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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Exposant devant une délégation française les problèmes du pays Sfeir : il faut que cessent les ingérences étrangères

Exposant devant une délégation française les problèmes du pays

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a développé hier de manière exhaustive les principaux obstacles dont pâtit le Liban, niant dans ce cadre l’existence d’un problème interne, à condition que cessent les ingérences étrangères.

Devant une délégation française qui lui a rendu visite au patriarcat de Dimane, le cardinal Sfeir a énuméré les entraves à la normalisation dans le pays, en l’occurrence:
— La guerre au Sud à l’ombre de l’occupation israélienne.
— La crise économique.
— La présence des armées étrangères sur son territoire.
— L’augmentation du nombre de travailleurs étrangers, syriens, égyptiens, sri lankais et autres...
— Le non- retour des Palestiniens chez eux.
— La désorganisation des institutions de l’Etat après l’accord de Taëf.
— L’absence d’une loi électorale reflétant la véritable volonté populaire et garantissant l’équilibre confessionnel.
— Le retard accusé dans le processus du retour des personnes déplacées.
Développant ces idées, le prélat maronite a d’abord estimé que la reconstruction actuelle dans le pays concerne uniquement l’infrastructure tandis que le peuple vit une crise économique sans précédent au point qu’un rapport de l’ESCWA a fait état d’un million de Libanais ayant atteint le seuil de la pauvreté. Selon lui, s’il est vrai que le Liban a retrouvé aujourd’hui la sécurité qui lui a manqué durant des années, il reste qu’Israël occupe une grande partie du Sud, seul front arabe qui demeure enflammé.
Mgr Sfeir a poursuivi: le maintien de la présence militaire étrangère sur une grande partie du territoire libanais fait qu’il n’y a pas de liberté de décision. Et le dignitaire d’ajouter: il y a aussi la question palestinienne et les répercussions de sa présence sur le Liban. On fait encore allusion à l’implantation qui pourrait conduire à un changement démographique d’autant plus préjudiciable que le Liban est un petit pays.
Le patriarche maronite a soulevé par ailleurs le problème du chômage et la présence de plus en plus pesante de la main-d’oeuvre étrangère, syrienne, égyptienne, pakistanaise et sri lankaise. Cette situation a poussé les jeunes Libanais à l’émigration.
Sur un autre plan, le cardinal Sfeir a estimé que le fossé entre le peuple et les gouvernants ne cesse de s’élargir à cause des élections législatives qui se sont déroulées en vertu d’une loi inique et critiquée par un grand nombre de Libanais. De ce fait, les résultats du scrutin n’ont pas répondu aux aspirations de beaucoup de Libanais, et des chrétiens en particulier. Nous aurions souhaité, a souligné le patriarche maronite, que les autorités agissent dans ce cadre conformément au texte de l’accord de Taëf. Les critiques auraient été bien moins nombreuses.
Mgr Sfeir a rappelé d’autre part que les résolutions 425 et 520 de l’ONU concernant le Liban n’ont pas encore été appliquées. Affirmant en outre que les chrétiens demeurent au Liban pour témoigner des valeurs spirituelles, le patriarche maronite a déploré la censure exercée sur les médias. Les autorités, a-t-il noté, ont procédé indistinctement à la fermeture de plusieurs radios, ce qui a également créé un problème économique étant donné que les employés qui travaillaient dans ces stations et chaînes se sont retrouvés au chômage.
En conclusion, le cardinal Sfeir a affirmé que le rôle de l’Eglise consistait notamment à rectifier le tir des autorités et à les inciter à traiter tous les citoyens de manière juste et équitable.
Exposant devant une délégation française les problèmes du paysLe patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, a développé hier de manière exhaustive les principaux obstacles dont pâtit le Liban, niant dans ce cadre l’existence d’un problème interne, à condition que cessent les ingérences étrangères.Devant une délégation française qui lui a rendu visite au...