Il est arrivé hier soir dans la capitale française Hariri sera reçu à Paris par Chirac et Jospin Au programme de la visite, la signature d'un protocole financier de 250 millions de francs (photos)

Au programme de la visite, la signature d’un
protocole financier de 250 millions de francs

Le chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, est arrivé hier soir à Paris pour une visite officielle de deux jours au cours de laquelle il sera reçu par le président français, M. Jacques Chirac et par son premier ministre, M. Lionel Jospin. Au programme de cette visite, la signature d’un protocole financier et l’examen de la situation au Liban-Sud.

Il s’agit de la première visite officielle en France de M. Hariri depuis le retour des socialistes français au gouvernement en mai dernier.
Le ministère français des Affaires étrangères a qualifié d’«important» le protocole financier qui serait d’une valeur de 250 millions de francs selon la presse.
«Afin de montrer toute l’importance qu’il accorde aux relations avec le Liban, le premier ministre Lionel Jospin a décidé de signer lui-même le protocole financier pour 1997», a indiqué le porte-parole du ministère, Jacques Rummelhardt.
Ce protocole devrait notamment permettre aux entreprises françaises de participer plus activement à l’effort de reconstruction.
Une centaine d’entreprises françaises (BTP, télécoms, électricité, banques) sont aujourd’hui présentes au Liban contre 20 en 1992. Elles étaient une soixantaine en 1996 à avoir signé des contrats avec les secteurs public et privé libanais pour un demi milliard de dollars environ.
A la veille du début de la visite de M. Hariri, la Banque européenne d’investissement (BEI) a signé hier avec le Liban trois accords de prêts d’un montant total de 131 millions d’écus (164 M USD). (VOIR EN PAGE ÉCONOMIQUE).
M. Hariri sera aujourd’hui l’invité d’un déjeuner offert par le président Jacques Chirac. Le premier ministre recevra ensuite dans la soirée le chef de la diplomatie française, Hubert Védrine, et rencontrera demain son homologue Lionel Jospin.
Outre l’aspect économique et financier, les entretiens porteront sur la crise du processus de paix au Proche-Orient et la situation au Liban-Sud où la récente tension suscite «l’inquiétude de la France», a indiqué le porte-parole français.
Celui-ci a de nouveau invité mercredi «toutes les parties (libanaises et israéliennes) à la plus grande retenue».
L’UNRWA annule ses
mesures d’austérité

Avant son départ pour Paris, M. Hariri a reçu le directeur au Liban de l’Office d’aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA), M. Lionel Brisson, qui a annoncé que les mesures d’austérité que l’office avait décidé de mettre en œuvre ont été annulées.
M. Brisson a déclaré que les pays donateurs qui se sont réunis mardi à Amman avaient réussi à collecter 19 millions de dollars pour combler le déficit dans le budget de l’UNRWA. «Nous avons encore besoin d’un million de dollars et nous espérons que nous pourrons les trouver prochainement», a-t-il dit. «Nous avons annulé toutes les mesures d’austérité notamment dans les domaines sociaux, médicaux et de l’éducation».
M. Hariri a ensuite accordé audience à l’ambassadeur d’Egypte, M. Adel Khodari, qui a précisé que l’entretien à porté sur les relations bilatérales, notamment sur le projet de création d’une zone de libre- échange entre les deux pays. «La mise en œuvre de ce projet nécessite plusieurs réunions exécutives et nous espérons que les négociations entre nos deux pays aboutiront rapidement», a-t-il ajouté.
Evoquant la situation régionale, M. Khodari a déclaré que «si Israël veut réellement mettre en application la résolution 425 il n’a qu’à se retirer sans conditions du Liban-Sud».
Le chef du gouvernement a d’autre part évoqué la question du retour des déplacés avec une délégation des habitants de Mreijé. Le président du Conseil municipal de Mreijé, M. Youssef Matta, a indiqué que la municipalité était disposée à apporter son aide pour accélérer le retour des populations déplacées.
Parmi les visiteurs de M. Hariri figurent une délégation de la direction unifiée des Fronts populaire et démocratique pour la libération de la Palestine et l’ambassadeur du Liban aux Emirats arabes unis, M. Georges Siam.
M. Hariri a enfin reçu une délégation des propriétaires des biens-fonds maritimes qui a réclamé l’accélération du processus du règlement des infractions.