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Actualités - CHRONOLOGIE

Fraudes et pots-de-vin dans les banques d'état, corruption au sein de l'administration La presse syrienne dénonce la mafia des affaires

La presse officielle syrienne multiplie depuis quelque temps les révélations sur des affaires de corruption, d’abus de pouvoir et de détournements de fonds dans la haute administration.
Le quotidien «Techrine» a estimé mardi, dans un commentaire sur ces affaires, que la lutte contre la corruption était «une tâche de longue haleine» et «une confrontation entre la mafia des affaires et les défenseurs de l’intérêt public».
Ce même quotidien avait rapporté lundi qu’un haut fonctionnaire du ministère de l’Agriculture avait forgé la signature de son ministre pour importer du bétail de Russie, détournant un embargo syrien vieux de onze ans.
«Cette affaire, qui a eu l’effet d’une bombe, est révélatrice de la volonté du gouvernement de lutter contre la corruption», a estimé un expert économique parlant sous le couvert de l’anonymat.
«Techrine» a relaté dans les détails les péripéties de cette affaire, racontant comment ce fonctionnaire, dont il n’a pas précisé l’identité, avait envoyé par télécopie deux commandes d’importation portant la fausse signature du ministre Assad Moustapha.
M. Moustapha a déclaré, dans une lettre envoyée au chef du gouvernement, avoir été abusé par son adjoint. «Les commandes ont été passées à mon insu», a-t-il écrit.
Selon le quotidien, de gros commerçants ont profité de la transaction. Chaque tête de bétail a été écoulée en Syrie à 50 dollars, alors qu’elle n’avait coûté que 7 dollars à l’importation.
La Syrie interdit l’importation de Russie et des pays d’Europe de l’est de bétail destiné à l’abattage depuis 1986, année de l’accident nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, en raison des risques de contamination.
Selon la presse syrienne, plusieurs dirigeants des banques d’Etat ont été sanctionnés ces dernières semaines pour fraude ou pour avoir reçu des pots-de-vin.

Prêts à des capitalistes

Fin juillet, le directeur de la Banque commerciale syrienne a licencié un directeur d’agence après la découverte d’une série d’«irrégularités de gestion et d’abus de pouvoir».
A la mi-août, le directeur d’une agence de la Banque industrielle a été accusé par un industriel de recevoir des pots-de-vin en contrepartie de l’octroi de crédits.
Le directeur de la Banque agricole, Naïm Jomaa, a été accusé d’avoir octroyé des prêts à de grands capitalistes au lieu de les donner à de petits exploitants agricoles.
Des poursuites judiciaires ont été engagées contre les trois banquiers qui risquent de lourdes peines de travaux forcés.
Le ministre des Finances, Khaled Mahayni, avait ordonné en mai dernier la saisie des biens de l’ancien ministre du Pétrole Nader Naboulsi, de sa femme, et de plusieurs responsables et hommes d’affaires accusés de détournements de fonds publics.
Une autre affaire portant sur l’usurpation par un groupe de «personnalités influentes» d’un terrain appartenant à l’Etat, sur la côte méditerranéenne, a défrayé la chronique tout au long du mois de juillet.
Des bâtiments à usage touristique ont été édifiés sur ce terrain de 25.000 mètres carrés, a indiqué la presse syrienne, estimant le coût de l’investissement à environ 300 millions de dollars.
Le terrain, qui abritait à l’origine un complexe sportif, a été récupéré par l’Etat (AFP).
La presse officielle syrienne multiplie depuis quelque temps les révélations sur des affaires de corruption, d’abus de pouvoir et de détournements de fonds dans la haute administration.Le quotidien «Techrine» a estimé mardi, dans un commentaire sur ces affaires, que la lutte contre la corruption était «une tâche de longue haleine» et «une confrontation entre la mafia des...