Le premier ministre français et Hariri ont signé un protocole financier de 250 millions de francs Jospin : le Liban, un partenaire essentiel au P.O. (photo)

Le premier ministre français et Hariri ont signé un protocole financier de 250 millions de francs

Le premier ministre français, M. Lionel Jospin, a assuré hier le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, de la «continuité de l’engagement» de la France aux côtés du Liban qu’il a qualifié de «partenaire essentiel au Proche-Orient et dans la communauté francophone». M. Hariri a de son côté réaffirmé que le Liban et la Syrie sont prêts à parvenir à un accord de paix avec Israël «dans trois mois» si l’Etat hébreu accepte de «se retirer du Golan et des territoires libanais occupés».
MM. Jospin et Hariri ont signé hier un protocole financier de 250 millions de francs qui devrait permettre de concrétiser des projets concernant l’alimentation en eau potable, l’assainissement et la sécurité maritime et renforcer la coopération entre EDF et l’Electricité du Liban.
Le chef du gouvernement est arrivé vers 12h (heure de Paris) à Matignon, où M. Jospin l’a accueilli sur le perron. Les deux hommes ont eu un entretien d’une heure, le premier depuis le retour des socialistes au pouvoir en mai dernier. Après la signature du protocole, M. Jospin a pris la parole pour déclarer que la France «continuera à aider (le Liban) dans sa recherche de la paix, une paix qui garantisse pleinement l’indépendance, l’intégrité territoriale et la souveraineté de ce pays ami».
«Les projets identifiés conjointement par les deux gouvernements, a indiqué M. Jospin, traduiront cette continuité de notre coopération. Ce protocole est aussi un témoignage de confiance. Il montre que l’appui de la France s’inscrit dans la durée. D’importantes réformes économiques et institutionnelles ont été mises en œuvre (au Liban). Elles ont déjà porté leurs premiers fruits. D’autres également indispensables doivent suivre et nous appuyons les réformes du premier ministre Hariri dans ce sens».
«Des événements dramatiques ont montré récemment à quel point le Liban reste exposé, a-t-il ajouté. La France restera aux côtés du Liban dans cette période cruciale et difficile (...). Il peut être assuré de la continuité de notre engagement».
De son côté, M. Hariri, qui a invité officiellement M. Jospin à se rendre au Liban, s’est dit «très touché et ému» de sa discussion avec son homologue français en soulignant que la «relation historique» entre les deux pays allait «continuer» de même que leur «coopération».
M. Hariri, qui s’exprimait en français, a souhaité que la «coopération entre la France et le Liban s’accroisse pour assurer la sécurité et la paix au Proche-Orient».
Les deux premiers ministres se sont ensuite rendus à un déjeuner de travail offert à Matignon par M. Jospin.
Interrogé à sa sortie par les journalistes, M. Hariri a qualifié de «positifs» ses entretiens avec son homologue français, affirmant que M. Jospin était «intéressé par l’amélioration des relations entre les deux pays et comptait suivre la voie tracée par les gouvernements précédents».
En accompagnement du protocole signé hier, la COFACE augmente la couverture des risques en portant à 750 millions de francs (500 actuellement) sa garantie.
En 1996, les deux pays avaient signé un protocole financier de 500 millions de francs dont seulement quelque 20% ont été utilisés. Paris et Beyrouth ont également signé un accord sur l’encouragement et la protection réciproque des investissements.
Le Liban est le premier pays bénéficiaire de l’aide de la France par habitant.
Si pour montrer toute l’importance qu’il accordait aux relations entre la France et le Liban, M. Jospin a décidé de signer lui-même le protocole financier, en revanche, le protocole de Matignon n’a pas installé de tapis rouge dans la cour comme cela est traditionnellement la règle pour la venue de premiers ministres étrangers.