Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Ebauches de dialogue avec les USA, l'Irak et l'Union européenne Les débuts de l'ère Khatami marqués par une timide ouverture

Une ébauche de dialogue avec les Etats-Unis, des gestes positifs de la part de l’Irak et des offres d’un «nouveau départ» avec l’Union européenne: les débuts de l’ère Khatami en Iran s’annoncent prometteurs pour Téhéran qui semble manifester également son intention de sortir de l’isolement dans lequel l’avaient enfermés les «durs» du régime précédents

Ainsi, le ministère iranien des Affaires étrangères a demandé hier au gouvernement américain de «modifier son attitude» vis-à-vis de l’Iran.
«Si les Etats-Unis n’ont pas l’intention de poursuivre les hostilités à l’encontre du peuple iranien, ils devront prouver leur volonté politique et modifier leur attitude vis-à-vis de la République islamique d’Iran», a souligné Mahmoud Mohammadi, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Cette démarche intervient au lendemain d’une déclaration du porte-parole du département d’Etat américain, James Rubin, selon lequel les Etats-Unis souhaitent engager des pourparlers avec le nouveau gouvernement iranien, dirigé par le président Mohammad Khatami.
«Nous observons de près le comportement des Etats-Unis et nous faisons la différence entre le peuple américain et le gouvernement des Etats-Unis, qui a une attitude hostile à notre égard et à l’égard du monde islamique», a ajouté M. Mohammadi, cité par IRNA.
Les Etats-Unis et l’Iran n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis avril 1980.
Le président Bill Clinton avait indiqué mardi que l’embargo économique des Etats-Unis contre l’Iran n’empêchait pas la participation de sociétés américaines à certaines opérations limitées portant sur le brut iranien.
«Dans des conditions appropriées, des ressortissants américains peuvent obtenir l’autorisation de participer à des opérations commerciales de troc de pétrole brut de la région de la mer Caspienne contre du brut iranien afin d’appuyer des projets énergétiques en Azerbaïdjan, au Turkménistan et au Kazakhstan», indiquait la lettre du président américain aux deux Chambres du Congrès pour expliquer un décret qu’il a signé mardi.
Un responsable américain avait toutefois précisé que ce décret avait simplement pour but «de clarifier le débat (juridique) sur la portée exacte de l’embargo» américain contre le régime de Téhéran, décrété par M. Clinton en 1995, mais dont les implications exactes faisaient depuis l’objet d’interprétations diverses.
L’exploitation des gisements de la mer Caspienne constitue un objectif important pour les Etats-Unis, comme en atteste la signature par le président azerbaïdjanais Gueidar Aliev le 30 juillet à la Maison-Blanche de contrats d’une valeur d’environ 10 milliards de dollars avec des sociétés pétrolières américaines.

Les lieux saints chiites

D’autre part, le ministère iranien des Affaires étrangères a salué la décision des dirigeants irakiens d’autoriser les Iraniens à se rendre sur les lieux saints chiites d’Irak, a rapporté hier le journal Iran News.
«Cette autorisation est un pas positif pour le règlement des différends entre les deux peuples et peut aider à développer les relations entre les deux pays», a souligné Ali Asghar Khaji, chargé des affaires du Golfe Persique au ministère iranien des Affaires étrangères.
Cité par le journal, il a ajouté que l’Iran était «prêt à échanger des délégations avec Bagdad pour travailler sur les détails d’un pèlerinage» sur les lieux saints chiites en Irak.
M. Khaji s’était entretenu mardi avec le chargé d’affaires irakien à Téhéran Salah al-Samarmad, a ajouté le journal sans autre précision.
L’Irak avait notifié mardi à Téhéran que sa décision d’autoriser les Iraniens à se rendre sur les lieux saints chiites d’Irak à partir du 4 septembre était «officielle et irrévocable».
Le 4 septembre est la date retenue par l’Irak pour le déclenchement de la guerre irako-iranienne en 1980, qui a duré huit ans et fait des centaines de milliers de morts.
Depuis cette date, les Iraniens, en majorité chiites, ne sont pas autorisés à se rendre en Irak et vice-versa.
Le ministère iranien des Affaires étrangères avait indiqué attendre «un message officiel» des autorités irakiennes au sujet de cette décision annoncée lundi.
L’Iran et l’Irak n’ont toujours pas conclu de traité de paix et s’accusent régulièrement de violer le cessez-le-feu, intervenu le 20 août 1988, et de continuer à détenir des prisonniers de guerre.

Bonn: Des raisons d’espérer

Enfin à Bonn, le chef de la diplomatie allemande Klaus Kinkel a jugé «envisageable un nouveau départ dans les relations entre l’Iran et l’Union européenne après la formation du nouveau gouvernement iranien», dans une interview au quotidien Stuttgarter Zeitung à paraître aujourd’hui.
«Il y a des raisons certaines d’espérer. L’Allemagne et les pays membres de l’Union sont, sur le principe, prêts à dialoguer», a-t-il souligné.
M. Kinkel a cependant jugé prématurée la question d’une éventuelle invitation en Allemagne de son homologue iranien, de même que celle du nouveau président Mohammad Khatami.
«Le gouvernement iranien doit d’abord définir sa politique étrangère. Nous voulons par exemple connaître sa position sur le terrorisme et la manière dont il considère le processus de paix au Proche-Orient», a-t-il déclaré.
En écho aux déclarations faites début août par le président iranien sortant Rafsandjani, qui plaidait pour un «retour séparé» à Téhéran des ambassadeurs de l’UE et estimait que «l’ambassadeur d’Allemagne doit revenir en dernier», M. Kinkel a déclaré qu’il n’était «pas question d’une quelconque discrimination dans le retour des ambassadeurs de l’Union européenne».
Les représentants des Quinze avaient été rappelés pour consultations après qu’un tribunal berlinois eut mis en cause «les plus hautes autorités de l’Etat iranien» dans l’assassinat de quatre opposants kurdes iraniens en 1992 dans la capitale allemande, selon un jugement rendu en avril dans le procès «Mykonos».
«L’Iran est responsable pour Mykonos, pas nous», a souligné M. Kinkel.


Une ébauche de dialogue avec les Etats-Unis, des gestes positifs de la part de l’Irak et des offres d’un «nouveau départ» avec l’Union européenne: les débuts de l’ère Khatami en Iran s’annoncent prometteurs pour Téhéran qui semble manifester également son intention de sortir de l’isolement dans lequel l’avaient enfermés les «durs» du régime précédents...