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Actualités - CHRONOLOGIE

Albright au P.-O. : c'est mal parti Le secrétaire d'état somme Arafat de combattre la terreur Weizman réclame des pressions US sur Netanyahu (photos)

Une lueur cependant dans le tableau de cette première journée, par ailleurs plutôt sombre: David Lévy se montre optimiste sur une reprise du dialogue avec Damas. «Les chances de parvenir à une relance des négociations avec la Syrie sont aujourd’hui meilleures qu’il y a un mois», a dit le ministre israélien des Affaires étrangères après un entretien avec son homologue américain.
«Mme Albright m’a affirmé que nous étions arrivés à un moment crucial car les Syriens ont commencé à comprendre que l’impasse actuelle était dangereuse», a-t-il ajouté.
«Selon nos propres informations, cette estimation de Mme Albright est fondée», a affirmé M. Lévy sans donner d’autres détails.
Il a par ailleurs souligné qu’Israël n’accepterait pas le principe qu’avait adopté l’ancien premier ministre travailliste assassiné Yitzhak Rabin, aux termes duquel «l’ampleur du retrait israélien du plateau du Golan dépendra de l’étendue de la normalisation entre les deux pays».
Devant la presse, le secrétaire d’Etat a adopté un ton ferme pour sommer les dirigeants palestiniens de «combattre la terreur et de délégitimer ceux qui s’en font les avocats», après trois heures d’entretiens avec M. Netanyahu à Jérusalem.
Mme Albright a souligné qu’elle avait un «message clair» pour le président Yasser Arafat qu’elle doit rencontrer aujourd’hui jeudi: «L’Autorité palestinienne doit œuvrer de façon unilatérale à éradiquer l’infrastructure terroriste».
«Il n’y a pas d’alternative», a-t-elle martelé, au cours d’une conférence de presse conjointe avec M. Netanyahu.
Mme Albright a parallèlement demandé à Israël de s’abstenir de toute «mesure unilatérale qui pourrait préjuger du résultat des négociations». Elle a cependant évité de prononcer le mot «colonisation» et refusé de se prononcer sur un gel de celle-ci.
«Israël aussi a une responsabilité pour créer un environnement qui donnerait au processus de paix une chance de réussite», s’est-elle borné à affirmer.
Le chef de la diplomatie américaine a insisté sur l’importance d’appliquer les accords intérimaires d’autonomie conclus par Israël et l’OLP, et qui prévoient un redéploiement militaire israélien par étapes en Cisjordanie.
«Il est très important de respecter les engagements d’Oslo», a-t-elle dit, prenant ainsi ses distances avec M. Netanyahu qui a multiplié ces derniers jours les critiques contre les accords signés par ses prédécesseurs travaillistes.
M. Weizman a insisté, réclamant une initiative d’envergure «similaire à Camp David» sur le rôle central des Etats-Unis dans les efforts de paix, en prenant l’exemple de la conférence de Camp David qui avait mené à la signature de la paix entre Israël et l’Egypte en 1979.
Le président israélien a déclaré aux journalistes qu’il avait expliqué à Mme Albright que «même après six mois de négociations, sans le président américain Jimmy Carter, nous ne serions pas parvenus à signer cette paix».
Il a déclaré avoir invité Mme Albright à faire «preuve d’imagination» pour mettre en œuvre «une initiative similaire à Camp David».

