Damas attend des idées pour une relance du dialogue de paix

La Syrie attend de Mme Albright «des idées» pour une relance des négociations de paix et sa radio a souligné que le chef de la diplomatie américaine ne doit pas se contenter de simples contacts, tout en qualifiant de «très importante» la mission qu’elle vient d’entamer au Proche-Orient.
Cette mission, a affirmé Radio-Damas, «ne doit pas se limiter à l’exploration et à la prise de contacts, surtout que le processus de paix est gelé sur tous ses volets», syrien, palestinien et libanais.
La radio a souhaité que Mme Albright puisse contribuer à «l’instauration de la paix et de la sécurité dans la région qui sont tributaires de la fin de l’occupation et de l’injustice».
Radio-Damas a en outre rejeté «les thèses de sécurité» défendues par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, affirmant qu’elles constituaient «un désaveu des principes fondamentaux du processus de paix, notamment celui de l’échange de la paix contre les territoires».
La Syrie, où se rendra demain vendredi Mme Albright, exige de reprendre ces négociations au point où elles avaient été arrêtées, alors que le gouvernement Netanyahu insiste pour les reprendre sans condition préalable.
«Pour la Syrie, l’important n’est pas de reprendre les négociations, mais de les reprendre au point où elles ont été arrêtées» il y a plus de 18 mois, dans la foulée d’une vague d’attentats anti-israéliens, estime un analyste politique à Damas.
Ainsi, ajoute-t-on, la Syrie souhaite «que les Etats-Unis reprennent leur rôle sur cette base, ce qui permettra à la visite de Mme Albright d’aboutir à des résultats positifs».
Damas entend ne pas faire de concession face à l’intransigeance du premier ministre israélien. «Le véritable effort que doit déployer Mme Albright doit s’adresser à l’autre partie (Israël) qui a tout bloqué», écrit mercredi le directeur général de l’agence officielle syrienne SANA dans le quotidien «As-Saoura».
«Il existe toujours une occasion pour sauver le processus de paix en surmontant les obstacles que pose Israël, et cela ne sera possible que par un rôle américain efficace et sincère (...), notamment par des pressions sur Israël afin de l’amener à respecter les fondements de la paix», ajoute «As-Saoura».
Selon un diplomate occidental à Damas, la visite en Syrie de Mme Albright «reflète l’importance qu’accordent le président américain Bill Clinton et le secrétaire d’Etat à la nécessité de reprendre les négociations sur le volet syrien».
Parlant sous couvert de l’anonymat, ce diplomate a toutefois indiqué que les entretiens du secrétaire d’Etat américain dans la capitale syrienne «revêtiront plutôt un caractère exploratoire après 18 mois de suspension des négociations».
«La région ne connaîtra ni paix ni sécurité sans respect des fondements du processus de paix» lancé en 1991 à Madrid sur la base du principe de l’échange de «la terre contre la paix», rappelait cette semaine le quotidien «Al-Baas».