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Actualités - CHRONOLOGIE

Netanyahu à Arafat : le Hamas ou la paix Les conditions de sécurité sont réunies pour une visite d'Albright, selon les palestiniens (photos)

Le premier ministre israélien a fermement demandé à Yasser Arafat de choisir entre la paix avec le Hamas et la paix avec Israël, dans une allusion aux pourparlers engagés avec les mouvements radicaux dans les territoires arabes. La mise en demeure de Benjamin Netanyahu a été faite alors que le mouvement de la résistance islamique venait de rejeter l’appel d’Arafat à un arrêt des attentats contre l’Etat hébreu et alors que le président de l’Autorité palestinienne venait d’estimer que les conditions de sécurité étaient remplies pour la venue au Proche-Orient de Madeleine Albright.

«Il est évident que la coopération sécuritaire entre Israël et l’Autorité palestinienne» a atteint un niveau suffisant pour permettre la visite de Madeleine Albright dans la région, a déclaré aux journalistes le président de l’Autorité autonome palestinienne.
Les experts américains «peuvent en témoigner», a ajouté M. Arafat en référence à la présence aux réunions entre responsables de sécurité israéliens et palestiniens de représentants de la CIA (services de renseignements américains).
Mme Albright a lié sa visite au Proche-Orient à des progrès dans la coopération sécuritaire entre Israéliens et Palestiniens, relancée lors d’une visite récente dans la région du médiateur américain Dennis Ross.

Israël conteste

Un officiel israélien a aussitôt contesté cette affirmation de M. Arafat estimant que les Palestiniens ne faisaient toujours pas le nécessaire dans la lutte contre le terrorisme.
«L’Autorité palestinienne ne s’est pas encore résolue à s’attaquer au terrorisme à la racine en frappant les organisations» intégristes, a déclaré à la radio le secrétaire général du gouvernement Danny Naveh.
Il a en outre reproché à l’Autorité «d’alimenter la violence de rue» en encourageant les manifestations qui ont fait une quinzaine de blessés à Bethléem depuis trois jours.
Le premier ministre israélien, lui, a dénoncé une accolade donnée par M. Arafat au chef du Hamas Abdel Aziz Rantissi, estimant que le leader palestinien devait adopter «une position claire» sur la question du terrorisme à l’encontre d’Israël.
«Il (Arafat) doit choisir s’il veut la paix avec Hamas ou la paix avec Israël. Il ne peut pas avoir les deux», a déclaré M. Netanyahu lors d’une conférence de presse devant le Club de la presse étrangère de Tokyo. Il a affirmé que «le Hamas n’accepte pas la présence d’Israël».
M. Arafat «doit respecter l’obligation» qui lui est faite par les accords israélo-palestiniens d’Oslo de mettre fin au terrorisme. «Si Arafat laisse les bombes exploser (...), la paix ne peut pas aller très loin», a ajouté M. Netanyahu.
«S’il prend ce seul engagement, nous pourrions alors nous diriger rapidement vers un accord définitif», a-t-il ajouté. «Nous ferions un grand pas vers a une solution d’ensemble» si l’Autorité palestinienne mettait fin au terrorisme, a-t-il insisté.
Mais le mouvement de la résistance islamique a rejeté l’appel de l’Autorité palestinienne à mettre un terme aux attentats anti-israéliens.
«Nous réaffirmons notre engagement dans la lutte armée, qui constitue une option stratégique face aux visées sionistes», a souligné le Hamas dans un communiqué.
L’appel avait été formulé lors d’une réunion entre le secrétaire général de la présidence palestinienne, Tayeb Abdel Rahim, et des représentants du Hamas et du Jihad islamique, une autre organisation fondamentaliste opposée aux accords d’autonomie.
Pour le Hamas, la «poursuite de la lutte armée demeure le principal point de divergence avec l’Autorité».
Malgré tout, le chef d’état-major israélien écarte une «explosion de violence» imminente, tout en jugeant la situation préoccupante.
Le général Amnon Shahak estime qu’«une explosion de violence ces prochains jours est improbable» parce que l’Autorité palestinienne veut, selon lui, montrer qu’elle a la situation en main avant la venue, prévue en septembre, du secrétaire d’Etat américain.
«Mais la colère enfle chez les Palestiniens, soumis à forte pression et la tension est de plus en plus forte», a déclaré le chef d’état-major devant la commission de la Défense et des Affaires étrangères du Parlement.
M. Shahak réagissait à des informations publiées mardi dans la presse israélienne selon lesquelles une explosion de violence serait imminente.

