Congo : le nouveau cabinet entame ses activités dans un climat de guerre

Le gouvernement du premier ministre Bernard Kolélas a commencé ses activités dans un climat de guerre, Brazzaville étant toujours le théâtre d’affrontements à l’arme lourde entre partisans du président Pascal Lissouba et de son prédécesseur Denis Sassou Nguesso.
Des tirs sporadiques d’armes lourdes se font encore entendre dans la capitale congolaise. Les affrontements ont déjà fait officiellement 4.000 tués depuis début juin, des centaines de déplacés dans les régions et de réfugiés dans les pays voisins.
C’est dans ce climat de guerre que les membres du nouveau gouvernement congolais ont entamé leurs activités dans les quartiers sud, contrôlés à la fois par les partisans du président Lissouba et de Kolélas.
Formé samedi dernier, ce gouvernement est contesté par les partisans de Sassou Nguesso et le Mouvement pour la démocratie et la solidarité (MDS de Paul Kaya) qui ont refusé d’occuper cinq des 41 ministères qui leur ont été réservés. Ils contestent la nomination du premier ministre par le président Lissouba, dont le mandat a expiré le 31 août dernier.
Aucun ministre n’a accès à son cabinet dans le centre-ville, qui constitue, avec les quartiers nord, la principale cible des tirs d’armes lourdes des factions rivales, selon des témoins arrivés à Kinshasa, de l’autre côté du fleuve Congo.
La primature à M’Pila, à l’est de la ville, est aux mains des miliciens cobras de Sassou Nguesso.
Cette situation n’a pas empêché les ministres de commencer à travailler, afin, explique-t-on, de prouver qu’il existe au Congo un Etat et des institutions qui fonctionnent en dépit de la guerre.
Pour ce faire, certains membres du gouvernement ont installé leur cabinet dans leur résidence privée. (AFP)