La visite de Hraoui au Brésil : bilan positif dans tous les domaines affirme une source ministérielle responsable (photos)

affirme une «source ministérielle responsable»

Le président de la République, M. Elias Hraoui, est pleinement satisfait des résultats de son long périple au Brésil au cours duquel il a visité sept Etats et une dizaine de villes abritant d’importantes communautés d’origine libanaise.
Selon une «source ministérielle responsable» citée par l’Agence nationale d’information (ANI, officielle) le bilan de la visite de M. Hraoui est très positif aussi bien sur le plan politique qu’économique et culturel, ainsi que dans le domaine de la coopération juridique. Le chef de l’Etat est en outre grandement satisfait de l’accueil qui lui a été réservé par les autorités et les Brésiliens d’origine libanaise à qui il a promis la prochaine restitution de leur nationalité.
Le dossiers politiques ont été longuement examinés lors de l’entretien que M. Hraoui a eu avec son homologue brésilien, M. Fernando Henrique Cardoso, qui l’a reçu à Brasilia au lendemain de son arrivée. Ces entretiens se sont poursuivis au cours du dîner offert par M. Cardoso en l’honneur de son hôte le soir du 2 septembre et pendant le déjeuner donné par M. Hraoui à l’ambassade du Liban et auquel le chef de l’Etat brésilien a tenu à participer même s’il a fallu pour cela faire une entorse au protocole.
Au cours de ces entretiens, les deux responsables ont mis l’accent sur la nécessité de renforcer la coopération bilatérale au sein des organisations internationales, conformément à la convention des droits de l’homme, aux principes du droit des peuples à l’autodétermination, de l’égalité des Etats et de la nécessité de régler les conflits d’une manière pacifique. Dans ce cadre, M. Hraoui a assuré le président Cardoso du soutien du Liban à la candidature du Brésil au poste de membre permanent du Conseil de Sécurité.
Pour sa part, le Brésil a réaffirmé son total soutien au Liban dans ses efforts visant à libérer son territoire, à travers notamment l’application de la résolution 425. Il a aussi mis l’accent sur la nécessité de relancer le processus de paix conformément aux principes de la conférence de Madrid basée sur les résolutions 242 et 338.
M. Cardoso a promis que son pays userait de son influence auprès des Etats d’Amérique latine pour qu’ils soutiennent le Liban dans ses efforts pour libérer sa terre.
L’aspect économique
et juridique

La plus grande partie des entretiens entre la délégation de sept ministres conduite par M. Hraoui et les responsables brésiliens était consacrée aux dossiers économiques. Une décision a été prise pour renforcer la coopération dans les domaines de l’économie et de l’agriculture. Les entretiens sur la conclusion d’un accord visant à éviter la double imposition et à promouvoir les investissements vont être accélérés. Le Liban a soumis aux Brésiliens les textes des accords signés dans ce domaine avec beaucoup d’autres Etats.
Sur le plan culturel, la coopération va se traduire prochainement par l’ouverture à Beyrouth de la «Maison du Brésil» et l’inauguration d’une section des sciences sociales brésiliennes à l’Université libanaise. Par ailleurs, l’institut brésilien «Rio Branco» va accueillir une Libanaise pour des études de diplomatie. Il est également envisagé d’augmenter le nombre des bourses accordées par le gouvernement brésilien aux étudiants de l’Université libanaise.
Dans le domaine juridique, les négociations devraient se poursuivre dans les semaines à venir pour la préparation des textes définitifs de trois accords qui seront signés lors de la visite au Liban au printemps prochain du président Cardoso. Ces accords concernent la coopération dans le domaine de la juridiction civile, de la juridiction pénale et de l’extradition des détenus.
Les liens étroits qui se sont établis entre les présidents Hraoui et Cardoso lors de la visite vont certainement contribuer à renforcer les relations entre les deux pays, selon la source ministérielle. La détermination de M. Cardoso à prendre part au déjeuner offert par M. Hraoui à l’ambassade du Liban à Brasilia traduit les liens amicaux qui se sont établis entre les deux hommes. Lors de l’un de leurs entretiens, M. Cardoso a déclaré qu’il aurait souhaité avoir des racines libanaises et M. Hraoui lui a répondu: «Nous sommes de toute façon des cousins».

