Les PME françaises doivent s'appuyer sur Internet pour exporter

Le secrétaire d’Etat au Commerce extérieur a exhorté mercredi, lors de la 18e Université de la communication à Hourtin (Gironde), les PME à s’appuyer sur Internet pour conquérir les marchés internationaux.
Jacques Dondoux, qui avait porté le Minitel sur les fonts baptismaux quand il était à la tête de la Direction générale des télécommunications au début des années quatre-vingts, a ajouté qu’Internet offrait «une séduction de l’acheteur beaucoup plus forte que le Minitel» mais devait présenter les mêmes critères de sécurité.
«Je crois que les PME peuvent être aidées dans leur démarche internationale par une utilisation beaucoup plus large d’Internet. Ce dernier offre en effet un accès très facile à une information économique qui est indispensable lorsque l’on s’attaque aux marchés étrangers», a-t-il dit.
«Je souhaite d’ailleurs, en liaison avec Mme Marylise Lebranchu, secrétaire d’Etat aux PME, au Commerce et à l’Artisanat, (…) voir comment ces services peuvent être offerts aux PME exportatrices (…) Il est désormais indispensable que les PME disposent de leur place sur le Web, et qu’elles soient elles-mêmes convaincues que cela augmentera leur activité», a ajouté Jacques Dondoux.
«Il me paraît important que, à l’échelon local, on puisse aider les PME à se connecter (sur Internet), par exemple en créant des centres de communication animés par les autorités locales», a précisé le secrétaire d’Etat.
«Les possibilités d’échanges électroniques changent de dimension avec l’arrivée d’Internet», a-t-il souligné. Mais «il apparaît indispensable d’apporter au moins le même niveau de confiance que celui offert lors de la réalisation d’une transaction par Minitel».
Pour lui, «le développement du commerce électronique reste (…) handicapé par l’absence de système de paiement comparable au kiosque et par le manque de confiance, peut-être justifié, qu’il suscite pour des transactions commerciales».
«Les entreprises perdent trop souvent de l’argent en passant d’un serveur Minitel à Internet, et les clients potentiels refusent de perdre la sécurité offerte par le Minitel, à laquelle ils sont habitués», a-t-il poursuivi.
Jacques Dondoux a souligné qu’il ne s’agissait pas «d’opposer le Minitel à Internet mais d’utiliser les avantages de chacun (…) pour mettre en place un Internet (…) en lequel il est raisonnablement possible d’avoir confiance».
En ouvrant lundi cette Université de la communication, le premier ministre, Lionel Jospin, avait plaidé pour «la migration progressive du vaste patrimoine de services du Minitel vers Internet».

Evoquant la place d’Internet dans le monde de l’éducation, Jacques Dondoux a déclaré que «la mise en œuvre effective des connexions pour les écoles se heurte trop souvent à l’éternelle question du paiement du trafic, surtout dans les petites communes».

Il a rappelé que les Etats-Unis avaient, quant à eux, opté pour la solution d’une taxe parafiscale sur les lignes téléphoniques. (Reuter)