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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Aoun s'insurge contre l'attitude du pouvoir face aux projets de règlement au Liban-sud L'ancien chef du gouvernement de militaires dénonce les appels à l'abolition des frontières libano-syriennes

Le général Michel Aoun s’est insurgé hier contre le pouvoir qu’il a accusé de ne pas vouloir accepter de solutions qui rendraient possible la libération de la partie occupée du Liban-Sud et de la Békaa. Il a par ailleurs stigmatisé les appels à l’abolition des frontières libano-syriennes.

Dans une déclaration parue hier, dans «le Bulletin libanais», publié par le Conseil national libanais et distribué sur Internet, le général Aoun (dont les propos ont été rapportés par l’agence «Al-Markaziya») a laissé entendre qu’il est partisan de l’option «Liban d’abord» ou «Jezzine d’abord» et a fustigé le ralliement du Liban à la politique syrienne dans le domaine des négociations de paix.
L’ancien chef du gouvernement de militaires a commencé par affirmer que le but «non avoué» de la guerre libanaise «a toujours été d’intégrer le Liban au processus de règlement régional du problème israélo-palestinien afin qu’il serve de lot de consolation». Après avoir rappelé que les autorités libanaises s’étaient engagées dans des pourparlers bilatéraux de paix avec Israël sur base du principe de la «terre contre la paix», le général a estimé que lorsque le dialogue libano-israélien «a atteint une phase cruciale, la délégation libanaise s’était dérobée à ses responsabilités, rejetant les solutions qui pouvaient mettre fin à l’occupation israélienne et restituer au Liban sa souveraineté sur l’ensemble de son territoire».
Il a en outre estimé qu’en se ralliant à la politique syrienne sur le plan des négociations avec Israël, les autorités n’ont pas tenu compte du caractère bilatéral de ce dialogue. «Elles ont refusé les propositions positives pour mettre fin à la tragédie libanaise au Liban-Sud et dans la Békaa-Ouest, rejetant l’option «Liban d’abord», ou «Liban-Sud d’abord», puis «Jezzine d’abord», sans qu’on ne sache ce qu’elles veulent en premier. Peut-être qu’à ce moment-là nous aurions pu nous solidariser avec eux. C’est la pire trahison que de rejeter toute solution susceptible de nous rendre notre terre et notre sécurité. Et c’est la pire effronterie que de pointer un doigt accusateur contre tout Libanais qui accepterait ces solutions», a déclaré le général.
«Si leur argument est qu’ils sont solidaires de la Syrie pour que le Golan soit restitué en premier (à Damas), nous les prions alors de nous dire pourquoi ce front ne s’ambrase pas du fait d’opérations de résistance, d’autant que cette colline est occupée depuis 30 ans et a été annexée par Israël», a ajouté le général Aoun.
Poursuivant sur sa lancée, il a déclaré: «Leur argument pourrait être qu’ils sont solidaires de la Syrie parce que la mission de ses forces au Liban est de défendre le pays contre «l’ennemi israélien». Mais le Liban a été victime de deux guerres sans que ces forces ne bronchent. Les Libanais n’ont pas encore oublié la guerre (israélienne) de règlement de comptes, en juillet 1993, puis l’opération «Raisins de la colère» d’avril 1996».

Les frontières
libano-syriennes

Sur un autre plan, dans une déclaration à la presse, le général Aoun a dénoncé «la campagne menée par les médias syriens en faveur de l’abolition des frontières libano-syriennes». «Elle nous rappelle, a-t-il ajouté, les slogans qui ponctuaient la formation d’unités arabes qu’on décidait à l’aube et qui se défaisaient à la tombée de la nuit, parce qu’elles n’étaient pas fondées sur des bases réelles ou scientifiques».
Selon lui, cette campagne est similaire à celle qui a accompagné l’Anschluss (annexion de l’Autriche par l’Allemagne) «sous prétexte qu’il s’agit d’un seul peuple dans deux Etats...».
Poursuivant ses critiques, il a estimé qu’il n’est pas possible de comparer l’unité libano-syrienne à celle des Etats d’Europe. «L’Union européenne, a-t-il fait valoir, est réalisée entre des peuples différents mais croyant dans les mêmes valeurs alors qu’aucune valeur ne nous lie à la Syrie...».
Selon lui, «c’est lorsque la Syrie aura un système démocratique et lorsque les rapports entre les deux pays seront déterminés sur base d’un référendum, qu’il sera possible d’abolir les frontières».
Le général Aoun a enfin affirmé redouter que des députés «élus durant les simulacres de législatives en 1996 ne soient invités à plaider en faveur» de ce projet.
Le général Michel Aoun s’est insurgé hier contre le pouvoir qu’il a accusé de ne pas vouloir accepter de solutions qui rendraient possible la libération de la partie occupée du Liban-Sud et de la Békaa. Il a par ailleurs stigmatisé les appels à l’abolition des frontières libano-syriennes.Dans une déclaration parue hier, dans «le Bulletin libanais», publié par le...