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Actualités - ANALYSE

En perte de vitesse..

Le président Rafic Hariri, c’est un point en sa défaveur, s’est rendu à Damas juste après la rebuffade essuyée en Conseil des ministres. Mais au-delà de l’affaire du plan de mesures fiscales qu’il n’a pu faire adopter, «M. Hariri, estime une source ministérielle informée, est allé se plaindre de la situation politique qui règne dans le pays, du climat «négatif» dont il impute la responsabilité à certains de ses propres ministres comme aux hraouistes. Il en aurait assez car voici quelque temps il a fait l’effort de tendre la main au régime comme aux contestataires, de s’expliquer avec eux et ils ont par la suite persisté dans leur opposition…»
«Le malaise qu’éprouve le président du Conseil, ajoute cette source, tient à deux raisons principales:
— Les attaques ouvertes lancées par certains ministres, dont quelques uns sont de tout premier plan, aussi bien contre sa manière à lui de mener la barque que contre les prestations de l’ensemble du gouvernement. Ainsi le chef d’orchestre de cette campagne intérieure, le ministre des Affaires étrangères M. Farès Boueiz, gendre du chef de l’Etat, ne manque aucune occasion de critiquer le Cabinet et M. Hariri qui l’avait pourtant rencontré pour une séance de franches explications il y a à peine quelques jours… Il est normal dès lors que M. Hariri, après le président Hraoui, sonde Damas sur les possibilités de remanier son équipe pour larguer les frondeurs ou ne les garder qu’à la condition qu’ils se calment. Au chef de l’Etat le président Hafez el-Assad avait fait remarquer qu’un changement ministériel serait inopportun… Mais peut-être que les Syriens, voyant M. Hariri insister à son tour, changeraient d’avis. S’il devait en être ainsi, il y a cependant fort à parier que Baabda aussi changerait d’avis et s’opposerait à un remaniement ministériel!
— La pression socio-économique et l’accroissement incessant d’une dette publique dont le service (le paiement des intérêts) est en train d’épuiser les ressources financières du pays dont le redressement est gravement compromis. La stabilité sécuritaire intérieure se maintient certes mais elle ne suffit évidemment pas à encourager les investissements et à attirer les capitaux étrangers, qui ont toujours peur de la situation régionale et de la situation au Sud-Liban. Les agressions israéliennes aggravent donc le fardeau économique du pays qui risque de provoquer à la rentrée d’octobre ou même avant des remous populaires».
«C’est donc, poursuit cette source, un Hariri aux abois qui propose de faire flamber l’essence, alors qu’il y a quelque temps encore il affirmait qu’il ne recourrait pas à des surimpositions fiscales ou à des surtaxes, et tenait des propos plutôt optimistes… Il sait que les mesures qu’il veut imposer sont impopulaires. mais, de son point de vue, il n’a pas le choix, parce qu’il désespère d’améliorer autrement les recettes du Trésor, car il sait qu’il ne peut ni mettre fin au gaspillage ni éradiquer la corruption. De plus ni lui, avec son projet de vieux Sérail rénové où il veut installer des appartements privés luxueux et une salle à manger de 700 m2 (!) ni les autres dirigeants qui comme M. Nabih Berry tiennent à des locaux de fonction haut de gamme (10 millions de dollars pour Ayn el-Tiné!) ne sont disposés à changer leurs somptuaires habitudes… Alors, il ne leur reste qu’à pressurer une nouvelle fois le pauvre peuple. Et en attendant de pouvoir lui administrer une pilule aussi amère, le distraire avec quelques jongleries, comme un éventuel remaniement ministériel…»

Ph. A-A.
Le président Rafic Hariri, c’est un point en sa défaveur, s’est rendu à Damas juste après la rebuffade essuyée en Conseil des ministres. Mais au-delà de l’affaire du plan de mesures fiscales qu’il n’a pu faire adopter, «M. Hariri, estime une source ministérielle informée, est allé se plaindre de la situation politique qui règne dans le pays, du climat «négatif»...