Washington vole au secours d'Israël, estime Fadlallah

Cheikh Mohamed Hussein Fadlallah a déclaré hier que les visites américaines au Moyen-Orient ont pour but de sortir Israël de l’impasse. Il a aussi appelé à la formation d’un comité international pour désigner les responsables des massacres en Algérie.
Cheikh Fadlallah s’est demandé «s’il fallait effectivement s’attendre, avec la visite du secrétaire d’Etat américain, Mme Madeleine Albright, à une poursuite des négociations de paix au Moyen-Orient». Il a affirmé que le problème avec les Etats-Unis réside dans le fait que «les Américains laissent toute liberté à Israël, dans ses agissements contre les Palestiniens et les Libanais». «Les Israéliens», a affirmé cheikh Fadlallah, «ont créé des complications sur les plans sécuritaire et politique et ils ont abouti ainsi à une impasse».
Cheikh Fadlallah a accusé le premier ministre israélien, M. Benjamin Netanyahu, de provoquer le gel des négociations de paix. «C’est pour cette raison», a-t-il affirmé, «que les Etats-Unis se sont mobilisés pour voter au secours de l’Etat hébreu». Selon cheikh Fadlallah, le secrétaire d’Etat américain «qui a des racines juives et qui suit une politique sioniste, comme toute l’Administration américaine, ne vient pas au Moyen-Orient pour sauver les Palestiniens mais bel et bien pour sauver Israël de l’impasse politico-sécuritaire, dans laquelle il s’est lui-même engagé». «Le but de son voyage au Moyen-Orient», a-t-il ajouté, «n’est pas de relancer les négociations entre l’entité sioniste et la Syrie mais de faire pression sur la Syrie afin de trouver une solution à la zone occupée au Liban-Sud».
Quant à la situation en Algérie, cheikh Fadlallah a déclaré que «c’est une affaire entre la France et les Etats-Unis» car, a-t-il affirmé «l’Amérique tient à chasser la France de tout le continent africain». Il n’a pas nié, en revanche, l’existence d’un problème interne «entre les islamistes et d’autres tranches de la population». Il a noté toutefois que «si le problème était uniquement interne, il n’aurait pas engendré tant de violence». Il a accusé «certaines puissances» de recruter des officiers et des politiciens algériens pour qu’ils jouent «un rôle dans ces actes de violence afin de laisser le champ libre à ces puissances».