On boude littéralement la «culture». Pour faire bronzette, on tue le temps avec le «cellulaire» ou les transistors à petites capsules collées aux oreilles sous des casquettes colorées. La lecture est certainement chez nous un phénomène voué aux gémonies! On ne «culturise» guère mais on pavane en toute toute impunité. Toute vanité dehors, la futile mondanité est reine. On n’a certainement encore rien dit du plaisir de potiner, de jacasser, de colporter des nouvelles croustillantes ou fades — là n’est guère l’importance — d’une société qui s’épuise en trépidantes agitations. Divine saveur de papoter! Mon ami le livre, comme disait George Sand, c’est pour les autres. Et pourtant quel délice de plonger même dans un thriller de pacotille. C’est toujours de l’acquis. Que ne ferait-on pour un bien de connaissance en plus? On va agiter l’argument «computer». Oui, qui lit encore de nos jours? On «internet», on clippe, on clappe, on zappe mais la lecture comme à la Récamier ou le châtelain de Combourg, ça fait certainement ringard. Et pourtant lire, quel bain moussant. Quelle fraîcheur souvent par ces torrides canicules. Quelle échappée belle vers des mondes différents où les images et les sons sont asservis à notre imagination. Sensation absolue de liberté que même le cinéma ne peut nous ravir.
Apologie de la lecture? Il suffit parfois d’ouvrir les premières pages d’un livre pour retrouver un confident… Amitié vite nouée, confort instantanément établi, richesse d’une complicité insoupçonnée, voilà les bienfaits d’une giclée de mots échappés à la plume d’un auteur secrètement à l’affût de vos désirs d’évasion en été...
E.D.
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