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Actualités - CHRONOLOGIE

Offensive américaine sur l'agro-alimentaire ivoirien

Plusieurs grandes compagnies américaines s’implantent en Côte d’Ivoire, dans des secteurs clés de l’agro-alimentaire, comme le cacao dont le pays est le premier producteur mondial, la banane ou l’ananas.
Les Américains d’Archer Daniels Midlands, nouveaux propriétaires de la société Grace Cocoa, étaient déjà présents dans la transformation du cacao à travers la société ivoirienne SIFCA, dont ils détiennent 30% du capital depuis janvier dernier.
SIFCA traite dans ses deux usines, UNICAO 1 et UNICAO 2, environ 85.000 tonnes de cacao par an.
En juillet dernier, après six mois de négociations, la société ivoirienne de café et cacao (SICC) a signé à son tour un accord avec un géant américain de l’agro-alimentaire, Cargill, avec pour ambition de construire la plus grande usine de transformation de cacao du pays, soit environ 120.000 tonnes d’ici deux ans.
Cargill avait déjà essayé en 1991 de pénétrer le marché ivoirien en se proposant d’acquérir le deuxième exportateur ivoirien de cacao, Jean Abile Gal (JAG). La France avait également un candidat et finalement, la Côte d’Ivoire avait tranché en faveur d’un Ivoirien, M. François Bakou.
Ces société américaines profitent de la politique du gouvernement ivoirien qui incite désormais à la transformation sur place d’au moins la moitié de sa production cacaoyère.
L’offensive américaine s’exerce également dans la filière des fruits, jusqu’ici en grande partie aux mains de groupes français.
Après avoir réussi une percée sur le marché camerounais, l’américain Dole, leader mondial du commerce des fruits frais, longtemps considéré comme un redoutable concurrent pour les producteurs africains, a réussi à s’implanter en Côte d’Ivoire, via la société française Compagnie fruitière.
Cette dernière a racheté en juillet 67% de la Société d’étude et de développement de la culture bananière (SCB) appartenant au groupe Bolloré.
A elle seule, Compagnie fruitière, dont 40% du capital appartiendrait, selon la presse ivoirienne à Dole, contrôle désormais plus de la moitié de la production ivoirienne de bananes.
«Nous ne sommes pas le cheval de Troie des Américains», assure la Compagnie fruitière.
L’organisation ivoirienne des producteurs et exportateurs d’ananas et de bananes, l’OCAB, avait déjà eu indirectement l’an dernier des démêlés avec Dole.
L’Américain proposait aux exportateurs ivoiriens de charger ses fruits sur leurs bateaux, en provenance du Cameroun, déstabilisant, selon l’OCAB, sa politique de mise à marché en Europe.
«Nous ne souhaitons pas que cette anarchie se fasse au dépens des petits producteurs», a déclaré à l’AFP le président de l’OCAB, M. Aka N’Goan.
L’OCAB s’interroge sur «les intentions réelles des Américains». «Soit ils ont vraiment pour projet de produire de la banane africaine, soit ils ont pour objectif de nous faire disparaître après nous avoir absorbés», s’inquiète un membre de l’OCAB.
«Nous risquons également de passer d’une économie de petits producteurs à celle d’employés des multinationales américaines», souligne-t-il, affirmant que ces dernières appliquaient dans les pays d’Amérique latine des «méthodes esclavagistes».
Pour le moment, l’OCAB a reçu de la Compagnie fruitière l’assurance qu’elle ne «souhaite pas l’éclatement de l’OCAB».
L’autre major américaine des fruits, Chiquita, assure également une percée discrète en Côte d’Ivoire et se serait associée avec plusieurs sociétés de la place dont le Français Dunan.
Les autorités ivoiriennes qui prônent une large ouverture aux investisseurs étrangers ont répété à plusieurs reprises que le pays n’était pas «une chasse gardée de la France». (AFP)
Plusieurs grandes compagnies américaines s’implantent en Côte d’Ivoire, dans des secteurs clés de l’agro-alimentaire, comme le cacao dont le pays est le premier producteur mondial, la banane ou l’ananas.Les Américains d’Archer Daniels Midlands, nouveaux propriétaires de la société Grace Cocoa, étaient déjà présents dans la transformation du cacao à travers la...