Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Appel à une réforme radicale du système monétaire et bancaire en Syrie

\
La Syrie doit opérer des «changements radicaux» dans son système monétaire et bancaire dirigiste afin de promouvoir les investissements, a préconisé une étude publiée hier par le journal officiel «Al-Saoura».
L’économiste Samir Saayfane, auteur de cette étude, a notamment conseillé l’adoption d’un taux de change unique de la livre syrienne et la libéralisation du système de change.
L’Etat applique trois taux de change distincts selon la nature des personnes ou des institutions effectuant des transactions. Il s’étale de 11 livres syriennes pour un dollar pour l’Etat à 44,5 pour les particuliers. La livre syrienne s’échange au marché noir à 50 unités pour un dollar.
L’unification et la libéralisation du système de change seraient nécessaires, selon M. Saayfane, pour stimuler l’investissement et mobiliser l’épargne. Elles permettraient d’endiguer la fuite des capitaux en raison des contraintes du système actuel.
Selon M. Saayfane, les réformes de libéralisation de l’économie syrienne introduites entre 1989 et 1994, «ont été lentes et n’ont pas convergé vers un plan cohérent», bien qu’elles aient encouragé l’investissement, créé des emplois et consolidé la valeur de la livre syrienne face au dollar.
M. Saayfane a qualifié de «partielles» ces mesures, estimant que leur prudence «traduisait la crainte des conséquences négatives de changements rapides».
L’auteur a reproché au gouvernement de n’avoir pas pris de mesures plus radiales pour libéraliser le système monétaire, et qualifié d’«incomplète» la politique d’unification du taux officiel de change de la livre.
L’autorisation accordée aux Syriens en septembre 1996 d’ouvrir des comptes en devises pour effectuer des transactions commerciales avec l’étranger n’a débouché que sur l’ouverture de 1.700 comptes dont les dépôts sont restés très faibles, a indiqué l’étude.

Baisse des investissements
intérieurs

Cette lenteur des réformes a conduit à une baisse des investissements intérieurs, à la poursuite de la fuite de capitaux et de l’épargne et à un marasme économique qui a conduit depuis 1995 à une détérioration progressive du niveau de vie, selon l’étude.
L’auteur suggère un passage d’un système monétaire dirigiste à un système libéral de change avec convertibilité de la livre syrienne, accès aux devises pour effectuer les transactions commerciales et fluctuation des taux d’intérêt.
Le système actuel est à l’origine d’une «hémorragie permanente» des devises, selon M. Saayfane qui fait remarquer que «la plupart» des hommes d’affaires syriens sont contraints, pour effectuer leurs transactions avec l’étranger, de disposer de «comptes bancaires au Liban, dans d’autres pays voisins ou en Europe».
Il a rappelé que 125.000 syriens avaient confié leur épargne à des «collecteurs de fonds» interdits par la loi, qui proposent des taux d’intérêts supérieurs à ceux offerts par les banques, illustrant «l’échec (du secteur bancaire) à attirer l’épargne».
L’expert syrien a estimé enfin que «la complémentarité économique arabe exige une unification des normes monétaires et bancaires». Il a ajouté, dans ce contexte, que «le système syrien d’une monnaie non convertible n’est sûrement pas le modèle appelé à être appliqué dans une union économique arabe souhaitée».
Une réunion ministérielle en juin des monarchies du Golfe, de la Syrie et de l’Egypte, avait appelé à la création d’un marché arabe commun et formé des commissions spécialisées pour étudier la réalisation de ce projet. (AFP)
\La Syrie doit opérer des «changements radicaux» dans son système monétaire et bancaire dirigiste afin de promouvoir les investissements, a préconisé une étude publiée hier par le journal officiel «Al-Saoura».L’économiste Samir Saayfane, auteur de cette étude, a notamment conseillé l’adoption d’un taux de change unique de la livre syrienne et la libéralisation du...