Membres du Hamas et originaires de Cisjordanie Tel-Aviv identifie quatre des cinq kamikazes de Jérusalem

Membres du Hamas et originaires de Cisjordanie

Israël a relancé hier sa campagne contre l’Autorité palestinienne, accusée de ne pas combattre le terrorisme, en affirmant détenir la preuve que les auteurs d’attentats récents à Jérusalem venaient bien de Cisjordanie. Les autorités israéliennes ont en effet annoncé avoir identifié quatre des cinq kamikazes membres du mouvement palestinien Hamas, qui avaient perpétré récemment deux attentats à Jérusalem tuant 20 Israéliens.
Les quatre kamikazes étaient originaires de la localité d’Assira Chamaliya, en Cisjordanie, une région sous contrôle administratif palestinien et sécuritaire israélien, a déclaré un porte-parole du premier ministre Benjamin Netanyahu à la radio publique.
Selon lui, ils étaient recherchés aussi bien par les services de sécurité israéliens que par l’Autorité autonome de Yasser Arafat. Ils ont été identifiés comme étant Mouaouia Zarar’a (bien Mouaouia Zarar’a), Bachar Sawalha, Taoufic Yassine et Youssef al-Chouly.
Un cinquième kamikaze n’a toujours pas été identifié, selon la radio.
L’Autorité palestinienne a mis en doute cette version des faits, tout en affirmant que même dans cette hypothèse, elle ne saurait être tenue pour responsable d’actes commis par des personnes habitant dans une zone sous contrôle sécuritaire israélien.
Pour le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, «il n’y a pas l’ombre d’un doute: ces terroristes ne sont pas venus de l’étranger. Ils ont été formés dans les territoires palestiniens, et c’est là-bas que se trouvent leurs commanditaires».
M. Netanyahu a, une nouvelle fois, accusé les dirigeants palestiniens de ne pas «déployer 100% d’efforts contre le terrorisme».
«Au lieu de combattre les terroristes, ils les embrassent. Ils chevauchent un tigre qui, un jour ou l’autre, finira par les dévorer», a-t-il déclaré aux journalistes.

Tests génétiques

Selon une source policière israélienne, les cinq kamikazes appartenaient à une cellule du groupe Ezzedine al-Kassam, branche armée clandestine du Mouvement de la Résistance islamique (Hamas), basée en Cisjordanie.
Ils auraient été identifiés grâce à des tests génétiques réalisés auprès de leurs parents dans la bourgade d’Assira al-Chamaliya, près de Naplouse.
D’après des sources palestiniennes, il se pourrait que quatre au moins soient des militants du Hamas qui avaient été arrêtés en mars 1996 par la police palestinienne. Ils s’étaient évadés quatre mois plus tard de la prison de Jéricho et se seraient, depuis lors, cachés à Assira al-Chamaliya.

Les arrestations
se poursuivent

Les forces israéliennes ont poursuivi des arrestations hier pour la troisième journée consécutive dans cette localité, soumise à un blocus, ainsi que dans d’autres villages de la région.
Assira al-Chamaliya est située dans ce que les accords d’autonomie définissent comme le secteur «B» de Cisjordanie, sous contrôle mixte — l’administration civile y est du ressort des Palestiniens, mais la sécurité est la prérogative d’Israël.
«La zone B est sous contrôle sécuritaire exclusif d’Israël et nos forces de sécurité n’ont pas le droit d’y opérer», a souligné M. Marouane Kanafani, le porte-parole du président palestinien Yasser Arafat.
«Nous attendons de vérifier ces informations et il est trop tôt pour décider qui est responsable», a déclaré M. Kanafani. «Le problème n’est pas tant de savoir d’où ils venaient mais comment coopérer pour éviter des attaques futures», selon lui.
Le colonel Jibril Rajoub, chef du Service palestinien de la sécurité préventive en Cisjordanie, a réaffirmé de son côté que les cinq kamikazes venaient de l’étranger, comme le soutient M. Arafat, sans fournir davantage de précisions.
M. Netanyahu a mis lui même en garde les Israéliens contre le risque de nouvelles attaques et soumis l’application des accords avec les Palestiniens à l’engagement préalable de M. Arafat de détruire les infrastructures des intégristes dans les zones sous son contrôle. (AFP-Reuter)