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Actualités - REPORTAGE

La croissance mondiale devrait se poursuivre au-delà de l'an 2000, selon le FMI

La croissance économique mondiale devrait connaître son rythme le plus élevé depuis le début de la décennie pour atteindre 4 à 4,5% en 1997-98 et ne semble pas devoir fléchir d’ici le début du siècle prochain, selon le Fonds Monétaire International (FMI).
Sans exclure un ralentissement, le FMI estime, dans ses prévisions publiées mercredi à Hong Kong, que l’expansion de l’économie mondiale peut se poursuivre au rythme de 4,5% en moyenne sur la période 1996-2002, alors qu’elle avait atteint 3,75% en moyenne depuis 1970.
Le FMI décèle «peu de signes de tensions et de déséquilibres» habituellement précurseurs d’un retournement de conjoncture: l’inflation est maîtrisée, les déficits budgétaires en passe d’être réduits. Enfin les taux de change entre les principales monnaies «se situent dans l’ensemble dans une fourchette compatible avec les données fondamentales à moyen terme».
Même si l’activité devait ralentir dans les deux «locomotives» — Etats-Unis et Royaume-Uni — dont le cycle d’expansion est arrivé à maturité, il existe des marges de croissance «considérables» au Japon et en Europe continentale qui devraient soutenir la demande mondiale.
Le Fonds estime toutefois qu’en Europe continentale un relèvement des taux d’intérêt «devrait être évité jusqu’à ce que la croissance soit solidement établie». Il craint qu’en France les projets de création d’emplois publics ne risquent de rendre plus difficile la maîtrise budgétaire et d’«affecter la croissance économique».
Au total dans les pays du G7, la croissance devrait atteindre 2,8% en 1997 et 2,5% en 1998, avec respectivement 3,7% puis 2,6% pour les Etats-Unis, 1,1% et 2,1% au Japon, 2,3% et 2,8% en Allemagne et 2,2% et 2,8% en France. Par rapport à avril dernier, une forte révision de baisse des prévisions concerne le Japon, qui s’installe ainsi dans la position de lanterne rouge au sein du G7.
Le FMI table sur une expansion robuste dans la plupart des pays en développement en particulier en Chine et dans l’ensemble des pays d’Asie même si certains — la Thaïlande qui va voir sa croissance amputée de près de 4 points à 2,5% en 1997, mais aussi les Philippines, l’Indonésie et la Malaisie — vont subir le contre-coup de la crise monétaire.

Dangers

La Russie pourrait enfin renouer avec la croissance, tandis que dans les pays en transition en général la reprise devrait s’accélérer pour atteindre 1,8% cette année et 4,1% l’an prochain.
En Afrique, la croissance a été revue en baisse à 3,75% pour cette année en raison de la sécheresse au Maroc et de la guerre civile au Congo et dans la République démocratique du Congo. Mais elle devrait s’accélérer à 5% l’an prochain.
Le FMI met cependant en garde contre une série de dangers et de fragilités de l’économie mondiale.
Les experts du Fonds n’excluent pas le risque d’une surchauffe provoquant un regain de tensions inflationnistes. Le FMI continue de s’inquiéter de l’envolée des marchés boursiers qui risque de refléter «des anticipations irréalistes sur la croissance des profits et sur le bas niveau des taux d’intérêt». Une correction sévère à la baisse des cours de bourse pourrait «nuire à la confiance et à l’activité économique».
Le FMI souligne également que toute incertitude sur l’introduction de l’euro au 1er janvier 1999 peut provoquer un retournement d’opinion chez les investisseurs, largement convaincus à l’heure actuelle que le calendrier de la monnaie unique sera respecté. Les primes de risque pourraient alors s’accroître pour certains pays, tandis que certaines monnaies pourraient subir «des pressions indésirables à la hausse».
En outre si la croissance n’est pas suffisamment forte pour résoudre le chômage record en Europe, certains pays risquent d’être tentés de mener des politiques budgétaires «incompatibles» avec les exigences de la monnaie unique.
A la lumière de la crise monétaire en Asie, le Fonds tire enfin la sonnette d’alarme sur la vulnérabilité des pays émergents qui ont vu affluer des niveaux record de capitaux privés. La disponibilité de ces flux peut être compromise si les investisseurs ont le sentiment que «d’importants déficits des comptes courants ne sont pas toujours soutenables».
La crise qui a frappé la Thaïlande et certains pays d’Asie du sud-est souligne «l’importance de politiques macro-économiques disciplinées et de secteurs financiers solides», relève le FMI. Elle a également montré les risques de «réactions très violentes sur les marchés financiers et de contagion aux autres pays» lorsque les problèmes ne sont pas pris à temps. (AFP)
La croissance économique mondiale devrait connaître son rythme le plus élevé depuis le début de la décennie pour atteindre 4 à 4,5% en 1997-98 et ne semble pas devoir fléchir d’ici le début du siècle prochain, selon le Fonds Monétaire International (FMI).Sans exclure un ralentissement, le FMI estime, dans ses prévisions publiées mercredi à Hong Kong, que l’expansion...