Plan Barak

De son côté, le dirigeant de l’opposition travailliste Ehud Barak a présenté au secrétaire d’Etat un plan pour relancer le processus de paix, selon la télévision israélienne.
Ce plan présenté par M. Barak au cours d’un entretien avec Mme Albright comprend quatre points:
l Le président Yasser Arafat doit mener «une lutte sans merci contre le terrorisme».
l Israël gèlera pendant trois mois les travaux de construction du quartier juif de Har Homa dans la partie arabe annexée de Jérusalem, dont la mise en chantier en mars avait provoqué le gel des discussions israélo-palestiniennes.
l L’ampleur du retrait militaire israélien des zones rurales de Cisjordanie sera déterminée en accord avec les Etats-Unis. La deuxième étape de ce retrait a été gelée par le premier ministre Benjamin Netanyahu à la suite d’un triple attentat-suicide jeudi dernier à Jérusalem.
l Israël et les Etats-Unis se mettront d’accord sur les principes qui guideront les négociations sur le statut final des territoires palestiniens, qui doivent porter notamment sur l’avenir de la future entité palestinienne et l’avenir de Jérusalem-Est.
M. Barak a par ailleurs critiqué à mots couverts le président Ezer Weizman. «Les seules pressions qui doivent être exercées sont celles de la population israélienne, afin que le gouvernement respecte les accords conclus (avec les Palestiniens) et avance sur le chemin de la paix», a déclaré M. Barak à la télévision.
Aujourd’hui jeudi, Mme Albright doit s’entretenir avec le dirigeant palestinien Yasser Arafat en Cisjordanie, avant de se rendre en Syrie, en Egypte, en Arabie Séoudite et en Jordanie.

Partenariat

Mme Albright a souligné la «nécessité de restaurer le partenariat» israélo-palestinien pour surmonter «la crise de confiance qui menace les avancées historiques de ces dernières années».
Elle a fait valoir «la grande priorité» que les Etats-Unis accordent au processus de paix au Proche-Orient et a averti les Israéliens «qu’une véritable sécurité dépend, au bout du compte, d’une véritable paix».
M. Netanyahu a affirmé de son côté que les Palestiniens devaient «choisir entre la paix avec nous et la paix avec le Hamas» et exigé de l’Autorité palestinienne qu’elle «s’en prenne aux requis du terrorisme plutôt qu’au menu fretin».
Le premier ministre israélien a fait l’éloge de Mme Albright, qu’il a appelée par son prénom. Il a jugé qu’elle avait «touché le cœur des Israéliens» en faisant de la lutte antiterroriste la priorité de sa visite.
Selon lui, une «prémisse essentielle» du processus de paix était «l’engagement palestinien à mener une guerre implacable contre le terrorisme».
«Malheureusement, l’Autorité palestinienne n’a virtuellement rien fait pour honorer cet engagement», a-t-il dit.
M. Netanyahu a cité à plusieurs reprises Mme Albright, notamment pour dire que la lutte antiterroriste était une «condition sine qua non» du processus de paix.

Avec Weizman

De son côté, le chef de l’Etat Ezer Weizman, qui avait rencontré plus tôt Mme Albright, a demandé à celle-ci de faire pression sur Netanyahu pour qu’il relance le processus de paix, selon un responsable américain.
Le président israélien, dont le rôle est principalement honorifique, a déclaré que les Etats-Unis «doivent frapper du poing sur la table» pour favoriser une reprise des négociations, a déclaré ce responsable sous couvert de l’anonymat.
M. Weizman a demandé à Mme Albright d’être ferme avec M. Netanyahu pour qu’il revienne sur sa décision, prise après l’attentat du 4 septembre à Jérusalem, de geler tout redéploiement israélien en Cisjordanie.
«Il faut une direction forte pour prendre les décisions difficiles», a déclaré M. Weizman, selon le même responsable, estimant que le président américain Bill Clinton doit s’impliquer directement dans les efforts de paix.
Mme Albright a «écouté attentivement» les propos de M. Weizman et a répondu que «les Etats-Unis ne peuvent pas aller plus loin que les parties», a-t-on ajouté.
Elle a répondu que les Etats-Unis ne proposaient pas de plan mais «des idées» pour relancer un processus au point mort depuis six mois du fait de la mise en chantier d’une nouvelle colonie juive à Jérusalem et de la violence des extrémistes palestiniens.
Une lueur cependant dans le tableau de cette première journée, par ailleurs plutôt sombre: David Lévy se montre optimiste sur une reprise du dialogue avec Damas. «Les chances de parvenir à une relance des négociations avec la Syrie sont aujourd’hui meilleures qu’il y a un mois», a dit le ministre israélien des Affaires étrangères après un entretien avec son homologue...