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Actualités - CONFERENCES INTERNATIONALES

La migraine, un fléau d'abord féminin

La migraine, longtemps négligée par la médecine, constitue un calvaire pour quelque 800 millions de personnes dans le monde et l’un des motifs les plus fréquents de consultation en neurologie, selon les participants au 16e Congrès mondial de neurologie.

La migraine affecte 16% de la population mondiale, et trois fois plus de femmes que d’hommes, a indiqué le Dr Frank Clifford Rose (Londres) qui présidait l’une des sessions du congrès réuni à Buenos Aires du 14 au 19 septembre.
96% des femmes et 91% des hommes ont mal à la tête, à un moment de leur vie, mais seule une minorité a une vraie migraine, selon les spécialistes.
Elle se manifeste par des crises de douleur, difficiles à supporter, associées à des nausées. Dans la forme dite avec «aura», la migraine est précédée de troubles de la vision, de fourmillements, d’engourdissements.
L’arrivée des médicaments «triptans», avec pour chef de file, le sumatriptan, disponible depuis le début des années 90, a été la grande nouveauté de ces dernières années pour combattre les crises aiguës de migraine.
Outre les formes injectables et en comprimés, le sumatriptan existe en vaporisateur nasal, disponible dans certains pays comme l’Italie et la Grande-Bretagne.
D’autres molécules ont été commercialisées ou sont en cours de développement, parmi lesquelles le zolmitriptan (Zomig de Zeneca), le naratriptan (Glaxo-Wellcome, non disponible en Amérique latine) ou le rizatriptan (Maxalt de Merk, MSD), dont la demande d’autorisation a été déposée en juin aux Etats-Unis et en Europe.
En revanche, «il n’y a pas eu de changement spectaculaire dans le domaine des traitements préventifs de la migraine, mais les médicaments disponibles sont dans la plupart des cas (60 à 70%) efficaces pour la majorité des patients», selon le Dr Clifford Rose.

Un marché florissant

Le médecin britannique a cependant dénoncé l’abus de ces médicaments dont font preuve certains patients, mal informés, conduisant à des problèmes de dépendance, sans les soulager de leur mal. Il a ainsi évoqué le problème de l’usage abusif d’un traitement de fond et la nécessité d’éduquer les patients sur leur maladie.
«Les mécanismes de la migraine ne sont pas totalement élucidés, ce qui explique qu’elle ne soit pas totalement contrôlée», a précisé le Dr Salomon Muchnik, président du congrès.
Mais de récents travaux ont suggéré qu’une substance de l’organisme, le monoxyde d’azote, ou NO, était impliqué dans son déclenchement.
Le Dr Lisbeth Hjorth Lassen, de l’hôpital Glostrup de Copenhague, a exploré cette nouvelle voie de recherche. Elle a montré qu’un produit contrecarrant la formation de molécules de NO pouvait débarrasser les migraineux de leur crise douloureuse. Un test limité à 29 patients devra être confirmé par de plus amples études.
Par ailleurs, les hormones ont une influence sur la migraine, évidente dans les migraines menstruelles, a relevé le Dr Clifford Rose et, selon les spécialistes, chez bon nombre de femmes, les migraines disparaissent pendant la grossesse.
Enfin, selon les congressistes, tandis que le marché mondial du traitement de la migraine est estimé à 1,1 milliard de dollars par an, son coût en terme de soins est estimé en France à entre 500 et 800 millions de dollars et en terme de perte de productivité à 13 milliards de dollars aux Etats-Unis. (AFP)
La migraine, longtemps négligée par la médecine, constitue un calvaire pour quelque 800 millions de personnes dans le monde et l’un des motifs les plus fréquents de consultation en neurologie, selon les participants au 16e Congrès mondial de neurologie.La migraine affecte 16% de la population mondiale, et trois fois plus de femmes que d’hommes, a indiqué le Dr Frank Clifford...