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Actualités - CHRONOLOGIE

A Beyrouth, vendredi ou samedi, sauf contretemps de dernière minute

Sauf contretemps de dernière minute, le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright, en tournée dans la région, est attendue pour quelques heures, vendredi soir, au Liban, a affirmé hier tard la nuit une source informée. Des sources proches de M. Nabih Berry, en voyage officiel en Roumanie, avaient affirmé en cours de matinée que le président de l’Assemblée s’attend à ce que cette visite ait lieu.
La nouvelle d’une escale libanaise de Madeleine Albright n’a reçu aucune confirmation officielle à Beyrouth. Interrogé avant son départ pour Paris, le président du Conseil, M. Rafic Hariri, s’est contenté de sourire aux journalistes qui lui rapportaient les propos de M. Berry. Il a affirmé n’avoir aucune indication à ce sujet. Les observateurs estiment, toutefois, que M. Hariri pourrait entretenir sciemment l’incertitude sur cette escale, à la demande des responsables américains, pour des raisons de sécurité.
Mme Albright arrivera au Liban par voie terrestre, venant de Syrie. Sa visite pourrait être retardée jusqu’à samedi matin, au cas où ses entretiens avec les responsables syriens se prolongent. Il n’a pas été possible de préciser où se déroulera sa rencontre avec les responsables libanais. Le domicile du président Elias Hraoui, à Zahlé, le Chtaura Park Hotel et le ministère de la Défense nationale ont successivement servi de cadre aux précédentes rencontres des secrétaires d’Etat James Baker, puis Warren Christopher, avec des responsables libanais.
Le chef de l’Etat et le président du Conseil seront au rendez-vous de cette escale de Mme Albright. Le chef de l’Etat est attendu ce soir à Beyrouth, venant du Brésil, tandis que le chef du gouvernement, qui a quitté hier pour Paris, se promettait d’écourter sa visite s’il se confirme que le secrétaire d’Etat américain vient au Liban. Pour sa part, le président de l’Assemblée sera, vendredi, en Arménie.
Ironie de l’histoire, Mme Albright rencontrera au Liban un chef d’Etat qui lui avait refusé une audience, lorsqu’il s’était rendu au Palais de Verre pour y dénoncer le massacre de Cana (1996), alors que le chef de la diplomatie américaine était encore le représentant permanent des Etats-Unis à l’ONU.
La visite de Mme Albright revêtira, pour le Liban, une importance surtout morale. L’essentiel des négociations du secrétaire d’Etat se fera avec les responsables israéliens, palestiniens et syriens. Le Liban, pour sa part, se contentera de rappeler son appui à un processus de paix global, et soulignera que les «accords séparés» retardent ce processus, plus qu’ils ne le servent. Il dira également son attachement à la résolution 425 comme étant la véritable voie vers la «stabilité de la zone frontalière» et à la légitimité d’une résistance armée, tant que l’occupation israélienne se prolonge. Il devra faire preuve d’une fermeté particulière, dans ce domaine, face à la demande de désarmement du Hezbollah que ne cesse de présenter Israël. L’embourbement de l’armée israélienne au Liban et la division qu’elle provoque dans les milieux politiques israéliens se présentent, cette fois, comme un important atout pour le Liban.
Par ailleurs, dans la limite très étroite du temps disponible, Beyrouth évoquera avec Mme Albright les dossiers des relations bilatérales, et notamment du parachèvement du processus qui a conduit les Etats-Unis à lever l’interdit frappant le voyage des ressortissants américains au Liban. Cette levée, pour importante qu’elle ait été, a laissé en suspens la question de la reprise des vols des compagnies américaines en direction de Beyrouth et de la MEA à destination de l’Amérique du Nord.
En tout état de cause, la tournée régionale de Mme Albright intervient à un moment particulièrement favorable pour le Liban. Les responsables estiment, en effet, que les déclarations publiques de Mme Albright en Israël ne l’empêcheront pas, en privé, de tenter de convaincre M. Netanyahu que sa politique actuelle est en grande partie responsable de l’impasse où se trouve le processus de paix. Les responsables sont particulièrement satisfaits de la tournure prise par la politique israélienne au Liban-Sud, et du fait que les opérations israéliennes, présentées comme indispensables à la sécurité de l’Etat hébreu, le desservent désormais et le désignent, avec d’autres mesures, comme l’artisan de ses propres déboires.
Sauf contretemps de dernière minute, le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright, en tournée dans la région, est attendue pour quelques heures, vendredi soir, au Liban, a affirmé hier tard la nuit une source informée. Des sources proches de M. Nabih Berry, en voyage officiel en Roumanie, avaient affirmé en cours de matinée que le président de l’Assemblée s’attend...