Les critiques de Sharon

Quant au ministre des Infrastructures Ariel Sharon, il a critiqué le bouclage des territoires palestiniens, estimant qu’il existe des moyens «plus efficaces» pour faire pression sur l’Autorité palestinienne.
M. Sharon s’exprimait devant l’association des entrepreneurs en bâtiment qui se plaint du manque à gagner dans le secteur du bâtiment en raison du bouclage des territoires palestiniens.
M. Sharon a notamment proposé qu’Israël interdise l’accès de son territoire aux 400 personnalités importantes palestiniennes disposant d’un permis spécial, afin de contraindre l’Autorité palestinienne «à faire la guerre aux terroristes».
«Les entrepreneurs en bâtiment ne savent pas quoi faire, car le bouclage provoque une pénurie de la main-d’œuvre palestinienne sur les chantiers», a-t-il souligné.
Sur le terrain, la tension s’est maintenue et à Bethléem, des soldats ont tiré des gaz lacrymogènes sur un lycée de jeunes filles, lors de la quatrième journée d’affrontements entre l’armée et de jeunes Palestiniens dans cette ville de Cisjordanie bouclée par l’armée.
Quarante jeunes filles ont été hospitalisées, incommodées par les effets du gaz lacrymogène, selon des sources de sécurité.
Les soldats ont lancé des gaz lacrymogènes et tiré des balles caoutchoutées en direction de dizaines de manifestants palestiniens qui leur jetaient des pierres et des bouteilles vides à la Tombe de Rachel, un site religieux juif dans la ville autonome de Bethléem.
Mais durant les affrontements, le lycée de jeunes filles Dar Jasser, qui se trouve à proximité, a été atteint par une vingtaine de bombes lacrymogènes selon un policier palestinien.
Le bâtiment a été enfumé, selon des témoins. Le lycée compte 500 élèves qui suivaient leurs cours pendant les affrontements et qui ont dû quitter le bâtiment.
Seul signe de détente dans la journée de mardi: l’Etat hébreu a libéré un officier de la police palestinienne détenu pendant plus d’un mois car il était soupçonné d’avoir planifié des attaques contre des colons juifs.
M. Mounir Abouchi a regagné la ville autonome de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie, où il est l’adjoint du chef de la police.
En outre, un Palestinien placé en détention administrative depuis deux ans va être libéré à condition de passer quatre ans aux Pays-Bas.
M. Imad Saba sera libéré jeudi et placé dans un avion à destination des Pays-Bas où il souhaite poursuivre ses études, aux termes d’un compromis entre son avocat et l’armée israélienne, qui a obtenu l’aval de la Cour suprême.
Traducteur de l’université de Bir Zeit en Cisjordanie âgé de 35 ans, M. Saba fait partie des 400 Palestiniens emprisonnés depuis des années sans jugement. La Cour suprême avait rejeté un précédent appel qu’il avait présenté.
Le premier ministre israélien a fermement demandé à Yasser Arafat de choisir entre la paix avec le Hamas et la paix avec Israël, dans une allusion aux pourparlers engagés avec les mouvements radicaux dans les territoires arabes. La mise en demeure de Benjamin Netanyahu a été faite alors que le mouvement de la résistance islamique venait de rejeter l’appel d’Arafat à un...