Pan Pan Coupez, moteur !

Trois heures de panne il y a deux semaines et le lendemain les moteurs de quartier, à dix dollars le mois, faisaient le plein absolu... En réalité depuis avril 96 et le pilonnage de la station de Jamhour, l’Etat ferme discrètement les yeux sur cette concurrence illégale. Il contribue même à la fortune des générateurs en empêchant les gens d’«accrocher», de se servir direct sur les câbles à la mode de jadis. Aujourd’hui pour être branché, on ne doit plus l’être, mais s’abonner chez Abou Afif.
Et ça me laisse quelque part dubitatif. Entre ce bonhomme qui me rançonne à petit feu et l’EDL qui me prend dix fois plus, je me demande s’il ne vaut pas mieux que je me remette à mon compte, en réinstallant mon petit machin perso sur le balcon de la cuisine.
Je ne dépenserais plus grand-chose, l’essence étant peu coûteuse selon Malebranche. Et, cerise sur le gâteau, l’insoutenable teuf-teuf casserait toutes les nuits les pieds et les oreilles de mes mégères de voisines. Puis un jour pour avoir la paix, le quartier se cotisera pour me payer le courant électrique.
Le privé et le public.

J. I.