Rechercher
Rechercher

Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Le comité de surveillance renvoie dos à dos le Liban et Israël Le groupe condamne l'état hébreu pour le massacre de Saïda et Beyrouth pour les tirs de roquettes contre la Galilée

La plus longue réunion du comité de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud depuis sa création il y a un an s’est terminée samedi soir par un communiqué très sévère à l’égard d’Israël et du Liban. Après quatre jours de délibérations ininterrompues, le groupe international a condamné Israël pour le bombardement lundi dernier de la ville de Saïda et le Liban pour le tir le lendemain en guise de représailles de roquettes Katioucha sur le nord de la Galilée.

«Le comité a reconnu que les collaborateurs d’Israël ont tiré avec préméditation des obus sur la ville de Saïda tuant six civils innocents, dont un nourrisson, et en blessant 42 autres, indique le communiqué. Le comité dénonce cette attaque qui constitue une grave violation de l’arrangement (d’avril 96) et condamne ceux qui en sont les auteurs. Il estime en outre que les bombardements de représailles contre des cibles civiles est inacceptable et n’est pas conforme aux dispositions de l’arrangement. Le comité conclut qu’Israël est contraint d’empêcher ceux qui collaborent avec lui de lancer de telles attaques».
Les débats se sont heurtés pendant quatre jours au refus d’Israël de reconnaître sa responsabilité dans le massacre de Saïda qu’il a imputé à la milice du Liban-Sud (ALS).

Libanais et Israéliens
se considèrent toujours
tenus par les
accords d’avril

Le comité a, d’un autre côté, condamné comme de «graves violations du cessez-le-feu» les tirs de roquettes Katioucha contre le nord d’Israël et estimé qu’il appartenait à l’Etat libanais d’«empêcher» ces attaques menées par le Hezbollah qu’il n’a pas nommé.
Le groupe international a, par ailleurs, condamné les attentats à l’explosif qui font des victimes civiles dans la zone occupée par l’Etat hébreu au Liban-Sud et dans son prolongement, la région de Jezzine, sans toutefois identifier les auteurs de ces attentats.
Israël et le Hezbollah se rejettent mutuellement la responsabilité de ces attentats.
Le comité a enfin «condamné» les raids israéliens, les bombardements d’artillerie et la destruction du pylône de la centrale électrique de Jiyeh et a souligné en conclusion que les représentants du Liban et d’Israël ont réaffirmé qu’ils se considéraient tenus par les accords d’avril 1996 et se sont engagés à les respecter.
Ces accords avaient été conclus grâce à des efforts diplomatiques des Etats-Unis et de la France lors de l’agression israélienne «Raisins de la colère», qui avait fait en deux semaines 175 morts, presque tous des civils, en avril 1996.

Nouvelle journée
de violence samedi

Le Liban-Sud avait connu samedi une nouvelle journée de violence alors même que le comité de surveillance poursuivait ses débats. Le bruit de la canonnade était entendu à Naqoura, où les délégations membres du groupe étaient réunies.
Le Hezbollah a affirmé que cinq militaires israéliens avaient été tués dans des accrochages avec un commando de résistants dans les environs du village de Yater, à l’entrée du secteur occidental de la zone occupée.
Aucune confirmation de ce bilan n’a pu être obtenue de source indépendante au Liban.
Interrogées par l’AFP sur les affirmations du Hezbollah, les autorités israéliennes ont refusé de les confirmer tout en laissant entendre qu’elles étaient sans fondement.
Auparavant, des chasseurs-bombardiers israéliens ont, à trois reprises en moins d’une heure, tiré six missiles air-sol sur les collines et les vallons entourant Yater.
Selon des témoins, des avions de reconnaissance sans pilote de type MK sillonnaient sans arrêt le ciel de ce secteur, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Tyr.
Parallèlement, Israël poursuivait le bombardement à l’artillerie lourde, depuis la zone occupée, des environs de Yater et de trois autres villages aux alentours, où se sont abattus plus de 150 obus de 155mm en trois heures samedi matin.
De son côté, le Hezbollah a tiré 35 obus de mortier durant ce laps de temps.
Un porte-parole de la «Résistance islamique» a affirmé qu’une patrouille israélienne était encerclée par ses commandos au fond d’un vallon face à Yater, dans la zone occupée.
«Israël tente de dégager ses soldats par le biais de ce bombardement hystérique», a ajouté le porte-parole de la formation.
Auparavant, deux positions de l’armée israélienne à l’intérieur du secteur occidental de la zone occupée avaient été la cible de tirs des combattants du Hezbollah.
«Dix obus de mortier se sont abattus samedi matin autour de la position de Blat et sept autres ont visé celle de Rahrah», ont indiqué des sources des services de sécurité.
La «Résistance islamique» a affirmé dans un communiqué avoir «fait des victimes» dans les rangs israéliens et annoncé avoir mené une troisième attaque, en milieu de matinée, contre une patrouille israélienne près de Chihine, dans ce même secteur.
La formation islamiste avait déjà attaqué une première fois, dans la nuit de vendredi à samedi, une patrouille israélienne près de sa position à Rahrah, située sur une colline à 6 km de Naqoura.
Quinze obus de mortier ont été tirés par un commando de la résistance en direction de la patrouille et un missile sol-air de type Sam-7 a visé sans l’atteindre un hélicoptère israélien venu sur les lieux.
L’artillerie israélienne avait alors riposté en tirant dans la nuit une cinquantaine d’obus sur le secteur faisant face au lieu de l’attaque, hors de la zone occupée.
La plus longue réunion du comité de surveillance du cessez-le-feu au Liban-Sud depuis sa création il y a un an s’est terminée samedi soir par un communiqué très sévère à l’égard d’Israël et du Liban. Après quatre jours de délibérations ininterrompues, le groupe international a condamné Israël pour le bombardement lundi dernier de la ville de Saïda et le Liban...