La récupération de
la nationalité

Selon la source ministérielle, «l’aspect de la visite lié aux émigrés est presque aussi important que les dossiers politique et économique». Le président Hraoui a réussi à mobiliser les Brésiliens d’origine libanaise «grâce aux positions qu’il a exprimées et qui vont bientôt être mises en œuvre à travers des mécanismes bien déterminés».
Ainsi, le ministre des Emigrés, M. Talal Arslan, doit se rendre en octobre prochain au Brésil pour poursuivre les entretiens avec les représentants des émigrés. «M. Hraoui est allé au Brésil avec la conviction que la richesse que constituent les émigrés sur les plans moraux et politique n’a pas été bien exploitée, ajoute-t-on de même source. L’énorme potentiel susceptible d’aider le Liban dans différents domaines n’a pas été correctement utilisé. Le président n’a pas demandé aux émigrés une aide financière ou matérielle. Il a plutôt insisté sur la nécessité pour eux de rétablir le contact avec la mère-patrie où la paix s’est rétablie et où le processus de reconstruction a commencé. Le chef de l’Etat sait parfaitement que ces émigrés ne vont pas rentrer au Liban car ils ont organisé leur vie dans les pays qui les ont accueillis depuis parfois des centaines d’années; mais ils peuvent quand même aider leur mère-patrie dans divers domaines».
C’est à partir de ces principes que M. Hraoui a appelé les émigrés qui désirent le faire à récupérer leur nationalité d’origine, en parallèle à leur nationalité brésilienne. Il les a aussi encouragés à inscrire leurs enfants et leurs familles dans les registres de l’état civil de l’ambassade et des consulats libanais qui se trouvent dans la plupart des Etats du Brésil. Le président Hraoui a déclaré qu’un projet de loi permettant la restitution de la nationalité aux émigrés va être prochainement transmis à la Chambre afin qu’il y soit examiné et voté.
Tout au long de son périple, M. Hraoui a senti que de nombreux émigrés voulaient récupérer leur nationalité d’origine. «Plusieurs responsables libanais, dont le président du Parlement, M. Nabih Berry, leur ont promis qu’ils feront le nécessaire pour les aider à récupérer leur nationalité libanaise, a poursuivi la source ministérielle. M. Berry a même affirmé que les émigrés ont le droit de participer à la vie politique au Liban et à avoir un rôle et des représentants au Parlement. Il a dernièrement déclaré devant des jeunes émigrés que son attitude était positive à l’égard de la restitution de la nationalité. Comment peut-on demander aux émigrés d’apporter leur soutien à la renaissance du Liban et de l’aider à libérer son territoire, alors qu’on les prive du droit de récupérer leur nationalité. La réaction des Brésiliens d’origine libanaise a renforcé le président Hraoui dans sa détermination d’aller jusqu’au bout dans ce projet conformément aux principes démocratiques. Et il espère que les responsables concernés y seront favorables. Cela est d’autant plus possible que la restitution de la nationalité n’aura pas d’impact sur la vie politique, notamment dans le domaine des élections législatives, car les lois libanaises sont claires dans ce domaine. Les électeurs doivent habiter au Liban et être inscrits sur les listes électorales. Ils doivent aussi se rendre personnellement dans les bureaux de vote».
Lors de son périple, M. Hraoui a eu l’occasion de rencontrer les plus hautes figures de la communauté d’origine libanaise, dont notamment le gouverneur de l’Etat de Ceara, M. Tasso Jreissati (originaire de Zahlé), qui est très influent et qui a de fortes chances d’occuper des fonctions très importantes au niveau fédéral. Il a aussi rencontré le gouverneur de l’Etat du Giras Mineas, M. Eduardo Azirido (sa mère est d’origine libanaise), le gouverneur de Rio Grande do Sul, Antonio Karam Brito, le président du Parlement fédéral, M. Michel Temer, et le président de l’Association des industriels de Sao Paulo, Carlos Edouardo Ferrera (Haddad).