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Actualités - CHRONOLOGIE

Albright au Proche-Orient : Damas optimiste et Israël intraitable

Alors que Damas estimait hier que la tournée du secrétaire d’Etat Madeleine Albright est une «nouvelle chance» pour la paix, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu déclarait de son côté que la Syrie posait des conditions «inacceptables» pour la reprise des pourparlers entre les deux parties.

«Actuellement, les conditions qu’exigent les Syriens pour participer aux négociations sont en substance les conditions qu’ils veulent (réaliser) au terme des pourparlers», a-t-il dit à Radio Israël.
«Ceci est, bien sûr, une situation inacceptable».
La Syrie a affirmé que les pourparlers, au point mort depuis l’an dernier, ne reprendraient pas avant que Netanyahu accepte le principe d’un retrait israélien complet du Golan, comme l’avait promis selon Damas le précédent gouvernement travailliste israélien.
Un ancien négociateur israélien a déclaré récemment que l’Etat hébreu avait accepté, voici plus de trois ans, d’envisager un retrait du Golan en échange de dispositions satisfaisantes en matière de sécurité. Mais Netanyahu, élu en juin 1996, a juré de ne jamais restituer le plateau conquis en 1967.
Dimanche, le président syrien Hafez el-Assad a déclaré à l’émissaire de l’Union européenne au Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, que la Syrie restait déterminée à favoriser une paix juste et globale dans la région. Selon son porte-parole, le chef de l’Etat syrien s’est aussi prononcé pour un rôle accru des Quinze dans le processus de paix.

«Un acte provocateur»

Pour sa part, la presse officielle syrienne a estimé hier que la prochaine tournée dans la région du secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright offrait une «nouvelle chance» de paix au Proche-Orient.
Mme Albright, qui doit entamer sa tournée le 9 septembre, «trouvera à Damas toute coopération pour réactiver le processus de paix», écrit le quotidien gouvernemental Techrine.
Le journal insiste sur la nécessité de relancer ce processus en respectant ses «fondements» et «à partir du point où il a été suspendu sur le volet syrien», en février 1996.
Le quotidien faisait référence au principe de l’échange des territoires contre la paix, qui avait servi de base à la conférence de Madrid sur la paix au Proche-Orient (1991) et à une acceptation par le précédent gouvernement travailliste en Israël du principe d’un retrait du plateau du Golan occupé depuis 1967 et annexé en 1981.
Techrine a affirmé s’attendre à ce que le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu «provoque un problème qui détourne l’attention du processus de paix».
«Il n’est pas exclu que le gouvernement Netanyahu commette un acte provocateur pour saboter la mission de Mme Albright», selon Techrine.
Pour sa part, le journal Al-Baas salue «la poursuite des efforts louables de la communauté internationale, appréciés par les Arabes et notamment par la Syrie» pour relancer le processus de paix.
Il estime toutefois que le sort du processus de paix «dépend de l’attitude» qu’adopteront les Etats-Unis auxquels Damas a maintes fois reproché leur complaisance envers Israël.
Le journal souligne néanmoins l’importance d’une contribution européenne aux efforts de paix, en raison des «liens géographiques, historiques et économiques» de l’Union européenne avec le monde arabe.
L’émissaire de l’UE Miguel Angel Moratinos a émis l’espoir samedi «que la prochaine tournée de Mme Albirght constitue un pas important sur la voie de la paix», ajoutant que «des idées» européennes pour débloquer le processus de paix avaient «été examinées avec les Américains».
De leur coté, les chefs de la diplomatie des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) tiendront les 13 et 14 septembre à Abha (Arabie Séoudite) une réunion consacrée au processus de paix au Proche-Orient, a-t-on appris hier auprès de cette organisation.
La réunion, consacrée notamment à la conférence économique de Doha prévue en novembre avec la participation d’Israël, devait se tenir initialement les 6 et 7 septembre, mais a été reportée pour des raisons de calendrier.
Selon un diplomate d’un pays du Golfe, les ministres du CCG (Arabie Séoudite, Koweit, Emirats arabes unis, Qatar, Bahrein et Oman) ne devraient pas prendre de position commune sur la participation à la conférence de Doha.
L’Arabie Séoudite et les Emirats ont décidé de boycotter cette conférence, que le Qatar veut réunir en dépit de la crise du processus de paix, alors que les trois autres membres du CCG (Koweit, Bahrein et Oman) n’ont pas encore annoncé de décision.
Selon ce diplomate, ces trois pays attendront la réunion semestrielle ordinaire du Conseil ministériel de la Ligue arabe, prévue les 20 et 21 septembre au Caire, pour annoncer leurs décisions.
Le Koweit pencherait pour un boycott avec Bahrein qui peut difficilement ne pas suivre l’Arabie Séoudite, chef de file du CCG, selon la même source.
Quant au sultanat d’Oman, seul pays du Golfe avec le Qatar à avoir noué des liens commerciaux avec Israël, il a l’intention de participer à la conférence, selon le même diplomate qui a fait état de «pressions américaines» sur le Qatar en vue du maintien de la conférence.
Le secrétaire d’Etat américain Madeleine Albright avait averti en août les pays arabes qu’ils «porteraient atteinte au processus de paix et à leur propre avenir économique s’ils ne viennent pas à la conférence». (Reuter, AFP)
Alors que Damas estimait hier que la tournée du secrétaire d’Etat Madeleine Albright est une «nouvelle chance» pour la paix, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu déclarait de son côté que la Syrie posait des conditions «inacceptables» pour la reprise des pourparlers entre les deux parties.«Actuellement, les conditions qu’exigent les Syriens pour participer...