Fadlallah met en garde contre une nouvelle opération israélienne

Cheikh Mohammad Hussein Fadlallah a mis en garde hier contre une opération israélienne semblable au débarquement raté de vendredi passé, à Ansariyé, qui a fait douze morts dans les rangs des Israéliens. Cette opération aurait pour but, selon lui, «de venger l’échec infligé à l’armée israélienne, mais n’aurait pas la proportion de l’offensive d’avril 96».
«Le peuple israélien est un peuple traître et haineux, a déclaré cheikh Fadlallah, et le gouvernement sioniste est capable de se lancer dans une fuite en avant afin de résoudre ses problèmes intérieurs». «Mais Israël, malgré toute la folie qui peut s’emparer de lui, ne peut se hasarder dans une offensive de grande envergure sans le feu vert américain, et nous ne pensons pas que la situation régionale actuelle se prête à ce genre de conflit», a-t-il constaté.
Cependant, cheikh Fadlallah n’a pas exclu la possibilité d’une opération israélienne semblable au débarquement raté de vendredi, destinée à venger l’affront subi, et à relever le moral des troupes.
Prié de commenter l’action de la résistance, il a déclaré que «le Hezbollah est doté de moyens très avancés, sans compter sa longue expérience de la guerre et sa lucidité en matière politique».
Cheikh Fadlallah a défendu une fois de plus le concept de la résistance telle qu’elle est en train d’être exercée au Liban-Sud: «On nous a souvent dit que la résistance était inutile puisqu’on ne peut pas battre l’armée israélienne, et qu’un tel combat ne servait qu’à provoquer de nouvelles morts. Mais nous répondons invariablement que le mérite de la résistance est dans l’enthousiasme qu’elle insuffle à la nation».
Et d’ajouter: «A chaque fois que nous causons des pertes dans le camp ennemi, nous créons une crise politique à l’intérieur d’Israël. Les mères des soldats, par exemple, manifestent pour réclamer un retrait du Liban, et mettent par conséquent leur gouvernement entre deux feux: les opposants et les partisans du retrait».