser la construction de nouveaux logements en Cisjordanie est «nuisible et crée un mauvais climat» pour le processus de paix, a affirmé la Maison-Blanche.
Le président Bill Clinton, qui se trouvait jeudi à Little Rock, dans l’Arkansas, partage le point de vue de son secrétaire d’Etat Madeleine Albright, c’est-à-dire qu’«à ce stade du processus de paix, il est crucial de créer un climat dans lequel les parties peuvent faire avancer leur dialogue», a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche, Michael McCurry.
Quelques heures plus tôt, Mme Albright, qui se trouve à New York, avait une nouvelle fois demandé à M. Netanyahu d’observer une pause dans sa politique de colonisation juive en Cisjordanie.
«Quand j’étais sur place, j’ai demandé un arrêt de jeu», avait-elle dit dans une référence à son récent voyage au Proche-Orient. «Je demande au premier ministre Netanyahu de (le) respecter», avait-elle poursuivi.
«Je demande à tous de s’abstenir de toute action qui pourrait rendre plus difficile d’avoir des négociations réussies», avait ajouté Mme Albright.
James Rubin a pour sa part indiqué que Mme Albright et M. Netanyahu avaient discuté de la question controversée du projet israélien de construction de logements à Ras el-Amoud, un quartier arabe de Jérusalem-Est.
Madeleine Albright prévoit de réunir lundi David Lévy, le chef de la diplomatie israélienne, et le Palestinien Mahmoud Abbas (Abou Mazen), numéro deux de l’Autorité palestinienne, pour ce qui serait le contact au plus haut niveau organisé depuis les derniers attentats meurtriers de Jérusalem.
M. Netanyahu avait fait part également de son intention de renforcer un bloc d’une demi-douzaine de colonies surnommé Gush Etzion, au sud et à l’ouest de Bethléem, qui regroupe quelque 10.000 Israéliens. «Gush Etzion est vital pour la sécurité d’Israël et constitue une partie inséparable du Grand Jérusalem et d’Israël», avait-il dit.
Enfin, pour la présidence luxembourgeoise de l’Union européenne, la décision israélienne est «un acte contre-productif».
«Il risque de détruire le minimum de climat de confiance qui doit exister pour que les deux parties (israélienne et palestinienne) continuent à négocier une solution définitive», a ajouté le ministre des Affaires étrangères du Luxembourg Jacques Poos.
«A l’heure actuelle, on ne peut pas encore évaluer les conséquences qu’aura cette décision sur le processus de paix, sur l’attitude des Palestiniens, et celle des pays voisins», a encore déclaré le ministre, en indiquant que la décision israélienne figurerait sans doute à l’ordre du jour du prochain conseil ministériel de l’UE, début octobre à Luxembourg.
«C’est une question de croissance naturelle», affirme le premier ministre israélien à propos d’Efrat«Une décision nuisible, qui crée un mauvais climat», a jugé la Maison-Blanche, s’agissant des plans israéliens de développement de la colonisation. De son côté, le secrétaire d’Etat Madeleine Albright a invité Benjamin Netanyahu à observer une pause, tandis que...