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Actualités - DISCOURS

Premier jour de la visite présidentielle au Brésil Hraoui : les émigrés pourront bientôt récupérer la nationalité libanaise


«ISRAËL VEUT VIDER LE LIBAN DE SA POPULATION, NOTAMMENT CHRÉTIENNE», DÉCLARE LE CHEF DE L’ÉTAT

Le président Hraoui a eu lundi soir son premier contact avec les Brésiliens d’origine libanaise. Ils étaient plus de 1500 à accueillir le chef de l’Etat à Brasilia lors d’un dîner offert en son honneur au club «Monte Libano» (Mont-Liban). Des retrouvailles symboliques au cours desquelles les représentants de la communauté brésilienne d’origine libanaise ont une nouvelle fois réaffirmé leur attachement à la mère-patrie, comme si les décennies qui les séparent du jour où leurs ancêtres ont quitté le Liban n’ont pas réussi à effacer de leurs mémoires le souvenir de leurs racines.

Dans une allocution prononcée devant la foule, M. Hraoui a déclaré que le projet de loi permettant aux émigrés de récupérer la nationalité libanaise sera «élaboré très rapidement avant d’être transmis au Parlement». Il a par ailleurs mis en garde contre «les complots israéliens visant à vider le Liban de sa population, notamment chrétienne et certains musulmans». M. Hraoui a réaffirmé que le Liban est à tous ses fils quelle que soit leur appartenance communautaire.
M. Hraoui est arrivé au club «Monte Libano» dans un convoi officiel. Il était accompagné de son épouse, Mme Mona Hraoui et des ministres Farès Boueiz, Bahige Tabbarah, Mohsen Dalloul, Chawki Fakhoury, Hagop Démerdjian, Talal Arslan et Elias Hanna, ainsi que de l’ambassadeur du Liban au Brésil, M. Ghazi Chidiac, du directeur général de la Sûreté générale, M. Raymond Rouphaël, du directeur général à la présidence de la République, M. Manaf Mansour, du chef du protocole à la présidence, M. Maroun Haimari, du chef du cabinet du ministre Boueiz, M. Melhem Mesto, du commandant de la garde républicaine, le brigadier Michel Harrouk, de l’attachée de presse de la présidence, Mlle May Kahalé, du directeur général de l’ANI, M. Rafic Chèlala, du directeur général de la MEA, M. Khattar Hadathi et du consul du Liban à Brasilia, M. Ali Ajami.
Le chef de l’Etat a été accueilli à son arrivée par le gouverneur de Brasilia, par le président du club «Monte Libano», M. Khalil Chater, et par les principaux notables de la communauté d’origine libanaise de la capitale du Brésil.
M. Hraoui a ensuite levé le voile recouvrant une plaque commémorative illustrant sa visite au club, et une maquette de voilier à l’occasion de l’ouverture du yachting club de «Monte Libano».

Des complots contre
le Liban

Dans le discours qu’il a prononcé, M. Hraoui a déclaré que «certains médias ont décrit le conflit qui a secoué le Liban comme étant une guerre civile, ou pire encore, comme une guerre inter-communautaire». «S’il s’agissait vraiment d’une guerre civile ou inter-communautaire, elle ne se serait pas arrêtée instantanément lorsque nous l’avons décidé», a-t-il ajouté.
M. Hraoui a poursuivi: «Nous souffrons toujours de complots fomentés contre ce pays à la superficie réduite, mais à l’histoire ancienne. Des complots qui tantôt utilisent le confessionnalisme, tantôt le sectarisme, ou alors qui visent à faire du Liban une patrie pour des non-libanais. Ce complot ne s’est pas arrêté une minute. Il y a un complot israélien qui se poursuit depuis 1975 et nous devons en être conscients. Le but est de vider le Liban de sa population et plus particulièrement des chrétiens et d’une partie des musulmans. De les disperser aux quatre coins du monde. Et si les pays frères étaient d’accord avec ce complot, ils n’auraient pas décidé lors du sommet de Rabat, où le Liban n’était pas présent, de préserver la formule octroyant la présidence de la République à un chrétien maronite. L’objectif de cela n’était pas de montrer que le Liban appartient à une seule confession, mais de souligner que l’arabité est plus un patrimoine qu’une communauté. Un patrimoine qui existait avant le prophète Moïse, le Christ et le prophète Mohammed. Ce sont les Libanais qui ont sauvegardé la langue arabe, alors que les pays arabes étaient occupés par les Ottomans. Nous étions sur le point de perdre notre identité arabe et notre langue et ce complot se poursuit jusqu’à ce jour. Mais grâce à Dieu, les Libanais en sont désormais conscients. Et sachez qu’Israël veut que le Liban appartienne à une fraction, tandis que l’écrasante majorité des Libanais serait dispersée dans des pays comme le Brésil et d’autres Etats».

