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Actualités - REPORTAGE

Recevant les lettres de créance de l'ambassadeur Chatah Clinton : un Liban stable et indépendant est d'un grand intérêt pour les Etats-Unis

«Je souhaite que nous continuions de progresser dans notre tentative de restaurer la traditionnelle et chaleureuse relation établie entre nos pays. Un Liban stable, indépendant et à l’intense activité économique est d’un grand intérêt pour les Etats-Unis. Nous sommes engagés à œuvrer avec vous durant cette période de reconstruction et de réconciliation nationale qui fait suite à la guerre civile, et les Etats-Unis partagent l’engagement du Liban pour son indépendance, sa souveraineté et son intégralité territoriale. Nous attendons le jour où le Liban, en paix avec ses voisins et libéré de toutes les forces étrangères, reprendra son rôle traditionnel au Moyen-Orient...».
C’est pas ces mots que le président Bill Clinton a accueilli le nouvel ambassadeur du Liban à Washington, M. Mohammad Chatah, venu lui présenter lundi ses lettres de créance.
Le président Clinton a aussi évoqué la levée de l’interdit frappant les voyages des ressortissants américains au Liban, en précisant qu’il était néanmoins «préoccupé par la sécurité où, selon lui, il reste beaucoup à faire». «Cependant, a-t-il ajouté, je m’attends à ce que le Liban déploie de plus grands efforts pour lutter contre le terrorisme et pour amener les terroristes devant la justice».
Par ailleurs, le chef de la Maison-Blanche a relevé l’apport positif des deux comités, «Friends of Lebanon» et «Israel-Lebanon Monitoring Group».

Similitudes

L’ambassadeur Chatah, qui a une formation d’économiste (avant d’occuper ce nouveau poste, il était vice-gouverneur de la Banque du Liban et auparavant, il a été membre du comité exécutif du Fonds monétaire international), a répondu en ces termes au président Clinton:
«Ayant vécu dans votre pays, durant plusieurs années, je suis convaincu que les Etats-Unis et le Liban ont beaucoup en commun, bien qu’il n’existe entre eux aucune similitude historique, géographique ou économique. Ainsi, tous les deux partagent une même croyance en l’idéal démocratique, au droit des peuples à leurs aspirations spirituelles et à au développement de leur potentiel économique, dans la liberté et l’indépendance, Les Etats-Unis et le Liban ont un remarquable capital humain, qui est des plus enrichissants. Je crois que nos deux pays ont été au-delà de la coexistence de groupes de diverses cultures et traditions en offrant un environnement permettant à ces différentes spécificités de se fondre dans la dynamique d’une nouvelle expression culturelle forgeant ainsi des valeurs et des modes de vie qui transcendent les frontières respectives. C’est ce qui a fait la grandeur de l’Amérique, et c’est ce qui fait aussi que le Liban est bien plus qu’un pays de trois millions d’habitants et de 10.450 kilomètres carrés».
Puis M. Mohammad Chatah a mis l’accent sur «l’opération de reconstruction massive» et les déchirements du Liban-Sud.
«Dans ce processus de restauration, a-t-il expliqué, le Liban a besoin de toutes les énergies et de toutes les ressources disponibles. Malheureusement, l’occupation d’une partie du territoire libanais par Israël continue d’être un facteur coûteux et subversif. Votre appui à l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité du Liban reflète, à nos yeux, l’engagement traditionnel de l’Amérique pour la liberté et la justice. Nous ne pouvons qu’espérer votre contribution à l’arrêt de l’occupation israélienne dans le sud du Liban et à la restauration de la souveraineté du Liban dans tout son territoire. Un souhait partagé par la communauté internationale et exprimé dans la résolution 425 du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Nous espérons également que les Etats-Unis continueront d’œuvrer activement à une paix équitable dans toute la région».

La tournée
d’Albright

A l’issue de cet entretien, nous avons demandé à l’ambassadeur du Liban quels seront, dans ce contexte, les points forts de son programme de travail. Avec réalisme et objectivité, il a précisé que «les relations Liban-USA sont complexes et variées et nous avons tout intérêt à les conforter, vu que le Liban n’a pas recouvré son identité. A nous de faire valoir notre cause même si nous ne sommes pas une puissance économique, car cette cause est valable».
Quant à la prochaine tournée du secrétaire d’Etat américain au Moyen-Orient, Mme Madeleine Albright, il l’analyse avec prudence et clairvoyance: le département d’Etat reconnaît qu’il y a une crise réelle qui bloque le processus de paix, lequel se trouve à un tournant déterminant. La politique de l’attente ne joue plus, et la détérioration ne fait que s’accentuer. Mme Albright, conclut l’ambassadeur Chatah, aura à retourner la situation.
«Je souhaite que nous continuions de progresser dans notre tentative de restaurer la traditionnelle et chaleureuse relation établie entre nos pays. Un Liban stable, indépendant et à l’intense activité économique est d’un grand intérêt pour les Etats-Unis. Nous sommes engagés à œuvrer avec vous durant cette période de reconstruction et de réconciliation nationale qui...