Ross engage, dès aujourd'hui , des contacts avec les israéliens et les palestiniens Washington proposerait un arrêt de la colonisation

ROSS ENGAGE, DÈS AUJOURD’HUI, DES CONTACTS AVEC LES ISRAÉLIENS ET LES PALESTINIENS


Arrivés la veille à Washington dans l’espoir de renouer le dialogue avec l’aide du parrain américain, les négociateurs israéliens et palestiniens entament aujourd’hui leurs premiers contacts avec les responsables U.S. en vue de déblayer le terrain avant la rencontre prévue la semaine prochaine avec le secrétaire d’Etat Madeleine Albright. C’est d’abord la délégation israélienne qui sera reçue aujourd’hui par le médiateur américain Dennis Ross. Ce dernier s’entretiendra demain avec l’équipe palestinienne conduite par Mahmoud Abbas (Abou Mazen).
A ce propos, M. Oussama el-Baz, conseiller politique du président égyptien Moubarak, croit savoir que les Etats-Unis vont proposer un accord prévoyant un arrêt de la colonisation israélienne.
Des rencontres prévues entre des responsables américains, israéliens et palestiniens «préparent un accord global que les Etats-Unis entendent proposer» à l’Etat hébreu et aux Palestiniens, a affirmé M. Baz.
«Le plus important dans cet accord est qu’il prévoit l’arrêt de la colonisation dans les territoires palestiniens occupés, notamment à Jérusalem-Est», a-t-il ajouté.
Ces discussions sont destinées à préparer une rencontre fin septembre au siège de l’ONU à New York entre le ministre israélien des Affaires étrangères David Lévy et le «numéro deux» palestinien Mahmoud Abbas (Abou Mazen).
«Nous pensons que le marché proposé ne sera pas totalement satisfaisant pour les Arabes, mais ce que nous avons entendu des Américains laisse penser que les propositions américaines seront relativement équilibrées», a indiqué M. Baz.
Le responsable égyptien a estimé essentiel qu’Israël «respecte ses engagements sur le redéploiement de son armée en Cisjordanie, car ceci dévoilera ses vraies intentions».
Selon lui «un refus d’Israël de redéployer ses troupes constituerait un mauvais signe et il serait alors ridicule d’entamer des négociations sur le statut final des territoires palestiniens».
M. Netanyahu avait appelé à une accélération des négociations sur le statut définitif qui avaient commencé symboliquement le 4 mai 1996 mais n’ont jamais repris depuis.
Les Palestiniens insistent sur la nécessité d’appliquer les accords d’autonomie, notamment concernant les différentes phases de redéploiement en Cisjordanie parallèlement aux négociations sur le statut final.
Selon les Palestiniens, l’armée israélienne aurait dû procéder à un nouveau redéploiement en Cisjordanie début septembre.
Lors de sa première tournée au Proche-Orient il y a dix jours, Mme Albright avait en vain demandé à Israël de geler la colonisation juive des territoires et souhaité un assouplissement des sanctions économiques imposées par l’Etat hébreu aux Palestiniens.
Ces derniers ont exigé d’Israël une action contre le «terrorisme juif», en réponse à sa demande d’une «guerre contre les islamistes», a déclaré hier un responsable palestinien.
Ahmed Tibi, conseiller arabe israélien du président palestinien Yasser Arafat, a déclaré que les Palestiniens avaient transmis au secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright une liste de neuf exigences concernant «le terrorisme juif», qu’ils souhaitent discuter avec elle cette semaine à Washington.
M. Tibi a précisé que les Palestiniens exigeaient notamment «l’arrestation de rabbins juifs extrémistes, le désarmement des colons et la dissolution des unités spéciales de l’armée qui ont tué des Palestiniens dans le passé».
Le document appelle également M. Netanyahu à cesser de rencontrer les «colons extrémistes», en particulier le dirigeant du conseil des implantations de Cisjordanie et de la bande de Gaza, Pinhas Wallerstein, qualifié de «meurtrier» par M. Tibi.
Lors de l’Intifada, soulèvement palestinien entre 1987-1993, M. Wallerstein a tué un jeune Palestinien mais a été condamné à amende et à une peine avec sursis pour avoir «causé la mort sans avoir l’intention de la donner».
Selon M. Tibi, la démarche palestinienne est «une réponse à un document transmis par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à l’Administration américaine, accusant l’Autorité palestinienne de laxisme dans sa lutte contre le terrorisme».
Le conseiller de M. Arafat a indiqué que les Palestiniens demandaient également que les ministres israéliens mettent fin à leurs déclarations «provocantes» contre les Palestiniens et la démission du ministre de la Justice Tzahi Hanegbi.
Les Palestiniens exigent aussi qu’Israël cesse de libérer rapidement les Israéliens coupables d’avoir tué des Palestiniens et que soient «révisées toutes les sentences prononcées contre des assassins juifs».