Tous au service
du Liban

«Nous voulons un Liban uni pour toutes ses communautés et non pas comme le veulent certaines personnes, un pays au service de leurs intérêts personnels, a ajouté le chef de l’Etat. Nous recherchons l’unité des Libanais pas pour servir les intérêts d’un individu ou d’un visiteur qui déforme la véritable image du Liban. J’ai reçu une invitation pour me rendre au Brésil il y a sept ans. J’aurais pu venir vous voir à cette époque. Mais j’ai choisi de le faire maintenant pour vous avertir que ce qui a été démoli en un an ne peut être reconstruit en plusieurs années. Voyez les destructions qui ont touché le Liban et les progrès qui ont été accomplis au niveau de l’infrastructure. Les visiteurs sont nombreux et constatent eux-mêmes les progrès réalisés. Nous devons tous être au service du Liban. On dit que certains œuvrent dans l’intérêt d’Israël mais je voudrais que vous œuvriez tous pour l’intérêt du Liban. En tant que président de la République, je vous assure que je suis avec les loyalistes et avec les opposants».
S’adressant aux Brésiliens d’origine libanaise, M. Hraoui a déclaré: «Vous avez demandé et souhaité récemment récupérer votre identité. Je respecte le Brésil qui vous a accueilli. C’est un pays où les Libanais jouissent de tous les droits civiques et politiques. Certains d’entre vous sont président du Parlement, chef de municipalité ou encore gouverneur et peut-être que l’un parmi vous deviendra-t-il président de la République. Les autorités brésiliennes ont autorisé quelque 700.000 de leurs citoyens à récupérer la nationalité italienne sans perdre leur nationalité brésilienne. Je voudrais vous rassurer que prochainement, nous allons transmettre au Parlement un projet de loi qui vous donnera les mêmes droits que vos concitoyens d’origine italienne. Mais le Liban n’est pas un régime présidentiel. C’est-à-dire que les ambassades ne peuvent pas accueillir les personnes d’origine libanaise afin qu’elles choisissent leur président. Notre régime est parlementaire et c’est à la Chambre d’élire le chef de l’Etat. Si ceux qui ont récupéré la nationalité libanaise se trouvent au Liban pendant les élections législatives, ils auront le droit de participer au scrutin soit en votant, soit en faisant acte de candidature. Telles sont les dispositions de notre constitution actuelle. J’ai évoqué cette question en Conseil des ministres et le projet sera bientôt prêt pour être transmis à la Chambre. Et le président du Parlement (M. Nabih Berry) qui a visité le Brésil il y a un an a fait les mêmes promesses».

Paix et entente
nationale

M. Charles Loutfi, président des associations et clubs libano-brésiliens, avait auparavant demandé au chef de l’Etat, dans son allocution, d’élaborer une loi permettant à tout Libanais de s’inscrire avec sa famille sur les registres de l’état civil des ambassades du Liban afin de récupérer la nationalité. «Nous vous avons connu en tant que président de la paix, a-t-il ajouté. Notre ambition est que le processus de pacification soit couplé pendant votre mandat avec un processus de réconciliation nationale. Nous demandons au fils de Zahlé d’appeler tous les Libanais à la fraternité, à une action collective qui aboutirait à la libération totale, à l’édification de l’Etat des institutions et qui consacrerait le Liban en tant que patrie définitive pour tous ses fils».
«Nous sommes une grande famille brésilienne, unie et attachée à ses origines libanaises, a ajouté M. Loutfi. Nous sommes disposés à nous faire l’écho de l’appel que vous avez adressé à tous les Libanais pour un dialogue national visant à jeter les fondements de l’Etat idéal capable de répondre aux besoins du troisième millénaire».
«ISRAËL VEUT VIDER LE LIBAN DE SA POPULATION, NOTAMMENT CHRÉTIENNE», DÉCLARE LE CHEF DE L’ÉTATLe président Hraoui a eu lundi soir son premier contact avec les Brésiliens d’origine libanaise. Ils étaient plus de 1500 à accueillir le chef de l’Etat à Brasilia lors d’un dîner offert en son honneur au club «Monte Libano» (Mont-Liban). Des retrouvailles symboliques au...