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Actualités - CHRONOLOGIE

Les taliban toujours en quête de reconnaissance internationale

Les Taliban contrôlent les deux tiers de l’Afghanistan un an après leur arrivée à Kaboul, mais les positions ultra-rigides de ces musulmans intégristes, concernant les femmes notamment, les ont jusqu’à présent privés de reconnaissance internationale.

Un assouplissement de leurs attitudes sur ces points pourrait seul leur permettre d’être à l’ONU et acceptés par la communauté internationale, a-t-on estimé de sources diplomatiques.
«Il s’agit d’une réaction viscérale: les Taliban ont surgi sur les télévisions du monde comme un mouvement qui a mis fin à la liberté des femmes et qui a arrêté les hommes imberbes», explique un diplomate européen basé au Pakistan.
Depuis qu’ils ont pris Kaboul, le 27 septembre de l’année dernière, la milice a imposé son interprétation ultra-stricte de la charia (loi coranique) sur une capitale au style de vie relativement libéral jusqu’alors.
Les femmes, forcées de porter le «burqua» un vêtement qui les recouvre de la tête aux pieds avec juste une résille sur les yeux, se sont vu interdire l’éducation et le travail, tandis que les hommes ont reçu ordre de se laisser pousser la barbe et porter des vêtements traditionnels.
Jusqu’à présent, les Taliban n’ont été reconnus que par trois pays musulmans: le Pakistan, l’Arabie Séoudite et les Emirats. Les deux premiers pays sont considérés comme ayant été les principaux soutiens des Taliban dans leur marche vers le pouvoir qui a débuté en novembre 1994.
La France a maintenu son chargé d’Affaires qui, comme sous le précédent régime du président Burhanuddin Rabbani, réside à Paris mais effectue des séjours réguliers à Kaboul.
Selon cette source européenne, il est probable que l’ONU adoptera la politique de la chaise vide, alors qu’elle est jusqu’à ce jour encore occupée par l’ancien régime de Rabbani. Le comité d’accréditation de l’ONU doit se pencher sur cette question au début du mois d’octobre.
«La Chine, l’Inde et la Russie ont leurs raisons stratégiques pour bloquer la reconnaissance des Taliban et les Taliban eux-mêmes n’ont laissé qu’une faible marge de manœuvre à ceux qui voudraient les soutenir», a ajouté cette source. «Repousser toute reconnaissance est en revanche, un message clair», a-t-elle ajouté.
Selon un diplomate d’un pays musulman, l’attitude des Taliban est tout autant condamnée dans le monde islamique. «Le fait qu’ils soient ignorés par les autres musulmans est un signal très clair qu’ils ne correspondent pas à l’image que le monde islamique veut donner de lui», a-t-il dit.
Les Taliban regrettent cet ostracisme en soulignant qu’ils ont rempli toutes les conditions requises pour une reconnaissance internationale. «La majeure partie du pays est sous notre contrôle, nous y avons apporté la paix et la sécurité et la population nous soutient», a affirmé le vice-ministre des Affaires étrangères des Taliban Sher Abbas Stanekzai.
«Il n’y a aucune raison pour que les autres pays et les Nations Unies ne reconnaissent pas notre gouvernement», a-t-il ajouté.
Mais comme le diplomate européen l’explique, une reconnaissance internationale n’est pas seulement une question de suprématie militaire dans un pays détruit par 17 ans de guerre.
«C’est simplement une question de droits humains: à moins que les Taliban ne montrent un engagement envers certains droits fondamentaux, la reconnaissance internationale demeurera hors de portée pour eux», a-t-il souligné. (AFP)
Les Taliban contrôlent les deux tiers de l’Afghanistan un an après leur arrivée à Kaboul, mais les positions ultra-rigides de ces musulmans intégristes, concernant les femmes notamment, les ont jusqu’à présent privés de reconnaissance internationale.Un assouplissement de leurs attitudes sur ces points pourrait seul leur permettre d’être à l’ONU et acceptés par la...