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Actualités - CHRONOLOGIE

Netanyahu relance les plans de colonisation en Cisjordanie Trois cents nouveaux logements vont être construits à Effrat, promet le premier ministre israélien (photo)

Trois cents nouveaux logements vont être construits
à Effrat, promet le premier ministre israélien

A peine entamé le retour au calme, au lendemain de la série d’attentats-suicide, et désamorcée la «bombe» de Ras el-Amoud, la tension risque de monter à nouveau entre Israéliens et Palestiniens. Benjamin Netanyahu, en effet, a annoncé mercredi la prochaine construction de 300 nouveaux logements dans la colonie d’Effrat, près de Bethléem, en Cisjordanie, alors même que le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright vient de réclamer, à l’occasion de sa tournée proche-orientale, l’arrêt du mouvement de colonisation.

«Nous sommes en train de construire en Judée et Samarie», a dit le premier ministre israélien a des adolescents religieux, à Effrat, utilisant les noms bibliques de la Cisjordanie.
«Vous n’avez pas besoin de jumelles, vous pouvez vous tenir ici et voir ce qui se passe dans le bloc Etzion», a-t-il ajouté à l’occasion de la célébration du trentième anniversaire de la colonisation juive du bloc Etzion, au sud de Jérusalem.
«La terre d’Israël est constamment en construction devant mes yeux ainsi que les vôtres», a poursuivi Netanyahu, faisant référence au Grand Israël, qui comprend les territoires palestiniens.
Le premier ministre a également souligné son intention de renforcer le groupe de colonies surnommé Gush Etzion, dans la région de Behtléem.
Le gouvernement de droite, arrivé au pouvoir l’an dernier, a donné un coup d’accélérateur à la colonisation, aussi bien en Cisjordanie que dans la partie arabe de Jérusalem, annexée en 1967.
La semaine dernière, M. Netanyahu avait bloqué la construction de logements dans un autre quartier arabe de Jérusalem-Est, Ras el-Amoud, tout en reconnaissant le droit des juifs à y vivre. Une dizaine de colons ont cependant obtenu l’autorisation de rester dans une maison de ce quartier, investie le 14 septembre par trois familles juives.
La décision de construire de nouveaux logements à Effrat va à l’encontre de l’appel lancé lors de sa récente tournée dans la région par le secrétaire d’Etat américain, qui avait demandé à M. Netanyahu de s’abstenir de prendre des «mesures unilatérales» en évoquant notamment la colonisation des territoires palestiniens.
Selon une organisation israélienne des droits de l’homme, par ailleurs, l’Etat hébreu a détruit 109 maisons palestiniennes en Cisjordanie depuis le début de l’année, essentiellement pour des raisons politiques.
Selon Betselem, les autorités israéliennes ont encore dans leurs cartons des projets pour détruire plus de 750 maisons.
L’association conteste l’argument habituel de l’armée, selon qui ces maisons sont rasées car elles sont «illégales» puisqu’elles ont été construites sans permis.
«Après l’attentat du marché de Jérusalem (le 30 juillet), le nombre de démolitions a augmenté. Cela prouve que l’argument de la légalité n’est qu’un prétexte à des représailles politiques», écrit Betselem.

Des listes

Le risque de tension survient au moment où Israéliens et Palestiniens ont tenté de reprendre une coopération sécuritaire qui a vite pris l’allure d’un dialogue de sourds après l’annonce, mardi, par Tel-Aviv de l’identification de quatre auteurs d’attentats-suicide à Jérusalem.
Des responsables de sécurité israéliens et palestiniens, réunis à Ramallah, en Cisjordanie, pour la première fois depuis plusieurs semaines, ont évoqué la coopération sécuritaire, en présence d’experts américains de la CIA.
A l’issue de la rencontre, des responsables du service de sécurité israélien (Shin Beth) ont affirmé à la presse avoir remis à leurs homologues des listes de Palestiniens soupçonnés d’être impliqués dans les deux attentats qui ont fait 20 morts israéliens à Jérusalem les 30 juillet et 4 septembre.
Ils ont exigé l’arrestation des suspects, qui se trouvent, selon eux, dans les zones autonomes, et pressé les Palestiniens de reprendre la coopération sécuritaire.
Mais les Palestiniens ont affirmé qu’aucune liste nominative ne leur avait été soumise. Ils ont accusé Israël de faire cavalier seul dans l’enquête sur les attentats et de faire de la rétention d’informations.
Les responsables israéliens jugent qu’une coopération des services de sécurité palestiniens est nécessaire, même si elle n’est pas forcément suffisante, pour prévenir les attentats anti-israéliens.
Mais la relance du dialogue sécuritaire est freinée par le blocage persistant du processus de paix qui, pour les Palestiniens, est causé par la poursuite de la colonisation israélienne, notamment à Jérusalem-Est.
Mercredi, le président Yasser Arafat a déclaré que l’Autorité palestinienne n’était pas responsable des attentats-suicide perpétrés par des Palestiniens vivant sous contrôle sécuritaire israélien.
Dans la journée, l’Autorité palestinienne a effectué une série d’arrestations dans les milieux intégristes en Cisjordanie.
La police palestinienne a appréhendé 20 militants présumés du mouvement de la résistance islamique Hamas dans la région de Naplouse, d’où, selon Israël, venaient quatre des cinq kamikazes qui ont perpétré les derniers attentats.
En outre, la police recherche activement trois étudiants et un mécanicien qui vivaient dans la localité d’Assira Chamaliya, aux portes de Naplouse, où habitaient les kamikazes, selon des sources palestiniennes.
Elle a aussi effectué une descente dans une station de télévision locale proche du Hamas, à Naplouse.
L’un des principaux collaborateurs de M. Arafat, le secrétaire de la présidence Tayeb Abdel-Rahim, a offert sa démission pour essayer d’épargner au chef de l’OLP l’embarras des déclarations et gestes malencontreux qu’il a eus.
Ainsi, l’accolade donnée par M. Arafat à un chef politique du Hamas, Abdel-Aziz Rantissi, entre les deux attentats, a été abondamment citée par les dirigeants israéliens à l’appui de leurs accusations contre la faiblesse de l’Autorité face au terrorisme.
Les déclarations de M. Arafat, assurant que les kamikazes étaient venus de l’étranger et qu’Israël mentait en prétendant qu’ils étaient venus des territoires, se sont également révélées hors de propos.
Selon des sources palestiniennes, M. Abdel-Rahim a voulu assumer l’entière responsabilité de ces erreurs en présentant sa démission, sur laquelle M. Arafat ne s’est pas encore prononcé.
M. Abdel-Rahim a également laissé présager un durcissement de l’attitude de l’Autorité vis-à-vis des intégristes qui prônent la poursuite de la lutte armée contre Israël.
«Le président Arafat a dit (...) que s’il se confirmait que les kamikazes venaient des territoires, l’Autorité prendrait toutes les mesures nécessaires pour combattre le groupe terroriste», a-t-il déclaré.

Trois cents nouveaux logements vont être construitsà Effrat, promet le premier ministre israélienA peine entamé le retour au calme, au lendemain de la série d’attentats-suicide, et désamorcée la «bombe» de Ras el-Amoud, la tension risque de monter à nouveau entre Israéliens et Palestiniens. Benjamin Netanyahu, en effet, a annoncé mercredi la prochaine construction de 300...