Le président de l'association des banques met en garde contre un nouveau recours à l'endettement

Le président de l’Association des banques, M. François Bassile, a mis en garde contre «les dangers d’un nouveau recours à l’endettement extérieur par le biais de l’émission de bons du Trésor, libellés en devises étrangères, d’un montant d’un milliard de dollars afin de couvrir les dépenses d’exécution de projets sélectionnés par le gouvernement lors de la dernière réunion du Conseil des ministres».

M. Bassile a poursuivi en mettant l’accent sur la nécessité d’une réforme administrative rapide, d’un arrêt du gaspillage dans plus d’un domaine, d’une limitation des dépenses publiques inutiles, d’une réduction du nombre des ministres qui devra être ramené à douze, d’une suppression des nouveaux ministères créés depuis 1992 pour des raisons politiques ou électorales, et d’une fusion d’un certain nombre d’organismes en vue de limiter la routine administrative.
A la question de savoir à quels moyens recourir pour réduire le déficit budgétaire, M. Bassile a préconisé la réactivation et l’informatisation de l’appareil fiscal, l’élargissement de l’assiette des contribuables par l’établissement de listes exhaustives et la réforme de l’ensemble des régimes fiscal et douanier.

La main-d’œuvre
étrangère mise en cause

Interrogé sur le pouvoir d’achat de la livre libanaise, M. Bassile a remarqué que l’on traite actuellement au moyen du dollar, plutôt que de la monnaie nationale, le pouvoir d’achat de celle-ci étant réduit en raison de la main-d’œuvre étrangère, de l’adjudication des grands projets aux sociétés étrangères. Celles-ci, a-t-il fait valoir, virent une grande partie de leurs revenus, destinés à l’achat de leur matériel et au versement des salaires de leurs employés, à l’étranger; de même qu’elles le font pour leurs bénéfices exorbitants réalisés en devises fortes.