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Actualités - CHRONOLOGIE

La reine lui a rendu hommage du fond du coeur Jusque dans la mort, Diana met Elizabeth II à l'épreuve (photo)

Jusque dans la mort, Diana aura défié la reine Elizabeth, contrainte hier soir d’afficher sa peine à la télévision, cédant à une virulente campagne de la presse britannique. A la veille des funérailles de la princesse, qui fut associée à la plupart des déboires de la maison Windsor ces dix dernières années, la reine a rendu vendredi un hommage posthume «du fond du cœur» à la princesse de Galles et affirmé vouloir «tirer les leçons» de sa vie et de l’immense émotion suscitée par sa mort, dans un exceptionnel message à la nation, retransmis en direct à la télévision.
Vêtue de noir et les yeux brillants derrière ses lunettes, la reine, 71 ans, est apparue sur fond de fenêtre ouverte à la foule colorée massée devant son palais de Buckingham.
«Ce que je vous dis aujourd’hui, en tant que reine et en tant que grand-mère, je vous le dis du fond du cœur», a commencé la souveraine.
Rendant un hommage particulièrement appuyé à son ex-belle-fille, la reine a loué celle qui, «dans les bons et les mauvais moments, n’a jamais cessé d’inspirer les autres par sa chaleur et sa gentillesse», soulignant là les qualités les plus universellement reconnues à Diana.
«Je l’admirais et la respectais», a-t-elle affirmé, sans démentir tout à fait ceux qui — non sans fondement — ont accusé la maison royale de n’avoir pas aimé véritablement la «princesse du peuple».
Mais la «grand-mère» s’est mordue les lèvres au moment d’évoquer William et Harry, les deux orphelins que «nous avons tous aidés, cette semaine à Balmoral, à affronter la terrible perte qu’ils ont subie, en même temps que nous tous».
Dans ce qui était effectivement une réponse contrainte aux accusations de froideur envers sa belle-fille et envers le chagrin des Britanniques, la reine aura cherché à faire montre d’humanité et à refaire l’unité autour de sa personne.

Des leçons à tirer

Après «le choc initial et des sentiments mêlés d’incompréhension, de colère et de souci pour ceux qui restent», les funérailles de Diana devront être, a-t-elle souhaité, une occasion de «montrer au monde entier la nation britannique unie dans le deuil et le respect».
Pour sa part, la souveraine a dit «croire qu’il est des leçons à tirer de la vie de Diana et de l’extraordinaire et émouvante réaction à sa mort».
Car si la monarchie n’a pas été ébranlée, jamais Elizabeth n’a été aussi critiquée, depuis qu’elle est montée sur le trône, que depuis dimanche dernier. La reine en a pris acte et a semblé désireuse de tirer sur-le-champ les leçons de la «manière Diana»: simplicité de ton, de mots, parole privée, langage des sentiments, autant dire une révolution dans la façon dont la souveraine parlait jusqu’ici à son peuple.
«Aucun de ceux qui connaissaient Diana ne l’oublieront. Des millions d’autres qui ne l’avaient jamais rencontrée, mais avaient l’impression de la connaître, se souviendront d’elle», a-t-elle dit en reconnaissant l’enviable capacité de la princesse de Galles à se faire entendre du plus grand nombre.
«Je partage votre détermination à chérir sa mémoire», a assuré la reine, en remerciant les Britanniques de l’extraordinaire explosion d’émotion populaire qui a été «source d’aide et de réconfort».
A Dodi, l’ami de Diana, tué près d’elle, la reine a fait indirectement référence, pour conclure: «Nos pensées sont avec la famille de Diana et avec la famille de ceux qui sont morts avec elle».
A Paris, entre-temps, un second juge a été désigné pour enquêter sur la mort de la princesse et de son ami égyptien, alors que la police renouvelait hier la garde à vue de trois paparazzi qui la traquaient.
Le juge d’instruction Marie-Christine Devidal a été codésignée aux côtés du juge Hervé Stephan, en charge du dossier depuis mardi et qui a déjà inculpé six photographes et un motard de presse présents sur les lieux du drame.
Me Alain Toucas, l’avocat parisien de la mère de Diana et de l’une de ses sœurs, a indiqué que, dès mardi, elles s’étaient constituées parties civiles, dans le cadre de l’enquête. Cette démarche leur permettra d’accéder au dossier d’instruction et de réclamer le cas échéant des dommages-intérêts.
La constitution de parties civiles des membres de la famille de la princesse de Galles vient s’ajouter à celles déjà déposées mardi par Mohammed al-Fayed, le père de l’ami de Diana, et par les parents d’Henri Paul, le chauffeur de la Mercedes à bord de laquelle la princesse se trouvait.
On apprenait en outre que les obsèques d’Henri Paul, qui devaient avoir lieu samedi à Lorient (ouest), ont été reportées. Une contre-expertise à propos du taux d’alcoolémie du chauffeur, à la demande de la famille, était prévue vendredi. L’analyse de sang pratiquée après l’accident avait révélé un taux d’alcoolémie compris entre 1,75 et 1,85 gramme par litre de sang. Le taux légal maximum d’alcoolémie autorisé pour un automobiliste en France est de 0,5 gramme d’alcool par litre de sang.
En ce qui concerne les trois photographes qui s’étaient présentés spontanément jeudi à la police, leur garde à vue a été prolongée de 24 heures. Ces trois paparazzi étaient partis discrètement, après avoir pris des clichés du souterrain de l’Alma, où la Mercedes des victimes a percuté un pilier dimanche peu après minuit. Certaines de leurs photos avaient commencé à être vendues à travers le monde.
Jusque dans la mort, Diana aura défié la reine Elizabeth, contrainte hier soir d’afficher sa peine à la télévision, cédant à une virulente campagne de la presse britannique. A la veille des funérailles de la princesse, qui fut associée à la plupart des déboires de la maison Windsor ces dix dernières années, la reine a rendu vendredi un hommage posthume «du fond du...